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À Strasbourg, les soutiens du Nouveau Front Populaire craignent que « tout cet espoir soit gâché »

Une centaine de soutiens du Nouveau Front populaire ont manifesté jeudi 18 juillet, place Broglie. Tous appellent à constituer un gouvernement pour appliquer un programme de gauche.

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Une centaine de manifestants s’est réunie jeudi 18 juillet, place Broglie, en soutien au NFP.

« On veut rappeler à toute la classe politique qu’on a élu la gauche sur un programme, qu’il doit être appliqué, affirme Simon, 21 ans, drapeau La France Insoumise en main. Il faut respecter le choix des urnes. » Ce jeudi 18 juillet, place Broglie, il participe au rassemblement initié par les syndicats CGT, FSU, Solidaires et le syndicat de l’étudiant, l’Alternative Étudiante Strasbourg (AES). Une centaine de manifestants étaient présents pour faire entendre, à nouveau, leurs revendications sociales.

« Mes ressources sont en-dessous du seuil de pauvreté »

Le Nouveau Front Populaire (NFP), arrivé en tête du second tour des élections législatives du 7 juillet, a suscité beaucoup d’espoir chez les jeunes. Militant de l’Alternative Étudiante Strasbourg, Simon explique :

« On veut un revenu étudiant. Cette mesure permettrait une réelle égalité des chances. Nous sommes nombreux à travailler à côté de nos études pour vivre. Ce cumul est la première cause d’échec à l’université. Personnellement, je suis en service civique à côté de mes études. Je gagne 600 € par mois. Ce n’est pas une solution viable sur le long terme. »

« Je suis boursier échelon maximum. Même avec les repas à un euro au Crous, les fins de mois sont difficiles, soupire Alexandre, 21 ans, keffieh noir et blanc sur les épaules. Avec les aides que je reçois, je n’atteins même pas la moitié du seuil de pauvreté. » En France, selon l’Insee, ce seuil est fixé à 60 % du niveau de vie médian de la population. Il correspond à un revenu disponible de 1 158 euros par mois pour une personne vivant seule.

Simon (à gauche) et Alexandre (à droite), sont membres du syndicat Alternative étudiante StrasbourgPhoto : Camille Margerit / cc

Augmenter le SMIC

« On voit tous les jours des gens qui sont dans une galère sans nom, qui ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois », déplorent Astrid et Thérèse, retraitées de l’éducation nationale et engagées dans le milieu associatif. Les deux femmes veulent voir appliquer le programme du NFP dans son entièreté. « Les dix mesures sont très importantes ! Bloquer les prix des produits de première nécessité et augmenter le Smic à 1 600 euros net, c’est la moindre des choses », estime Thérèse. « Nous on fait partie des classes moyennes, qui payent le plus d’impôt. Mais on ne peut pas vivre bien dans un pays où le taux de pauvreté augmente sans cesse« , poursuit Astrid.

Elles sont présentes place Broglie ce midi pour « faire pression sur le président de la République afin qu’il reconnaisse la victoire de la gauche et pour appeler le NFP à appliquer son programme. » Astride ne cache pas sa déception quant aux difficultés de la gauche à proposer un ou une Première ministre. « S’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord, il faudrait demander aux députés élus de voter en interne entre les candidats et candidates à ce poste ! » Ce à quoi a aussi appelé Olivier Faure ce jeudi 18 juillet, au micro de BFMTV. Le premier secrétaire du Parti socialiste n’a pas précisé quand et comment ce vote pourrait s’organiser.

Thérèse et Astride sont retraitées de l’éducation nationale. Elles espèrent que la gauche pourra réduire le taux de pauvreté en France.

Soutenir et faire pression

David et Léa, avocats, admettent se sentir « impuissants, désabusés. Les résultats des législatives ont suscité beaucoup d’espoir, on a peur que ce soit gâché », explique le jeune homme. « On est là aujourd’hui pour signifier aux politiques qu’on est encore là, qu’on a des attentes et qu’ils ne doivent pas les oublier », ajoute Léa.

L’avocate travaille en majorité avec des étrangers et espère que la loi immigration sera abrogée. « Des décrets ont été pris dans l’ombre cette semaine (par exemple le décret concernant le refus ou le retrait d’un titre de séjour en cas de non-respect des « principes de la République », NDLR), qui restreignent encore plus l’accès au territoires pour les migrants . Il faut à tout prix combattre cette vision xénophobe et anti-sociale de la société. »

David et Léa sont avocats. Ils travaillent régulièrement avec des migrants et souhaitent faire valoir leurs droits.Photo : Camille Margerit / cc

David souhaite aussi que le nouveau gouvernement revienne sur la réforme des retraites. « Ça c’est pour ma mère, qui est femme de ménage et qui attend avec impatience de pouvoir arrêter de travailler. » Il sourit, reprend. « On soutient le NFP mais on veut aussi faire pression. Il est urgent qu’ils arrivent à mettre en place quelque chose. »


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