D’un côté, une collectivité qui se félicite du succès de son emprunt à la nouvelle mode, sur le marché obligataire plutôt que plus classiquement auprès d’une banque. De l’autre, un opposant politique qui en profite pour tacler l’augmentation de l’endettement public. Dans un communiqué envoyé ce mardi matin, le conseiller municipal UMP de Strasbourg Jean-Emmanuel Robert dénonce :
« L’encours de la dette de la communauté urbaine de Strasbourg était de 148,58 M€ au 31 décembre 2007. Il est de 305M€ au 31 décembre 2012, soit une progression de 105,2% en 5 ans, faisant passer l’endettement de la CUS de 324€ à 641€ par habitant (hors CTS). (…) Il est donc pour le moins surprenant de voir Alain Fontanel [ndlr, vice-président de la CUS en charge des finances] et sa majorité se réjouir d’avoir souscrit pour 65M€ d’euros d’emprunts nouveaux alors qu’en 2012, il n’y en avait eu « que » 32,8M€.
Cela est encore plus inquiétant de découvrir qu’ils comptent en souscrire d’autres pour un montant estimé entre 15 et 30M€. Peu importe la forme de ces emprunts, même s’il est appréciable qu’ils soient passés à des taux avantageux, cela reste de l’endettement qui pèsera pendant au moins 20 ans sur l’ensemble des contribuables. Sur une année, l’encours de la dette de la CUS risque donc de progresser de près de 100M€. Cette politique de l’endettement n’est plus acceptable. »
3,5% d’intérêts contre 4% pour un emprunt classique
A la CUS, on ne conteste pas cette augmentation de la dette, qui s’explique par des investissements en hausse constante. Ces emprunts obligataires, souscrits directement auprès d’investisseurs (des assureurs allemands), pourront monter jusqu’à 100M€ par ans sur trois ans. Ils permettront de financer des investissements de la collectivité en matière de transports (extensions du tram), une part du plan piscines ou du nouveau PEX (parc des expositions, à proximité du PMC).
L’émission de ces emprunts a été rendue possible par la bonne notation de la collectivité alsacienne (AA d’après Fitch Ratings), malgré la perte de son « + » l’année dernière et de son troisième « A » en 2007, sous la mandature précédente. Le remboursement de ces emprunts obligataires se fera en deux temps : chaque année, la collectivité remboursera une partie des intérêts, le capital étant dû à l’échéance du prêt, en 2033. Il est malgré tout provisionné tous les ans, « pour ne pas peser sur les générations futures ». Ces intérêts sont de 3,5%, contre 4% pour des emprunts classiques contractés au même moment par d’autres collectivités auprès de banques.
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