Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg, était présent, au premier rang, au meeting du mouvement d’Emmanuel Macron, « En Marche », mardi soir à la Mutualité à Paris. Il a été repéré par Pierre-Nicolas Schweitzer, qui a publié l’information sur Facebook. La communication du maire est restée muette sur cette participation.
Le ministre de l’Économie a remercié Roland Ries de sa présence, comme de celle de Gérard Collomb, autre maire socialiste de Lyon, parce que « vous avez pris un risque, nous ne sommes pas toujours bien vus des partis ».
C’est sûr ! Le président de la République, François Hollande, et le Premier ministre, Manuel Valls, s’agacent du placement politique, en recherche d’autonomie et d’indépendance, de leur ministre. Emmanuel Macron, devant plus de 3 000 personnes mardi soir, n’a cependant pas annoncé sa démission du gouvernement ni formalisé sa candidature à l’élection présidentielle de mai 2017.
Revoir le meeting d’En Marche !
Le maire de Strasbourg, Roland Ries, apparaît au tout début de la vidéo.
Roland Ries intéressé par la ligne social-démocrate au PS
Dans son discours, Emmanuel Macron indique que « ce soir, nous ne sommes pas un rassemblement de semblables mais nous voulons tous changer le pays. » Pendant une heure, le ministre de l’Économie a appelé à changer « un système fatigué », à souhaiter « une refondation »… Dans ce contexte, comment expliquer la présence de Roland Ries, qui a passé toute sa carrière politique dans le courant rocardien du Parti socialiste ? Après la disparition de son mentor, le maire de Strasbourg se cherche-t-il un nouveau courant réformiste au PS ?
C’est bien la continuation du courant rocardien qui a intéressé Roland Ries, comme il l’a précisé mercredi en fin d’après-midi :
« J’ai simplement répondu à l’invitation d’Emmanuel Macron et de sa femme, qui sont tous les deux des amis. Emmanuel Macron est un social-démocrate, dans le courant qui est le mien au PS depuis des années. Il a eu l’occasion de le préciser mardi soir, c’est un progressiste. »
Dans son discours, Emmanuel Macron a précisé qu’il était « de gauche » et il a rendu un hommage appuyé à Michel Rocard, dont la veuve était présente dans le public. Pour le ministre de l’Économie, Michel Rocard était « surpris » par le mouvement En Marche ! parce que, dit le ministre, Michel Rocard « était un homme de parti ».
Pour Roland Ries, la force d’Emmanuel Macron est d’être capable de s’adresser à la jeunesse :
« J’ai participé à de nombreux meetings politiques où les têtes chenues sont les plus nombreuses. Mardi soir, j’ai pu constater à quel point Emmanuel Macron était capable d’intéresser les jeunes à la politique et ça, c’est une grande force. Son discours et ses idées sont intéressantes. Après… On verra bien ce qu’il en sera. Certains pensent qu’Emmanuel Macron a commis des erreurs de tactique politique, ce qui serait assez rocardien d’ailleurs… On verra ce qu’il en sera. Dans tous les cas, je n’ai pas adhéré à En Marche ! et je reste au PS. »
Philippe Bies prend ses distances
De son côté, le député (PS) de Strasbourg, Philippe Bies, n’a pas accepté l’invitation d’Emmanuel Macron. Comme il l’indique sur son profil Facebook, Philippe Bies ne voit « rien de bien neuf » dans la démarche du ministre de l’Économie, « ni pour ni contre bien au contraire comme dirait Coluche. » Philippe Bies conclut même son post par le hashtag #stopMacron. Voilà qui est clair et qui révèle une ligne de fracture entre les élus socialistes strasbourgeois.
Après avoir « hésité à faire ce post suite à de nombreuses pressions de ma famille politique », Patricia Schillinger, sénatrice PS du Haut-Rhin, a également annoncé sur Facebook qu’elle était présente au meeting de mardi soir.
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