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Trois étudiants juifs portent plainte après avoir été agressés sur le campus de l’université

Trois étudiants juifs affirment avoir été victimes d’une agression aux abords de la faculté de droit de Strasbourg, dans la nuit du dimanche 28 janvier. Ils collaient des affiches appelant à la libération des otages du Hamas et contre l’antisémitisme.

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Deux étudiantes et un étudiant juifs ont été victimes d’une agression près de la faculté de droit de Strasbourg, dans la nuit du dimanche au lundi 29 janvier, selon les éléments d’une plainte pour « violence aggravée suivi d’incapacité n’excédant pas 8 jours » et « injure publique envers un particulier en raison de sa race, de sa religion ou de son origine », que Rue89 Strasbourg a pu consulter.

Alors qu’ils collaient des affiches appelant à la libération des otages du Hamas à Gaza et dénonçant l’antisémitisme, les trois étudiants juifs ont d’abord été interpellés par deux femmes, dénonçant une « provocation » et leur intimant l’ordre d’arrêter, selon les déclarations d’un des étudiants juifs. Devant leur refus, les deux femmes ont appelé quatre personnes en renfort, qui se sont mises à intimider les étudiants juifs.

« Sur un campus, c’est le cas le plus grave qu’on ait vu depuis le 7 octobre »

Samuel Lejoyeux, président de l’UEJF

Toujours d’après les éléments fournis à la police, le groupe hostile aurait intimé l’ordre de « dégager » du campus aux trois étudiants juifs, les accusant à plusieurs reprises d’être des « fascistes sionistes » dans un discours teinté d’antisémitisme. Puis les quatre individus auraient frappé l’étudiant membre de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), de plusieurs coups de poings et de pieds. Tombé au sol, il déclare avoir reçu une autre salve de coups avant de réussir à s’enfuir. Le lendemain, un médecin constate plusieurs contusions sur son corps. Quant aux deux autres étudiantes juives, elles auraient été bousculées, sans subir de coups. Elles pourraient également porter plainte.

L’Union des étudiants juifs de France a condamné l’agression dans un communiqué publié jeudi 1er février sur le réseau social X. « Sur un campus, c’est le cas le plus grave qu’on ai vu depuis le 7 octobre (date de l’attaque du Hamas contre des civils israéliens, provoquant une réplique de l’armée isrélienne à Gaza depuis cette date, NDLR) », commente le président du syndicat, Samuel Lejoyeux. Il s’alarme d’une aggravation des attaques antisémites :

« C’est des méthodes de néo-nazis. On va appeler des copains, pour venir tabasser des cibles tout en étant en supériorité numérique. Avec derrière, une volonté d’intimidation extrêmement grave. C’est une preuve que les discours de diabolisation d’Israël, même quand ils ne sont pas antisémites, engendrent de la violence antisémite. »

Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg, a « condamné avec fermeté les violences antisémites » dans un communiqué publié vendredi :

« Depuis quelques jours, on constate chaque matin de nouveaux tags sur les murs de l’université. Si l’université est par nature le lieu de liberté d’expression, campus ouvert sur la ville et les échanges d’idées, cela implique que cette liberté s’exerce dans le respect des opinions et ne saurait en aucun cas conduire à des intimidations, agressions verbales ou physiques, ou à des dégradations. »

L’Université promet « se tenir à disposition » des services de police, indique encore le communiqué. De son côté, l’UEJF a annoncé qu’elle se joignait aux victimes en tant que partie civile.


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