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Pour ses 30 ans, Jazzdor a l’anniversaire tranquille

Le festival Jazzdor égrène ses concerts au gré du mois de novembre pour la 30e année consécutive. Mais point de dispositif particulier, tout juste Jazzdor s’autorise-t-il une soirée de clôture festive et dansante. Pour sa programmation, le festival reste fidèle à ses principes : découvertes, exigence, passion et excellence.

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Le pianiste Michael Wollny est à nouveau à l’affiche de Jazzdor, le signe d’un attachement à son travail et à son évolution (-)

On va danser à Jazzdor, qu’on se le dise, l’occasion ne se présente que tous les 30 ans !  Tous les festivaliers sont invités au Bal des Faux Frères, à Schiltigheim le vendredi 20 novembre pour la soirée de clôture. Et ce sera la seule soirée spéciale marquant cet anniversaire du plus exigeant des festivals de jazz de Strasbourg.

Son directeur, Philippe Ochem, n’a pas souhaité bouleverser les subtils équilibres qui permettent à Jazzdor d’exister :

« On reçoit 35 formations, soit cinq de plus que l’an dernier, pour 29 soirées dont plusieurs doubles plateaux. Le festival sera tout de même un peu plus intense que le précédent. Notre objectif reste de faire découvrir des musiciens auxquels on tient, et de soutenir des artistes dans la durée. L’événement de l’anniversaire, c’est peut-être la création du “Louis Sclavis Jazzdor Ensemble”, un quintet entièrement original qui viendra interpréter un répertoire composé pour l’occasion. Aux claviers, il y aura Benjamin Moussay, issu de Strasbourg, et deux classes du collège de Lingolsheim seront associées aux répétitions. »

Le Jazzdor Ensemble doit ensuite continuer à se produire dans d’autres festivals.

Michael Wollny, suivi de près

Parmi les « musiciens auxquels Jazzdor tient », il y a le jeune pianiste allemand Michael Wollny, qui sera reçu le samedi 8 novembre en première partie de soirée à la Cité de la musique et de la danse. La soirée se poursuivra avec Émile Parisien et un autre pianiste allemand, mentor du précédent, Joachim Kühn.

Six concerts gratuits

Moins célébrées, mais pourtant tout aussi talentueuses, les Alsaciennes Eve Risser et Yuko Oshima seront en concert, au Ceeac le mardi 10 novembre à 18h, dans un duet appelé Donkey Monkey. Ce sera l’alliance de l’eau et du feu et c’est l’un des concerts gratuits de Jazzdor, six rendez-vous à la médiathèque Olympe de Gouges ou au Ceeac qu’il serait dommage de rater (voir ici la liste).

Eve Risser sera par ailleurs le 17 novembre sur la scène de la MAC de Bischwiller avec son White Desert Ochestra. Cette formation avec ces compositions, inspirées par le Grand Canyon américain, ont été encensées par la critique. Eve Risser a travaillé en Alsace pour ce concert et Jazzdor promet « une surprise de taille » lors de ce concert… Mystère.

Notons également dans la série gratuite, le rendez-vous avec un Strasbourgeois de plus en plus rare à Strasbourg, le pianiste Christophe Imbs, jeudi 12 novembre à 18h, toujours au Ceeac.

Pergolesi et le jazz ?

Autre mariage improbable mais qui définit Jazzdor : celui de la musique classique et du jazz lors d’une rencontre autour du compositeur Giovanni Batista Pergolesi (XVIIIe s.), célèbre pour son Stabat Mater. Son répertoire sera revisité dans Il Pergolese mardi 10 novembre par un trio composé de la violoncelliste classique Anja Lechner et des musiciens de jazz Maria Pia De Vito à la voix, Michele Rabbia à la batterie et François Couturier au piano.

Philippe Ochem parle d’un « projet magnifique ». Voir ce reportage sur cette création :

Le programme complet est évidemment plus touffu, et plusieurs artistes et formations y apparaissent pour la première fois comme Yves Dormoy, Coronado, Amok Amor…

La plupart des concerts de Jazzdor sont accessibles pour 20€ au tarif plein, un prix qui ne couvre pas et de loin l’ensemble des coûts de chaque soirée malgré une participation de 5 à 6 000 spectateurs chaque année. Mais un impressionnant éventail d’institutions (dont la Ville de Strasbourg) et de partenaires permet d’équilibrer l’opération.

Jazzdor n’aura finalement pas de péniche dédiée sur les bords de l’Ill, mais entend bien poursuivre ses missions dans le cadre de son label « scène des musiques actuelles ». Pour Philippe Ochem, « l’argent public doit servir à financer le risque artistique ».
Sa saison programme une quinzaine de concerts de jazz, principalement à Pôle Sud, de septembre à mai. L’association, dont le budget tourne autour de 800 000€, doit renouveler sa convention quadriennale avec ses principaux financeurs l’an prochain.

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