La pluie a sûrement douché les velléités de certains sympathisants. La préparation un peu chaotique a fait rebrousser le chemin à d’autres. Malgré ces conditions, plus de 300 personnes ont assisté à un moment ou un autre à la première « Nuit debout » strasbourgeoise, en écho au mouvement parisien né le soir du 31 mars. À Paris, plusieurs milliers de personnes se retrouvent place de la République tous les soirs depuis cette date. Elles tentent de structurer un mouvement politique citoyen, un peu à l’image des « Indignés » en Espagne.
La fréquentation de cette première nuit à Strasbourg a connu deux pics d’environ 200 personnes : vers 19h, alors que rien n’avait encore commencé une heure après le rendez-vous initial, mais aussi plus tard dans la soirée, entre 21h et 22h lorsque les discussions étaient bien engagées. Dans les rangs, jeunes et moins jeunes, des élus qui ont quitté leur parti, des déçus du PS ou de la politique en général et beaucoup de journalistes.
Des directs sur Periscope
Les premières prises de parole ont débuté vers 19h30, une fois que quelques bâches ont été accrochées aux branches d’un arbre. Beaucoup de participants ont filmé les débats en direct via l’application Periscope (dont nous avec beaucoup de défauts, mais c’était une première), qui a permis à 385 000 personnes de suivre la « Nuit debout » de Paris dimanche soir.
Le mouvement organisé en 4 groupes
Toute la soirée et en début de nuit, on a beaucoup débattu sur l’ancienne Kaiserplatz. De pourquoi on est là, de si c’est le meilleur endroit compte tenu que la pluie rend le sol gadoueux, des règles de décision et surtout de comment s’organiser. Pour aller plus vite, quelques gestes permettent de s’exprimer lorsque l’on n’a pas la parole, plutôt que de hurler les uns par dessus les autres. Mais tout le monde était loin d’être au point.
Après des tours de parole en assemblée générale, c’est-à-dire tous ensemble, le groupe a décidé de s’organiser en 4 « branches » : action, communication, logistique et démocratie.
Les groupes action et démocratie, ont réuni le plus d’enthousiasme avec environ 80 membres chacun. La branche démocratie longuement planché sur les règles de décisions du groupe. En dehors des quatre groupes formels, beaucoup de participants sont aussi restés en petits groupes à discuter, débattre de politique, boire ou s’amuser.
Lors de la deuxième assemblée générale, vers minuit, il a été décidé de prolonger l’occupation pour poursuivre les débats le lendemain. La prochaine assemblée générale se tiendra ce mercredi 6 avril à 19h. Quelques irréductibles restent sur place d’ici là. En attendant, les branches doivent réfléchir à des solutions pour mieux s’organiser sur place, qui débattra plus précisément de ses revendications politiques plus tard.
À deux heures, une trentaine de personnes étaient encore sur la place, à regarder des projections de documentaires et entretien sur une toile. Une dizaine d’entre elles s’était dite prête à rester toute la nuit. Une personne dormait déjà. La déclaration en préfecture court sur trois jours.
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