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Régionales : qui est vraiment Philippe Richert

Élu conseiller général à 29 ans, Philippe Richert a gravi les échelons jusqu’à devenir ministre. Centriste et pragmatique, d’origines modestes et rurales, cet Alsacien du nord vise désormais la présidence de la région ALCA. Portrait d’un homme obstiné et prudent.

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Philippe Richert, président de la Région Alsace, lors de l’inauguration du bras renaturé « le petit Rhin » en juin (Photo Pascal Bastien)

À une centaine de voix près, Philippe Richert ne serait peut-être pas le candidat de la droite et du centre pour la grande région, Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne (ALCA) ce mois de décembre. En 1982, ce professeur de sciences naturelles de 29 ans, suit le mouvement « Initiatives alsaciennes » du député Adrien Zeller, qui devient ensuite UDF. Dans son canton de 10 000 habitants de La Petite Pierre dans les Vosges du Nord, il détrône à la surprise générale le maire de Wingen-sur-Moder, Roger Deiniger (UDR), conseiller général depuis 10 ans, avec 51% des voix.

Philippe Richert est ensuite réélu sans discontinuer, jusqu’à ce qu’il se retire en 2008, avec des scores parfois au dessus des 80%. Même lorsque la victoire semble acquise, il prend soin de faire des campagnes de terrain, une habitude qu’il a toujours conservée. Populaire dans son fief, ce centriste a ensuite gravi rapidement tous les échelons ou presque, soutenu par sa famille politique, même après quelques accrocs.

Ancien ministre et député, et actuel vice-président de la région Alsace en charge du développement économique, François Loos se souvient :

« Il s’est très vite distingué grâce à son intérêt pour les questions environnementales, à une époque où ces sujets étaient déjà à l’ordre du jour, mais moins politiques. Il a par exemple créée l’Association pour la surveillance et la protection atmosphérique, l’ASPA [ndlr, il lui a donné une dimension régionale] en 1990. C’est en se démarquant ainsi qu’il a été élu plus jeune sénateur de France métropolitaine en 1992, à 39 ans. Seul un Kanak était plus jeune. »

Sa concurrente écologiste Sandrine Bélier, qui l’a côtoyé en tant que juriste puis directrice d’Alsace Nature, confirme cette sensibilité environnementale. Mais elle regrette aussi qu’il ait politisé le sujet, « en faisant passer les écologistes pour rétrogrades et décroissants, là où Adrien Zeller était plus consensuel ».

Issu d’un milieu modeste

Fils d’un père cantonnier et d’une mère au foyer, qui s’occupait du jardin et des quelques animaux du domaine familial, Philippe Richert met souvent en avant ses origines modestes et le fait qu’il ne sort ni de l’Ena ni de Sciences Po. À ce propos, le président de la Région Alsace note :

« Ces formations sont des accélérateurs. Ce n’est pas un rejet, il y a des personnes très compétentes qui en sortent, mais les gens ont horreur de ceux qui croient savoir. Ceux qui ne viennent pas de ces cursus ont des approches différentes de ceux qui répètent des schémas répétitifs. L’alternance est, par exemple, mal considérée en France. En Allemagne, les grands chefs d’entreprise et homme politiques en sortent tous. »

Depuis ses débuts, Philippe Richert entretient cette image d’homme de terrain, « plus crédible que d’autres quand il parle à des agriculteurs ou à des chefs d’entreprises », remarque un journaliste économique. Il a ainsi tissé son réseau. Réseau qui lui permet ensuite d’emmener avec lui, contre la fusion des trois régions, la chambre de commerce et d’industrie et les chambres des métiers et de l’agriculture en 2014.

Haltérophile dans sa jeunesse, resté un « rural »

Le professeur Richert n’a été que 12 ans au contact des élèves, de 1974 à 1986, avant de devenir principal adjoint à La Wantzenau, puis que la politique devienne son occupation à plein temps, une fois sénateur en 1992.

Haltérophile dans sa jeunesse, l’actuel président de la Région Alsace vit toujours à Wimmenau, village de 1 133 habitants. Bien qu’il dirige l’Alsace depuis Strasbourg, il est resté rural : « Ce sont aussi ses mandats, de sénateur et au département, qui exigent qu’il ait davantage travaillé avec la campagne », note Charles Sitzenstuhl, un de ses jeunes colistiers. Cet aspect lui joue des tours en 1995. Lors des élections municipales à Strasbourg, il est battu dès le premier tour par Catherine Trautmann (PS). Une « erreur de casting », se souvient son entourage.

Pas rancunier, il est, à la fin des années 2000, l’homme politique alsacien qui assume l’idée que Strasbourg est une locomotive pour l’Alsace, alors que tout le monde ne le pense pas ou ne le dit pas dans son camp. « Il a toujours joué le jeu de Strasbourg l’européenne », confirme Fabienne Keller, maire de Strasbourg entre 2001 et 2008.

