Quelques jours après Les Rencontres de l’Illustration, 50 anciens élèves de l’atelier d’illustration des Arts Décoratifs de Strasbourg ont décidé de recouvrir d’autant d’affiches les palissades du chantier sur l’îlot Printemps, quai Kellermann.
Une exposition spontanée, qui n’a pas de durée de vie programmée. Il s’agit d’affiches en papier simplement collées dimanche 9 avril, tôt le matin. Ce chantier va durer deux ans et demi et verra la marque de vêtements à bas prix Primark s’installer dans le centre-ville.
Des images dans la rue
Mathias Gally, un des illustrateurs participant à l’initiative, explique qu’à l’origine, un groupe d’illustrateurs souhaitait exposer ensemble dans la rue, de façon libre et spontanée, parallèlement aux Rencontres de l’Illustration (du 23 mars au 2 avril), mais l’idée a germé un peu tard. Entre temps, un responsable de la médiathèque Malraux a entendu parler du projet et les a invités à un petit séjour dans ses murs :
« L’idée c’était d’offrir ces images aux regards des passants. Chaque illustrateur a choisi une affiche dans sa production personnelle. Ici cohabitent des traits, des univers et des couleurs différents… On avait envie d’offrir une autre vie et une autre vue à ces images trop souvent cantonnées à l’illustration de livres. Et la rue c’était l’endroit idéal pour ça. »
Fédérer les illustrateurs et les passants
L’initiative vise par ailleurs à fédérer les illustrateurs strasbourgeois. La nature même du travail d’illustration, de par ses exigences, engendre un certain isolement, ce que regrette Mathias Gally. Une situation que la HEAR (Haute École des Arts du Rhin, anciennement Arts-Décoratifs) essaye de changer avec l’instauration de nombreux ateliers et collectifs. De son côté, l’association Central Vapeur propose aussi un accompagnement juridique et technique aux professionnels de l’illustration.
La Haute Ecole des Arts du Rhin, son centre international de l’illustration, ses festivals et ses rencontres dédiées à l’art graphique… L’illustration occupe une place de choix à Strasbourg. Une culture saluée par le journal Le Monde en décembre, qui décrivait Strasbourg comme « une mine d’illustres dessinateurs. »
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