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À la sortie du lycée Kléber après une menace d’attentat : « On commence à avoir l’habitude »

Lundi 25 mars, 17h30. Devant le lycée Kléber, les élèves disent s’habituer à ces menaces d’attentat. Plusieurs professeurs critiquent le manque de communication de la direction d’établissement

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Le lycée Kleber était fermé aux élèves le lundi 25 mars

« Généralement, quand tu veux tuer quelqu’un, tu ne le préviens pas, ironise Bastien, 19 ans, en prépa MPSI (mathématiques, physique et sciences de l’ingénieur) au lycée Kleber à Strasbourg. J’avoue que je ne suis pas très inquiet. On commence à avoir l’habitude. Des choses comme ça arrivent dans plein de lycées (lire notre article sur les alertes à la bombe d’octobre 2023). » Lundi 25 mars, la direction du lycée Kléber a décidé de fermer l’établissement aux élèves pendant la matinée. Cette décision fait suite au piratage du compte « Mon Bureau Numérique » (MBN) de plusieurs élèves et à l’envoi d’un mail à caractère raciste et terroriste au cours du week-end du 23 mars dans 29 collèges et lycées d’Alsace.

« Je n’y ai pas trop cru »

Au lycée Kléber, où les cours ont repris à 14h, Bastien n’est pas le seul à prendre l’événement avec légèreté. Ludovic, 17 ans, dit n’avoir pas été « spécialement inquiet ». « On n’avait pas beaucoup d’informations, mais j’imagine que c’est normal dans une situation comme ça », résume le jeune homme.

« J’étais surtout content de ne pas avoir cours, avoue Maxime, 18 ans, et puis j’avais confiance en la police. Si nous pouvons revenir, c’est bien qu’il n’y plus de danger ». Lydie, 16 ans, affirme ne pas y avoir cru : « Quand j’ai vu les fautes, je n’ai pas pris le message au sérieux. Ce sont juste des trolls. »

Hugo, 17 ans, a découvert la fermeture sur place :« Comme je suis en classe prépa, je suis rattaché à l’Université de Strasbourg et donc je n’ai pas la messagerie du lycée. Ce sont mes camarades qui m’ont prévenu. Je n’ai pas reçu non plus de mail pour confirmer la réouverture à 14h. »

« Aucune information ne circule »

Du côté des enseignants, le ton est plus critique, et inquiet. « On a aucune information, rien ne circule ici ! », répète un professeur qui, comme ses collègues, préfère garder l’anonymat. « Ils disent que tout va bien mais on sent bien que l’atmosphère est tendue dans l’établissement », rapporte une enseignante.

Une autre professeure réplique :

« On n’a pas d’information du tout. Ce matin, personne n’était là pour expliquer quoi que ce soit. Tout ce qu’il y avait, c’était une voiture de police. Et puis, on reprend à 14h comme s’il ne s’était rien passé. Pas de réunion pour en discuter et s’accorder sur ce qu’on peut dire aux élèves. Tout cela a été vraiment banalisé. »

Valérie, mère d’une élève du collège de Mundolsheim, regrette une communication peu adaptée :

Ma fille de seconde prend une navette tôt le matin pour partir de Mundolsheim. Si elle n’était pas revenue, je n’aurais pas su qu’il y avait quelque chose. J’ai bien reçu quelque chose sur mon MBN mais je ne consulte jamais cette messagerie le lundi matin. Et puis, je n’ai jamais eu de message qui confirmait la reprise des cours. Ils ne l’ont envoyé qu’aux élèves. C’est quand même moyen. »

L’académie de Strasbourg estime qu’au total 29 établissements ont été touchés par ces menaces d’attentat en Alsace. Une plainte est en cours de rédaction par les deux directeurs académiques des services de l’Éducation nationale. 


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