Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Après dix jours de pollution aux particules, levée des mesures d’urgence mardi

Le seuil d’alerte de la concentration en particules a été dépassé lundi 22 janvier en Alsace. L’Eurométropole de Strasbourg a déclenché un « plan d’action », qui prévoit des réductions dans les prix des transports en commun et un abaissement des vitesses. Il ne sera levé que mardi 31 janvier.

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Selon l’agence de surveillance de la qualité de l’air, ATMO Grand Est, le seuil d’information (50 µg/m³ ) aux particules fines PM10 a été dépassé dans le Bas-Rhin depuis samedi 20 janvier. Dans un bulletin publié lundi 30 janvier, ATMO Grand-Est indique qu’après dix jours d’épisode, les particules en suspension dans l’air ont retrouvé une concentration plus saine. Merci la pluie !

Suite aux nouveaux critères de « persistance » de la pollution au bout de deux jours, des maigres mesures d’urgences ont été déclenchées. Durant cet épisode, les concentrations de particules ont dépassé le seuil effectif « d’alerte » (80 µg/m³) avant de parfois redescendre, mais toujours au-dessus du « seuil d’information. » Et même si les concentrations fluctuent, les mesures sont restées en place pendant toute la durée de l’épisode.

Ainsi jeudi 26 janvier, la concentration moyenne était de 72 contre 63 mercredi pour une station « de fond » et autour de 100 µg/m³ près des axes routiers (A35 / Route du Rhin / Avenue des Vosges). Des niveaux comparables à Lyon, Paris ou Grenoble.

Les PM2,5, 4 fois plus nombreuses qu’en moyenne

Non réglementées, les concentrations de PM2,5 sont aussi environ 4 fois plus élevées qu’en moyenne, autour de 60µg/m³ contre 17 µg/m³ en moyenne en 2016. Les données « en direct » peuvent être consultées sur le site Atmo Grand Est.

Dans son bulletin publié vendredi, ATMO Grand Est prévoyait que les valeurs d’alerte soient à nouveau dépassées lundi 29 janvier. L’agence précise dans un communiqué :

« Cet épisode de pollution de type « Combustion » se caractérise par une concentration en PM10 majoritairement d’origine carbonée (issus de combustion de chauffage et/ou de moteurs de véhicules) dans des conditions de turbulence atmosphérique faibles. Selon Météo-France, les conditions anticycloniques se maintiendront ces prochains jours dans une masse d’air sèche et froide, avec une inversion de température bien marquée. En conséquence, peu de dispersion attendue des polluants déjà présents, combinées à des émissions élevées, conduiront à une stagnation des niveaux de PM10 sur le Bas-Rhin et sur le Haut-Rhin ces deux prochains jours. »

Capture d’écran du site ATMO Grand Est dimanche 22 janvier…

L’Eurométropole de Strasbourg a déclenché depuis lundi 23 janvier un plan d’action, censé réduire les émissions en favorisant l’usage des transports en commun. Ce plan a été reconduit depuis, jusqu’au lundi 29 janvier inclu :

  • La Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) proposera lundi et mardi un ticket journalier « Pic de pollution » à 1,70 euros.
  • Les bus du Réseau 67 sont gratuits.
  • Vélhop accorde une réduction de 50% sur ses locations à la journée (3€ au lieu de 6€).

Dans les deux départements alsaciens, la vitesse maximale autorisée sur les routes est réduite de 20 km/h (donc 110 km/h au lieu de 130 sur autoroute) et 70 km/h sur les routes près de Strasbourg comme l’A35. La préfecture interdit également les combustions de déchets verts à l’air libre. Ces mesures sont reconduites tant que la concentration de particule ne passe pas sous le seuil d’information.

Capture d’écran du site ATMO Grand Est vendredi 27 janvier

Inertie de l’Eurométropole

De son côté, le collectif Strasbourg respire regrette « l’inertie de l’Eurométropole » dans un communiqué :

« Nous entrerons lundi dans le troisième jour consécutif de pics de pollution (voire quatrième jour car le niveau 8 était déjà atteint vendredi 20 janvier) et alors que Lyon, Paris, Grenoble prennent des mesures fortes telles que l’obligation de pastilles (vignettes) et la circulation alternée, à Strasbourg toujours la même inertie ! Nous rappelons également que la pollution hivernale est la plus toxique en raison de la composition des particules de combustion (trafic, chauffage) contenant des hydrocarbures et autres métaux lourds, cancérigènes et toxiques pour le système cardiopulmonaire, neurologique, ces particules traversant le placenta sont également responsables d’effets sur le fœtus. Nous demandons que soient mises en place l’ensemble des mesures prévues par l’arrêté inter-ministériel d’avril 2016 incluant le système de pastilles (déjà obligatoires à Paris et Grenoble) qui servira entre autres de base à la mise en place de la circulation différenciée. »

Dans un nouveau communiqué publié le 27 janvier suite à la persistance de la pollution, les propositions du collectif ont été mises à jour. Il appelle, entre autres, la préfecture à mettre en place les pastilles pour les voitures comme à Grenoble ou Paris, faire respecter les interdictions de circulation de poids lourds notamment route du Rhin ; la Ville et l’Eurométropole à aider les jeunes et les foyers modestes à l’acquisition de nouveaux véhicules moins polluants et mettre en place les mesures « Ville Respirables » ; la Région Grand Est à mettre fin aux « TER hybrides qui circulent au diesel sur des lignes pourtant électrifiées » ou remplacer les bus du Réseau 67 par des modèles au gaz ou hybrides


#PM10

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