Au lendemain d’une assemblée générale (AG) homérique qui a voté le déblocage de l’Université à 10 voix près sur plus de 800 participants, une nouvelle AG a réuni plus de 400 étudiants à midi, dans l’amphithéâtre Jean Cavaillès, prêté pour l’occasion par l’administration de l’université de Strasbourg. Selon des étudiants organisateurs de l’AG, cette salle a été mise à disposition « non pas par le président de l’Université, mais par l’intendant de la faculté d’histoire. »
Les premières discussions ont porté sur la réforme ORE (Orientation et Réussite des Étudiants), qui instaure une sélection des bacheliers selon les filières souhaitées. Une quinzaine d’étudiants et de professeurs ont pris la parole.
« Bonjour, je m’appelle Julien et je sélectionne les étudiants depuis 10 ans. » L’enseignant en dut est pour la loi ore, mais s’inquiete « des pièges dans les details », notamment sur le système de compensation. pic.twitter.com/pxdXldZuN6
— Rue89 Strasbourg (@Rue89Strasbourg) 12 avril 2018
L’AG est ensuite revenue sur le vote contre les blocages qui a eu lieu mercredi. Lors des différentes prises de parole, des étudiants ont fait valoir l’importance des blocages pour informer leurs camarades sur la loi ORE et faire pression sur le gouvernement.
« Nous avons fait des manifestations pacifiques, des courriers au président de l’université, au Palais U nous n’avons fait aucune dégradation. Malgré cela on veut continuer à nous criminaliser. Le gouvernement a peur de tout ce qu’on rêve de faire » Un étudiant pro-blocage, acclamé pic.twitter.com/bMNhMmVlsF
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Parmi les propositions soumises au vote, il a été proposé, et voté, l’exclusion des membres du syndicat étudiant UNI (Union nationale inter-universitaire) des AG. Avant la réunion, les « étudiants en lutte » et les agents de sécurité les avaient déjà empêchés d’accéder à l’amphithéâtre. Les soutiens au blocage ont justifié cette mesure par la « perturbation des débats » lors des rassemblements précédents.
Les « étudiants en lutte » ont aussi reproché au syndicat étudiant de droite « des positions politiques homophobes, misogynes, et un rapprochement avec le Bastion Social lors de la levée des barricades dans la soirée de mardi ». Les membres de l’UNI, eux, nient tout rapport avec le groupuscule d’extrême-droite et se définissent « de centre-droit ».
Alexandre Wolf, membre du syndicat étudiant UNI (Union nationale inter-universitaire) réagit. pic.twitter.com/Az8ap16Lpn
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Convergence des luttes jeudi 19 avril ?
Les étudiants ont aussi voté en faveur d’un combat conjoint avec les lycéens, ainsi que le retrait de la loi sur l’asile et l’immigration. Autre proposition adoptée : la banalisation des cours et des examens le jeudi 19 avril. Les opposants à la réforme de l’orientation post-bac exigent qu’aucune fiche d’absence ne soit produite ce jour-là. Une telle mesure n’empêche pas les étudiants d’aller en cours. Mais ceux qui le souhaitent pourraient ainsi rejoindre la mobilisation du 19 avril, journée de convergence des luttes.
La proposition de « niquer les partiels dès demain », par le biais notamment d’un blocage a, elle, été rejetée. En revanche, le blocage « de façon permanente » des bâtiments du Patio et du Nouveau Patio (administration) a été voté, avec effet à partir de lundi. Les autres bâtiments, eux, devraient rester ouverts. La prochaine assemblée générale est prévue lundi, après une matinée qui s’annonce déjà mouvementée sur le campus.
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