C’est une réunion publique assez houleuse qui s’est tenue dans l’amphithéâtre 4 de l’institut Le Bel sur le campus de l’Esplanade lundi 19 septembre. L’objet ? Le projet de rendre payant le stationnement dans le quartier. Depuis plusieurs mois, il est devenu très difficile de trouver une place, ce qui a mené à diverses pétitions et interpellations d’élus.
Les explications sont multiples : moins de place de parking autour du campus de l’université, des parkings privés sous-utilisés, des parkings communs avec plus de résidents que de places (un habitant a parlé d’un secteur avec 1 400 commandes pour 600 places), un parking du centre commercial mal indiqué, le transfert des quartiers voisins, le manque d’arceaux à vélos qui décourage les cyclistes…
Les zones de stationnement payantes à Strasbourg
En réponse à cette situation, la municipalité souhaite passer tout ou partie du quartier en stationnement payant. Un calendrier présenté lors de la réunion avançait la date de mars-avril 2017. L’objectif est de dissuader les personnes extérieures au quartier d’y venir garer leur véhicule.
Mais une partie des résidents digère mal de devoir aussi payer pour faire face à cette situation nouvelle. Surtout quand l’adjoint au maire en charge du quartier et des finances, Olivier Bitz (PS), explique qu’entre les horodateurs et les agents à payer, l’opération est « à peine amortie » financièrement. Mais elle permettrait aux résidents de trouver plus facilement une place.
Concrètement, le quartier serait placé en « zone verte » soit 0,5 euros de l’heure entre 9h et 19h dans la limite de 3h d’affilée. Les habitants, comme dans toute zone de stationnement payant, pourront bénéficier d’un « pass résidant » pour 15 euros par mois, soit 180 euros par an dans la limite d’un par foyer, ce qui handicape les familles avec plusieurs véhicules.
Trop cher pour les plus modestes
Une disposition qui a suscité des protestations de la majorité de l’assemblée d’une centaine de personnes pendant environ deux heures. Des riverains expliquent que cette somme en plus « c’est énorme ». « J’élève mon fils seul et c’est autant en moins dans la nourriture », a justifié une mère. « J’aimerais autant donner cette somme aux petits commerçants », a regretté un jeune homme. Une partie des tours de l’Esplanade est composée de logements sociaux, notamment dans la partie sud, où vivent des familles nombreuses ou des personnes retraitées.
L’adjointe au maire en charge de la circulation, Pernelle Richardot (PS), a certes affirmé « nous n’imposerons pas le stationnement payant si vous n’en voulez pas », l’ensemble de la séance a fortement ressemblé à une série de justifications de la future réglementation, aux côtés d’Olivier Bitz pour qui « il n’y a pas 36 solutions », rejetant ainsi la construction d’un parking en silo ou d’exonérer les résidents.
Seule marge de manœuvre laissée entrouverte par l’adjoint de quartier, le périmètre de la zone qui serait passé ou non en payant. Si la partie sud, autour de la rue du Jura, concentre la majorité des frustrations, l’espace retenu pourrait être plus petit que celui présenté sur un visuel, qui englobait l’est jusqu’aux rue d’Ankara, Leicester et Oslo.
Le quartier de l’Esplanade risque en tout cas de recevoir une forte pression automobile dans les prochaines années avec l’arrivée de nombreux habitants dans les tours Black Swans et le quartier Danube, où peu d’espaces pour se garer ont été prévus.
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