Une position qui vaut souvent à Philippe Richert des compliments publics de la part du maire de Strasbourg Roland Ries (PS) et du président de l’Eurométropole Robert Herrmann (PS). Contrairement à son successeur au conseil général du Bas-Rhin entre 2008 et 2014, Guy-Dominique Kennel (LR), qui n’a pas les faveurs du tandem socialiste.

Au cours de sa carrière politique, Philippe Richert a eu de la chance (Photo Pascal Bastien)

1998, président du Bas-Rhin, 2010, ministre

Malgré le revers de 1995, Philippe Richert continue d’être soutenu par la droite et le centre alsacien. En 1998, il devient président du département du Bas-Rhin pour dix ans. En 2002, comme beaucoup d’élus UDF, il rejoint l’UMP.

Sur la scène nationale, l’Alsacien enchaîne les succès : au Sénat, il devient secrétaire dès 1995, vice-président de 2004 à 2008, puis questeur, c’est-à-dire en charge de la gestion de la Haute Assemblée, entre 2008 et 2010. En novembre 2010, il rejoint le gouvernement Sarkozy en tant que ministre des collectivités territoriales ou « ministre de l’Alsace« , raille-t-on à gauche après que la Région soit la seule dirigée par la droite depuis le printemps de la même année.

Pour un responsable associatif qui souhaite rester anonyme, « comme tous les hommes politiques qui sont arrivés haut, il a une capacité de travail incroyable, avec parfois des journées de 4 heures du matin à minuit. Idem pour Ries ou Bigot à gauche ».

L’intéressé explique son succès par un mélange « de chance et de travail » :

« Si, en 1992, Marcel Rudloff n’était pas nommé au Conseil constitutionnel et que son suppléant ne décédait pas la même année, je n’aurais peut-être pas pu faire mes preuves au Sénat. À chaque nouvelle échéance, on hésite à se présenter, mais il y a une forme de logique, d’approfondissement de l’engagement qui a toujours été à fond pour moi. L’important c’est de le faire en restant qui on est. »

« Pas la visibilité que mériterait sa carrière »

Pour le politologue strasbourgeois Philippe Breton, directeur de l’Observatoire de la vie politique alsacienne (Ovipal), Philippe Richert ne bénéficie pas de la visibilité que mériterait sa carrière locale et nationale :

« Il n’a pas de loi à son nom et les enjeux environnementaux sont peu médiatisés. Cette situation est d’autant plus paradoxale dans cette campagne face à Florian Philippot, qui est beaucoup à la télévision, mais a peu d’ancrage local. Philippe Richert n’est pas un idéologue, il préfère proposer des solutions techniques. Ce n’est pas seulement une stratégie, mais c’est un positionnement qu’il a toujours su garder. Il fait campagne de la même manière dans les trois régions. Il n’insiste pas sur les différences. »

La prudence explique ce parcours avec peu d’ennemis. Après avoir soutenu François Fillon pour la présidence de l’UMP en 2012, il n’a pas pris position pour la future primaire de la droite en 2016. Sur le mariage gay, il s’est fait très discret en 2013, contrairement à Fabienne Keller qui a soutenu la loi. Sur les réfugiés, il esquive autant que possible lorsqu’il est interrogé.

En septembre, il s’est dit favorable à l’accueil des migrants et expliquait dans un communiqué comment l’État peut prendre ses responsabilités. Une réponse technique. Il continue cependant à mettre en garde contre une « droitisation » de son parti et ne mâche pas ses mots en privé envers certains. En public, on ne lui connait pas de « petite phrase » ou de position très clivante au sein de sa famille politique.

Et pour cause, il s’est toujours bien gardé d’alimenter la machine médiatique. Il note :

« Même au gouvernement, je n’allais pas sur les plateaux de télévision pour commenter de nombreux sujets, contrairement à d’autres. Qu’est-ce que ça apporte les petites phrases ? Des médias et après ? »

Ce qui ne l’a pas empêché de s’exprimer contre les propos de Nadine Morano à l’automne, sur la France, « pays de race blanche ». Il demande alors à Nicolas Sarkozy de la retirer de la liste aux élections régionales en Lorraine, qui accepte. « Ce n’était pas « moi ou elle », mais je ne pouvais pas faire campagne dans ces conditions. Les valeurs, ça ne se déclare pas, ça se prouve », dit-il en se rappelant l’épisode.

Le livre de 2009

En 2008, il quitte la présidence du conseil général du Bas-Rhin, soit-disant trop occupé par son rôle de questeur au Sénat. Mais, déjà, la question de la succession d’Adrien Zeller à la tête de la région Alsace se pose. Va-t-il rempiler en 2010 ou non à 64 ans ?

