Soudain, dos à la Cathédrale de Strasbourg, un Nosferapti sauvage apparaît. Déception. Tous ceux ayant grandi avec la célèbre franchise de jeux vidéos et dessins animés, créée en 1996, savent que Nosferapti, question prestige, ce n’est pas ce qu’il se fait de mieux comme Pokémon. Tant pis, attrapons-le. Sur l’écran du smartphone, on pose le doigt sur le Pokémon. La caméra se lance et, du plan de la ville en 3D projetée par l’application Pokémon GO, on aperçoit désormais notre Nosferapti trôner au milieu de la rue, la vraie, grâce à la magie de la « réalité augmentée ».
Les commerçants continuent leur travail, les passants font leurs emplettes et personne ne se rend compte qu’un combat décisif se joue ici. Il ne nous reste que trois Pokéballs et le maudit Nosferapti se déplace de part en part du téléphone. Alors, on vise, on fait glisser le doigt sur son smartphone et… « le Nosferapti est capturé ! »
Pokémon GO, l’application qui casse internet
Pokémon GO, c’est une application de jeu sur smartphone qui incruste de façon réaliste des personnages virtuels dans la réalité filmée par la caméra. Concept relativement ancien dans le jeu vidéo, la réalité augmentée a percé sur téléphones grâce au jeu Ingress, en 2014, éditée par le studio Niantic.
C’est ce même studio de conception et réalisation de jeux vidéos qui, en partenariat avec la Pokémon Company, Google et Nintendo, a proclamé la chasse aux Pokémons ouverte depuis le 7 juillet, en lançant le jeu Pokémon GO sur le Google Play Store d’Android et sur l’AppStore d’Apple. Mais seulement aux États-Unis, en Australie, au Japon et en Nouvelle-Zélande. Le reste du monde doit, officiellement, patienter jusqu’à la fin du mois. Seulement, quelques moyens simples (voir ici pour iOS, ici pour Android) ont vite été trouvés pour contourner cette limitation et permettre à chacun de télécharger l’application, qu’on soit à Strasbourg ou à Alger.
Depuis, Internet est devenu fou. Du moins, encore plus fou que d’habitude. Il y a ceux qui jouent pendant l’accouchement de leur femme, ces jeunes filles qui partent en kayak en haute mer pour conquérir une arène, ou ce garçon qui raconte comment Pokémon GO lui a sauvé la vie (en anglais). À Sydney, une chasse géante aux Pokémons a même rassemblé près de 5 000 personnes.
L’application bat des records de téléchargements. En une semaine, elle est plus utilisée que Tinder et Whatsapp et serait en course pour dépasser Twitter en nombre d’utilisateurs. Une performance exceptionnelle qui fait les affaires de Nintendo, dont l’action a augmenté de plus de 20% depuis lundi matin.
Pour recharger votre stock de pokéballs, rendez-vous dans le bureau du maire
Mais sur le terrain, qu’est ce que ça donne, la chasse aux Pokémons ? Une fois le jeu lancé, c’est un certain Professeur Saule qui apparaît. Il propose de choisir entre trois petites bêtes, que chacun reconnaîtra : un Salamèche, un Carapuce et un Bullbizard. Nous démarrerons avec Salamèche et partons derechef découvrir Strasbourg sous un nouvel angle.
C’est en fait deux nouveaux angles de vue que propose l’application. Dans un premier temps, le jeu affiche une carte des rues de Strasbourg avec un petit personnage ce promenant dessus. C’est vous. Le jeu nécessite la géolocalisation et ce personnage suivra vos mouvements à travers la ville. Un peu partout, vous apercevrez des petites icônes bleues : ce sont les Pokéstops, où vous trouverez des Pokéballs et divers objets.
Mais ces lieux ne sont pas dispersés au hasard : ils sont répartis selon des lieux historiques, notables ou insolites. À Strasbourg, l’Hôtel de ville, le musée historique sont des Pokéstops, tout comme une étrange bouche d’aération, nommé « escaliers de Pacman » dans le jeu.
Il y également des arènes où le joueur pourra faire combattre ses Pokémons. Elles sont « insallées » à des points importants de la ville : la place Kléber, la place de l’Homme de fer, la Cathédrale, la place d’Austerlitz… Autant de lieux où l’on peut venir se battre, une fois le niveau cinq atteint.
Dans la Cathédrale, un Piafobec apparaît !
Mais c’est le deuxième angle de vue qui est vraiment surprenant : c’est celui où vous allez (enfin) attraper un Pokémon. Pour les trouver, il faudra véritablement crapahuter à travers les ruelles de la ville. Un onglet, en bas de votre écran de carte, vous permettra d’ailleurs de voir les types de Pokémons proches.
Certains lieux sont très propices à la présence de Pokémons. Dans la Cathédrale de Strasbourg, nous avons par exemple trouvé pléthores de petites bêtes, ainsi que trois Pokéstops. Visiblement, c’est un choix assumé des développeurs que de placer les pokémons dans des lieux connus et fréquentés. Alors, forcément, on les a attrapés.
Des précisions historiques sont également mises à disposition des joueurs sur les lieux visités. Il suffira au joueur de cliquer sur un onglet pour obtenir plus d’informations. Ici, par exemple, la sculpture de l’offrande des Rois mages, dans la Cathédrale.
Des joueurs, déjà ?
Malgré l’engouement suscité par le jeu, quelques critiques émanent sur le jeu. Principalement, l’absence de mode multijoueur. Si l’on peut défier les joueurs dans les arènes, ce n’est pas vraiment un combat de dresseurs contre dresseurs (on vous laisse découvrir cette particularité), mais plus un combat automatisé.
La plupart des arènes de Strasbourg ont déjà été prises d’assaut par des amateurs de Pokémon GO, avant même la sortie officielle du jeu, mais nous n’avons trouvé qu’un seul Pokéstop investi. En effet, les dresseurs peuvent installer un « module leurre » dans un Pokéstop pour attirer le plus de Pokémons à proximité et les capturer. Des joueurs de Pokémon GO, à Strasbourg, déjà ? Encore peu, mais ce qui laisse plus de Pokémons pour nous…
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