Le maire de Strasbourg Roland Ries (PS) ne veut plus rouvrir le dossier du tracé du tram vers Kœnigshoffen. Mais il conçoit que quelques débats sur « des détails » puissent améliorer les aménagements autour du tracé contesté (voir tous nos articles).
Après les diagnostics archéologiques, les premiers travaux sont imminents. Pour rappel, cette extension de 3 arrêts et d’un 1,7 kilomètre vers l’ouest de Strasbourg consiste à détourner la ligne F qui dessert aujourd’hui l’Elsau. Elle doit être opérationnelle en 2020.
Lifting de places et de boulevards
Principal enseignement de la conférence de presse de lundi 8 janvier, les tramways passeront à la place du terre-plein central de la rue du Faubourg-National (la centaine de mètres de la discorde). Il avait un temps été évoqué d’autres possibilités, comme mettre la circulation d’un côté et les rails de l’autre comme boulevard de Saverne.
Quelques aménagements précis sont encore en débats avec les habitants. La voie de circulation pour accéder à la clinique Sainte-Barbe devrait être maintenue, mais que faire de l’espace de l’autre côté : une zone piétonne, une zone de rencontre, une zone 30 ?
La station Faubourg National, bien mal aménagée – il faut parfois rouler sur le quai pour rejoindre un parking – devrait aussi bénéficier au passage d’un lifting. À côté, la petite rue de la Course deviendra piétonne pour faciliter l’accès à pied vers la gare, à quelques centaines de mètres. C’était une recommandation des commissaires-enquêteurs.
Le marché de la rue du Faubourg-National est quant à lui déplacé à partir du mercredi 10 janvier devant le musée d’art moderne, place Hans Jean Arp. Il pourrait y rester définitivement si la période de transition est concluante. En haut du boulevard, la place Sainte-Aurélie qui donne sur l’école du même nom sera refaite. Elle sera étendue vers la rue de Rosheim. Là encore, il faudra discuter des détails.
Les cyclistes enfin à l’honneur
Comme promis, des pistes cyclables seront enfin construites le long du boulevard de Nancy. Une voie à double sens côté ouest, et une à sens unique côté est. Sur le boulevard, 50 places de stationnement sur 100 vont disparaître. Pour les riverains, l’adjoint au maire en charge du quartier Paul Meyer (La Coopérative) a demandé à ce que les places non-utilisées par les bailleurs sociaux soient recensées. Une centaine auraient été trouvées, de sorte à ce que les riverains aient des tarifs similaires.
Pour une fois, les cyclistes ne seront pas trop mal traités pendant ces travaux avec quelques pistes cyclables provisoires qui seront peintes au sol et évolueront au fil des travaux. Il n’y en a pas aujourd’hui.
Plus loin sur le tracé, l’arrêt Porte Blanche accueillera le tram F, mais aussi le Bus à haut niveau de service (BHNS – ligne G), et peut-être des bus si cela ne conduit pas à un engorgement. La place du même nom sera aussi rénovée. L’adjoint de quartier propose d’y installer un espace pour camions de restauration (, une « food court », voir notre article).
Des tronçons uniques
Au moment de tourner vers l’ouest, un premier petit passage en tronçon unique pour les deux sens (comme à Illkirch-Graffenstaden) est prévu dans le virage et sous du pont SNCF à la Porte Blanche « pour fluidifier le trafic », dixit Alain Fontanel (LREM), premier adjoint au maire et président de la CTS. Ce type de rail peut retarder les trams d’une ou deux minutes en cas de croisement.
À l’entrée de Kœnigshoffen, un parking-relais en surface de 200 places, qui peut-être agrandi à 350 places sera construit, le long de l’autoroute. Non loin de là, un grand projet immobilier « La Porte des Romains » de 109 logements sera inséré sur un terrain vague. Il est aussi envisagé de mettre en valeur une partie des découvertes archéologiques attendues de l’ancienne ville romaine sur place.
Enfin, sur les 400 derniers mètres, les tramways circuleront à nouveau sur un tronçon unique, plus long, sur l’étroite route de Romains jusqu’au terminus « Allée des Comtes ». Après 2020, cette ligne doit être prolongée vers les Poteries. Mais ce sera un chantier pour un autre maire. L’ensemble de ces travaux est budgété à 42 millions d’euros.
Le marché déplacé
Pour faire passer le tram et les rails, tous les arbres ou presque vont être rasés, soit environ 150. Certes un peu plus (190) vont être replantés, mais difficile de comparer des arbres ayant bien grandi aux brindilles tout juste plantées, qui mettent plusieurs années à prendre du volume.
Alors que ces travaux s’annoncent lourds et longs, sur fond d’un choix de tracé qui n’est pas digéré par tous, la municipalité compte déployer une communication renforcée pour les infos pratiques. Elle s’adressera aux habitants par courrier, affichages, un journal, via un stammtisch mensuel, une hotline (03 68 98 51 12) ou encore sur les réseaux sociaux.
Chargement des commentaires…