Début 2009, Philippe Richert écrit un livre, Passions d’Alsace. Il y détaille le projet de fusion des deux départements et de la région en une collectivité unique, une idée qu’il défend depuis les années 1990. À ces pages, il ajoute beaucoup de détails sur sa vie personnelle, son enfance, sa vision du rôle de l’élu. Alors qu’il n’a plus de mandat local, cet ouvrage permet aussi de mieux se faire connaître, lui qui a perdu la seule élection au suffrage universel en dehors de son canton.

Après le décès de Zeller, Richert hérite de la Région

Le décès prématuré, à l’été 2009, d’Adrien Zeller évite des échanges tendus autour de l’avenir. Si Philippe Richert dit avoir toujours eu de bonnes relations avec celui qui l’a lancé en politique, Philippe Breton et d’autres parlent de « zones grises » et d’une succession qui n’était pas acquise. Alors que le président de Région par intérim, André Reichardt, également président de l’UMP bas-rhinois vient du RPR, Philippe Richert met en avant sa filiation centriste avec Adrien Zeller, dont l’action est unanimement saluée en Alsace.

André Reichardt est populaire auprès des services de la collectivité, mais moins taillé pour une campagne qui s’annonce serrée. Il accepte le poste de premier vice-président après l’élection de 2010, tout en récupérant le poste de sénateur de Philippe Richert la même année.

Quant à François Loos, vice-président incontournable en charge du développement économique, également pressenti à l’époque pour prendre la suite de Zeller, il dit aujourd’hui qu’il se préservait pour les municipales de 2014 à Strasbourg. L’affaire est entendue lors d’une primaire, dans laquelle Philippe Richert est le seul candidat. Après des sondages défavorables, il remporte l’élection de 2010 avec 46% des voix, dans une triangulaire avec le PS (39%) et le FN (15%).

Le référendum de 2013 revient le hanter en 2015

En 2013, la droite ne gouverne plus à Paris et le projet de collectivité unique doit passer par un référendum. Après des mois d’une campagne minée jusque dans son propre camp, le projet de fusion obtient 58% de voix positives dans la région, mais échoue à convaincre dans le Haut-Rhin. Le seuil de participation général est également trop faible pour entériner la réforme institutionnelle. C’est l’échec.

Philippe Richert estime que l’histoire lui donne raison. « Si le oui l’avait emporté, la fusion actuelle avec les autres régions n’aurait pas eu lieu », ce qu’a confirmé une personne haut-placée du gouvernement à l’Express. D’autres voix s’élèvent pour accuser Philippe Richert d’avoir trop fait la campagne auprès des élus, pourtant peu prompts à mettre leur poste en danger, et non auprès des corps intermédiaires, davantage prêts à ce regroupement, qui promettait de sacro-saintes « économies ».

Plus gênant, cet épisode vient le hanter dans la campagne qui l’occupe actuellement. Le FN, mais aussi le parti régionaliste Unser Land, attaquent à répétition le positionnement de Richert qui « n’a pu empêcher le regroupement des régions ». Après des menaces sur internet à ce propos, une protection policière a même été proposée au président de Région, comme à certains élus PS, qui a refusé.

Pour Philippe Breton, le politicien a une part de responsabilité :

« Le premier texte sur le conseil d’Alsace était très identitaire. À ce moment-là, il a réveillé une identité politique alsacienne qui n’existait plus. Il a donné rendez-vous à une population qui a été déçue. Ils n’étaient pas tous ses électeurs, mais c’est une minorité bruyante, qui continue à se manifester aujourd’hui et à le prendre à parti. »

Avec la réforme territoriale, plusieurs élus tentent de prendre le leadership régional, notamment Jean Rottner, maire (LR) de Mulhouse, avec une pétition pour un référendum qui vise à ressusciter le projet de conseil unique un an après. En poste, Philippe Richert entamait, lui, le dialogue avec la Lorraine. Le rattachement de la Champagne-Ardenne à la région Grand Est rebat une nouvelle fois ses cartes. En 2015, Jean Rottner est tête de liste dans le Haut-Rhin. Et Philippe Richert donne, en toute fin de mandat, des gages aux régionalistes avec la création d’un Conseil culturel alsacien consultatif.

« Ne pas faire comme Martine Aubry »

À ses proches, il dit depuis quelques années que passé 61 ans, il s’imaginait faire des barbecues dans son jardin. Mais, avec la fusion à trois votée en décembre 2014, la configuration tactique change. La droite espère l’emporter en Alsace, tandis que le FN sera fort en Lorraine et en Champagne-Ardenne.

