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« Pas de pollution, mais un manque d’anticipation » à Sénerval, selon la mission d’information

La Mission d’information et d’évaluation sur l’usine d’incinération des ordures ménagères Sénerval, créée en mai alors que l’établissement était en plein conflit social, a livré ses conclusions vendredi. Elle dénonce un manque d’anticipation des travaux de maintenance mais affirme ne pas avoir mesuré d’impact sur la santé des habitants.

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Les salariés de l’usine au 60e jour de grève en mai dernier. (Photo PF / Rue89 Strasbourg)

En mars et pendant 80 jours, les salariés de l’usine de traitement des déchets strasbourgeoise gérée par l’entreprise Sénerval étaient en grève, dénonçant des manquements à la réglementation environnementale et au Code du travail. Outre le caractère polluant des matériaux auxquels ils sont confrontés tous les jours, les pannes inopinées des chaudières avaient selon eux un impact grave sur l’environnement et la population.

Un protocole de fin de conflit a pu être signé le 10 juin 2014  et la reprise du travail s’est faite le 12 juin.  Dans l’intervalle, les élus de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) avaient approuvé à l’unanimité la création d’une mission d’information et d’évaluation sur l’usine, représentative de l’ensemble des groupes politiques siégeant à la CUS.

Au terme de plus d’un mois d’observation et d’enquête, la mission a livré vendredi matin son rapport à la CUS : elle dénonce un manque d’anticipation des dépenses d’investissement et des travaux de maintenance, notamment sur les fours et chaudières. La mission écrit dans sa délibération :

« Ce manque d’anticipation [des travaux lourds] couplé à une maintenance dont l’efficacité n’a pas été pleinement démontrée, a été responsable en grande partie de conditions de travail qui se sont fortement dégradées. »

Pas d’impact mesuré sur la santé des salariés

En dépit de ce constat, la santé des salariés n’est pas remise en cause par les prélèvements effectués :

« La direction de Sénerval, en lien avec la médecine du travail, a proposé à l’ensemble des salariés de réaliser des analyses de plombémie […] Les résultats obtenus sur une vingtaine de salariés ne montrent aucun dépassement de la valeur moyenne nationale, ce qui ne permet pas d’éliminer tout risque. »

Quant à l’impact de l’activité de l’usine sur l’environnement, il est considéré comme nul – l’eau, les lichens et l’air ayant été testés tour à tour. L’Agence régionale de santé a par ailleurs indiqué « ne pas avoir connaissance de l’existence d’un cluster (accumulation de cas de cancers sur un lieu donné dans un temps donné) sur le territoire de la CUS ».

Malgré ces conclusions, la mission préconise une série de mesures sociales et environnementales et continuera d’assurer un suivi de l’activité de l’entreprise jusqu’à la fin de l’année.

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