C’était le 29 décembre 2017. Naomi Musenga, Strasbourgeoise de 22 ans, appelle le Samu prise de fortes douleurs au ventre. Au bout du téléphone, elle est moquée et non-prise en charge. « Oui vous allez mourir, comme tout le monde ! » lui répond l’opératrice, avant de raccrocher. Au final, elle est hospitalisée en urgence, au terme de cinq heures d’attente auprès de SOS Médecins. Et décède en fin de journée, à l’hôpital de Strasbourg. La diffusion de l’enregistrement de l’appel en avril 2018 donne un écho national, voire international, à son décès.
Finalement, après six ans d’attente et de procédure judiciaire, le parquet de Strasbourg a annoncé aujourd’hui à l’AFP la mise en examen de l’opératrice du Samu, pour non-assistance à personne en danger. Une mise en examen qui aurait été décidée en février 2023, lors de l’audition de l’opératrice par le magistrat instructeur, selon l’AFP qui cite la procureure de la République de Strasbourg.
Le parquet aurait également requis le renvoi de cette personne devant le tribunal correctionnel en décembre 2023.
Depuis le décès de la jeune femme, sa famille se bat pour que la vérité sur les causes de sa mort soit faite. D’abord imputé à une intoxication au paracétamol – thèse officielle vivement combattue par la famille, le décès serait en réalité survenu en raison d’un accident vasculaire abdominal, d’après une contre-expertise réalisée en octobre 2021.
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