L’affiche est étonnante. Il s’agit de la photographie d’une œuvre de Klaus Jung intitulée Le Rhin. On a l’impression qu’il s’agit d’une série de trois ponts rouillés, mais ils sont en carton. Klaus Jung est un artiste allemand né en 1955. Il se joue de nous et nous illusionne sur ce que nous voyons, regardons, observons. Il nous montre trois ponts en carton, où pourraient-ils se trouver ? Sur le Rhin pour passer d’un état à l’autre ? Peut-être pourraient-ils aussi servir de barrage vu qu’ils sont pleins ?
Mais le carton ne pourrait tenir face à de l’eau. Ce pont est-il illusoire ? Klaus Jung, très intéressé par l’architecture, présente ici trois ponts indissociables, ils ne sont pas faits en papier mâché mais c’est tout comme. Il joue avec les apparences mais c’est à nous de nous faire notre idée sur ce que l’on y voit et les différents sens que cette œuvre peut prendre.
Je pourrais ensuite vous parler de tous les artistes qui sont présentés dans cette exposition mais je vais vous les laisser découvrir. Je veux néanmoins vous parler de Franziska Fürter, ses œuvres m’ayant particulièrement touché. Au fond de l’espace, vous trouverez deux de ses travaux : une installation et un tableau ou plutôt une encre. Cette dernière, intitulée One more Breath, nous met face à un paysage en noir et blanc dans lequel on peut se plonger, respirer, imaginer.
Franziska Fürter, particulièrement touchante
Franziska Fürter est une artiste suisse née à Zürich en 1972. Elle dessine et, dans ce paysage qui fait partie de la collection du Frac Alsace, il y a à la fois des éléments réels et d’autres imaginaires. Elle nous invite à louvoyer entre les genres, les espaces, entre réel et imaginaire, un interstice pour respirer peut-être ? Face à ce dessin à l’encre, se trouve une installation : Airborne. Sur deux planches en polystyrène sont piqués des oursins à pics longs noirs réalisés en bois. Les deux œuvres se répondent et semblent dialoguer, s’opposant.
D’un côté un paysage oscillant entre réel et imaginaire, de l’autre ses oursins qui semblent plus vrais que nature, le fond sur lequel ils sont attachés est faux, mais ils sont légers, aériens, déplacés dans ce contexte s’il s’agit bien d’oursins… Mais peut-être est-ce autre chose que l’artiste aurait agrandi… Qui sait ? Une fois passé l’émerveillement premier, cette installation laisse sceptique et interroge, de quoi s’agit-il ? Allez-y voir et belle découverte…
Y aller
Exposition du Frac Alsace, Maison de la Région, 1, Place Adrien Zeller à Strasbourg. Ouvert du lundi au vendredi : 8h-18h.
Chargement des commentaires…