D’un point de vue national, il aurait été embêtant que le président de la seule région conservée en 2010 ne se représente pas, qui plus est après un mandat sans problème majeur. Philippe Richert dit ne « pas vouloir être comme Martine Aubry (PS) à qui tout le monde reproche de ne pas y aller [ndlr, dans le Nord ndlr] par peur de perdre ». Il est investi par le parti dès février 2015. Aucun rival alsacien ne se met en travers de sa route.

Ces élections s’annoncent serrées, bien que Florian Philippot ait enchaîné des revers électoraux lors des élections législatives en 2012 et municipales à Forbach en 2014, avant de remporter les européennes (28,42% contre 21,73% pour l’UMP, mais aussi 9,52% pour l’alliance Modem/UDI sur la grande région). Par crainte de « faire le jeu du FN », certains acteurs qui ont croisé la route de Philippe Richert préfèrent « ne pas apparaître » dans ce portrait, pour ne pas lui faire de tort…

« Aujourd’hui, tous mes frères me soutiennent »

Le FN, Philippe Richert connait bien, son frère Emile, maire de Wimmenau entre 1983 et 1995, y a milité. En 1995, il fait campagne contre Marc Ruch, soutenu par Philippe Richert et son épouse Louise, future première adjointe. Il est présent aux régionales ou suppléant lors des législatives à des élections suivantes. En 2008, son frère inscrit même une fausse liste menée par Philippe Richert lors des municipales.

« Je viens d’une famille normale. On ne pense pas tous la même chose. Parfois on s’engueule, parfois non. Mais aujourd’hui, tous mes frères me soutiennent », commente la tête de liste. Philippe Richert, président normal ? Il sourit : « Je ne trouvais pas ça bête. Mais il ne fallait pas faire le coup du scooter ».

Philippe Richert en juin 2015. Déterminé ou obstiné ? (Photo Pascal Bastien)

Déterminé ou obstiné ? « Les deux »

Quant à sa personnalité, ses soutiens le disent « déterminé », ses détracteurs « têtu » ou « obstiné ». Parmi ses réussites, on compte le château du Haut-Koenigsbourg passé aux mains du Département, la création du Vaisseau à Strasbourg ou la ligne d’autocar en site propre vers Wasselonne (TSPO).

Mais aussi quelques « faits du prince », tel le musée sur le souffleur de verre René Lalique, déficitaire, qu’il a imposé dans son canton, sans avoir une collection complète et à quelques kilomètres du musée lorrain de verre et de cristal à Meisenthal. Guy-Dominique Kennel a proposé un rééquilibrage des dépenses entre la Région et le Département, une fois qu’il lui a succédé. Autres couacs : des pressions sur la presse locale ou des TER moins chers pour manifester contre la fusion

Cet automne, c’est un sujet de France 3 Alsace sur ses différents positionnements sur la fusion des régions qui a valu une colère en plateau à Philippe Richert. Ce dernier se reconnait dans ce tempérament, aussi bien tourné en qualité qu’en défaut :

« C’est les deux. Je prends du temps pour une décision, je me donne du temps, j’aime entendre les avis, même en dehors de mon camp. Il ne faut pas croire que les élus sont bourrés de certitudes. Quand je m’énerve, c’est l’exception, mais c’est possible de ne pas se rendre compte. Et je m’excuse toujours. »

Fusion avec le PS au second tour ?

Pourtant, sa marque de fabrique dans l’hémicycle de la Région, sont des débats plutôt apaisés et courtois. Même son adversaire, tête de liste départementale du PS, Pernelle Richardot, lui trouve des qualités :

« C’est un républicain, je partage ses valeurs de démocrate. Dans l’opposition, nous n’avons pas été maltraités. Bien qu’il agisse aussi avec ruse, en nous associant à des décisions pour nous coincer plus tard, comme la stratégie Alsace 2030… C’est quelqu’un de sanguin et solitaire. Je me reconnais dans l’homme de terrain, mais c’est quelqu’un qui croit que l’Alsace doit pleurnicher à Paris pour obtenir quelque chose.

Je crains aussi que ce soit le dernier homme politique de la droite alsacienne avec ces valeurs humanistes. Le renouvellement derrière lui est limité. Sur son mandat à la Région, je lui reprocherais de n’avoir pas anticipé la mutation industrielle de l’Alsace et de ne pas avoir fait de schéma régional des transports. »

Avec une liste « Unissons nos énergies », menée par un homme de consensus et de dossiers techniques, certains commentateurs s’interrogent sur une possible fusion avec la liste  PS. Le président lorrain Jean-Pierre Masseret (PS) clame qu’il ne laissera jamais une assemblée politique sans élu de gauche. Info ou intox, on ne sait, mais Philippe Richert affirme qu’il a déjà fait imprimer les mêmes bulletins de vote pour le second tour que pour le premier.


#élections régionales 2015

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