L’acte IX marque un tournant pour la mobilisation en Alsace. Jamais une manifestation de Gilets jaunes alsaciens n’a fait autant de blessés du côté des protestataires. Les images d’une (petite) barricade en feu, de jets de pavés ou de bouteilles de bière contre les forces de l’ordre ont marqué les Strasbourgeois, habitués à des défilés sans débordement. Quatre plaintes ont été déposées contre les forces de l’ordre. Au moins quatre manifestants sont aussi passé au tribunal de grand instance (TGI) en comparution immédiate. Rue89 Strasbourg fait le point.
4 plaintes
Du côté des plaintes déposées contre les forces de l’ordre, on dénombre :
- Flaure D., la mère de Lilian, un lycéen de 15 ans gravement blessé à la mâchoire, a porté plainte lundi 14 janvier pour « violence par une personne dépositaire de l’autorité publique ». Il pourrait avoir été victime d’un tir de Lanceur de Balles de Défense (LBD).
- Marlène a porté plainte jeudi 17 janvier pour « violences volontaires en réunion par des personnes dépositaires de l’autorité publique. » Elle raconte avoir subit deux coups de matraque. Son avocat, Me Renaud Bettcher, compte sur l’exploitation des enregistrements de la scène par les caméras de vidéosurveillance :
« Les procès contre les Gilets jaunes ont montré que le parquet a en sa possession les enregistrements de vidéosurveillance montrant ce qu’il s’est passé. J’attends que ceux-ci soient aussi saisis pour instruire les plaintes contre les forces de l’ordre. »
- Un autre lycéen de 15 ans touché à la jambe par un tir de LBD porte lui aussi plainte vendredi 18 janvier contre les forces de l’ordre.
- Geoffrey Guiot a porté plainte lundi 14 janvier pour « violence par une personne dépositaire de l’autorité publique » et « injure non publique ». Les faits se seraient déroulés alors qu’il se rendait à la manifestation, pendant un contrôle d’identité à l’intérieur d’un fourgon de police.
4 comparutions, 2 condamnations
À l’issue de la manifestation les Dernières Nouvelles d’Alsace dénombrait 18 personnes interpellées. Quatre d’entre elles ont été jugées dans la semaine par le TGI en comparution immédiate :
- Mohamed B. a été interpellé au motif de la présence de quatre canettes de bière entourées de rubans adhésifs, ainsi que d’un pétard (explosif) dans son sac à dos. Il a été relaxé au bénéfice du doute.
- Patrick A. a été interpellé pour avoir été aperçu par des policiers de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) en train de jeter des pierres en direction des forces de l’ordre. Il a lui aussi été relaxé au bénéfice du doute, faute d’éléments probants.
- Un Gilet jaune a été interpellé après avoir tenté de lancer, sans succès, un pavé sur un groupe de la BAC en pleine interpellation. Alors que la procureure requérait 6 mois d’emprisonnement avec aménagement de peine, il a été condamné à 8 mois avec aménagement de peine.
- Selon France 3 Grand Est, un autre Gilet jaune a été condamné la veille, mercredi 16 janvier, à six mois de prison ferme, sans informations supplémentaires.
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