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Dimanche, « 28 clits later », soirée goregrind à la Maison Bleue. Soirée quoi ?

Monolythe le collectif organise dimanche à la Maison Bleue à Strasbourg « 28 clits later », un show entièrement dédié au « goregrind. » Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Pas de panique, Josh, leur président, explique tout sur ce genre musical détonnant !

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Monolythe, créé en 2014 par une petite bande de potes, a pour objectif de promouvoir des groupes et des artistes méconnus du grand public. Après avoir organisé de multiples concerts évoluant dans tous les sous-genres du metal, ils proposent une soirée dimanche à la Maison Bleue entièrement dédiée au « goregrind. »

Lulu : Josh, tu es le président de Monolythe le collectif, explique nous qu’est-ce que le goregrind…

Josh : « Décrire le goregrind n’est pas forcément une chose facile. Le plus simple serait presque de dessiner un arbre généalogique ! Pour faire bref, papa punk a eu trois enfants assez turbulents :

  • le hardcore, plein de convictions, qui n’a pas peur d’imposer ses idées,
  • le grindcore, qui comme son frère n’a pas peur de l’ouvrir, mais qui va même plus loin en rejetant une société qui ne lui convient pas,
  • le goregrind, lui c’est le rigolo, qui est certes moins engagé politiquement, mais qui aime faire la fête, et provoquer avec humour sur les sujets qui dérangent aujourd’hui : la mort, le sexe et la drogue.

Le goregrind le plus classique se reconnait facilement : des rythmiques simples et festives, un son de guitare très saturé et des voix gutturales. Les chanteurs utilisent aussi souvent des pitch shifter. Là encore, il y a beaucoup de sous genres, il n’y a pas vraiment de règles et chacun le détourne à sa sauce. On retrouve donc des groupes alliant le goregrind avec l’électro, le reggae, le death metal, la dance ou même le fitness… »

Josh, lorsqu’il évoluait dans le groupe Clitorape

Très bien alors maintenant qu’on en sait un peu plus, est-ce que tu peux me parler des différents groupes qui se produiront dimanche ?

« Sept groupes venus de six pays se produiront à La Maison Bleue. Les tchèques de Gutalax sont actuellement un des groupes les plus populaires de ce style. Le deuxième groupe tchèque, Spasm, vaut également le détour. Un des seuls groupes qui évolue sans guitare : juste un trio batterie, basse, chant, un string de Borat et on y va !

On aura également les italiens de Guineapig, les autrichiens de Squirtophobic et les allemands de UxLxCxM qui évoluent dans un goregrind plus classique mais pas moins efficace.

Dans les style les plus improbables, on aura également le trio lyonnais AxDxT, qui a repris le concept du boys band made in 90’s en y ajoutant une touche porno / gore, ainsi que les suisses de Nostalgicle, un abominable groupe de reprise de morceaux cultes allant de Céline Dion à Survivor en passant par Johnny. »

Gutalax (doc remis)

Quel public attendez-vous ? Une majorité de Strasbourgeois férus du genre ?

« Au niveau du public, ce sera la grande surprise ! Bien sûr il y aura des Strasbourgeois, aussi bien des passionnés de grind que des curieux. On compte également beaucoup sur le public allemand, toujours fidèle au rendez-vous sur ce genre d’événement. On a également vendu des places en Suisse, en Belgique et en Bretagne. Ça fait vraiment plaisir que des gens soient prêts à faire le déplacement ! »

Est-ce que tu as déjà une idée de l’ambiance qu’il y aura ?

« Je suis certain que ce sera un super bon moment ! Les concerts commençant à 17h, on a invité un food truck originaire de Saverne, « FreshBe », qui propose des supers burgers classiques, végétariens et vegans. Tout a été mis en œuvre pour que les gens présents passent le dimanche le plus délirant de leur vie !

Nous allons également garnir la salle d’objets gonflables en tous genres, de confettis et de paillettes : les accessoires communs à tous les groupes et indispensables pour une fête réussie ! Et puis bien sûr chaque groupe a son propre thème, son jeu de scène qui lui est propre. »

Aucun stress donc à l’approche de la date ?

« Non, pas vraiment, même s’il faut tout de même préciser que la soirée « 28 clits later » est un événement particulier. D’abord nous n’avons jamais organisé une série de concerts de cette ampleur et tout une soirée 100% goregrind en France, c’est quasiment du jamais vu. »

Spasm (doc remis)

Il est vrai que le goregrind ne semble pas très connu ni très apprécié en France, saurais-tu expliquer pourquoi ?

« Je dirais même que la France est un des pays qui aime le moins le goregrind. On le retrouve beaucoup plus en Europe de l’Est avec la République Tchèque en tête, en Asie pacifique ou en Amérique latine. Je pense que les raisons sont essentiellement culturelles. Les Français sont très attachés aux bonnes mœurs. On en revient à une question bien courante : Peut-on rire de tout ?

Ce qui est sûr, c’est que les publics allemands, tchèques ou polonais saisissent toujours l’aspect second degré et l’ambiance est toujours géniale ! »

Et pour ta part, quand as-tu découvert le goregrind et qu’est-ce qui t’a plu dans ce style ?

« Je l’ai découvert vers 2009-2010 avec des groupes comme Rompeprop ou Regurgitate. J’ai de suite apprécié le côté visuel, voir même théâtral de cette musique. Au-delà d’une musique, les groupes proposent un vrai spectacle avec souvent un super travail de mise en scène. »

Tu as toi-même fait partie d’un groupe de goregrind, qu’est-ce que cette expérience t’a apporté ?

J’ai en effet joué aux côtés de Clitorape pendant trois ans et cela m’a beaucoup apporté. C’est un style tellement spécifique, que tout le monde se connait non seulement en Europe, mais dans le monde entier. Les relations sont toutes excellentes et conséquemment l’organisation de concert en devient vraiment facile. On a donc énormément voyagé pour faire des concerts dans une dizaine de pays d’Europe, c’était une super expérience.

Comme tous les groupes, on n’a pas toujours joué dans des salles pleines et dans des supers conditions, mais je pense que le public a toujours su apprécier le côté décalé de notre musique. »

Le boysband AxDxT (doc remis)

Est-ce que vous avez déjà été embêté par des associations bien-pensantes ?

« Oui, c’est même devenu monnaie courante. Avec Clitorape, on a été interdit en France, en Suisse et également en Allemagne. En cause : toujours le nom. Si j’avais su en rigolant sur ce mauvais jeu de mot qu’il entraînerait autant de problèmes, j’y aurais réfléchi à deux fois ! La première fois, c’était à Lyon, et Rue89 Lyon s’était déjà penché sur la question. On a souvent été accusé de promouvoir le viol, d’être dégradant vis-à-vis des femmes… »

N’importe qui peut saisir le second degré quand on voit un concert où les gens (hommes comme femmes) dansent déguisés, en rigolant et en se respectant les uns les autres. Pour ma part, on pourra m’accuser de bien des vices, j’ai ma conscience pour moi. »

Est-ce que Monolythe a déjà d’autres soirées de prévues ?

« Oui, nous organisons le 30 avril un concert grindcore au Kawati. On est super content de recevoir les américains de Organ Dealer en tournée avec Department of Correction. La touche locale sera apportée par Violent Misery, des jeunes du coin qui ont une vraie envie de jouer ! Et nous avons déjà de belles surprises pour la rentrée, avec notamment les finlandais de Feastem qui viendront faire un tour à Strasbourg ! Nous dévoilerons bientôt plus d’informations ! »


#concerts

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