Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Roland Ries part trois jours à un sommet au Canada et sa majorité passe de deux groupes à quatre. Nouvelle étape dans le boxon la recomposition politique actuelle à Strasbourg, la création de la « coopérative sociale écologique et citoyenne », après l’installation de « En Marche ».
Parmi les sept membres fondateurs, les adjoints au maire Paul Meyer, Jean-Baptiste Gernet (tous deux PS), Eric Schultz (ex-EELV), Alexandre Feltz (non-encarté) et les conseillères municipales Ada Reichhart (PS), Edith Peirotes et Mina Bezzari (tous deux EELV). Il s’agit des anciens soutiens du vainqueur de la primaire du PS Benoît Hamon qui se sont retrouvés parfois bien seuls à faire campagne pour lui quand beaucoup de grands élus du parti se sont démotivés.
« Pas dans l’agression »
Comme « en Marche » et ses six membres fondateurs, ce nouveau groupe n’est pas non plus dans l’opposition et veut « réussir le mandat de Roland Ries, sur la base du programme de 2014 », mais aussi « offrir aux Strasbourgeois un cadre pour partager plus largement cette action politique. » Il ne « sera pas dans l’agression » vis-à-vis des marcheurs.
La création de ce groupe se double du concept politique à la mode de « mouvement politique » strasbourgeois explique Paul Meyer :
« Nous voulons dépasser des appareils politiques que nous avons essayé de changer en vain, et pour certains nous allons continuer à essayer de le faire. Après cette séquence électorale de loyauté jusqu’à l’absurde, à soutenir des candidats qui avaient eu des votes différents de nos convictions. »
Son collègue du conseil municipal Philippe Bies n’a pas été réélu en juin, battu par un candidat « En Marche ».
Autre objectif, « préparer l’avenir » sans forcément se prononcer sur une future liste aux municipales de 2020, mais on imagine que la question va tôt ou tard se poser. Le médecin Alexandre Feltz insiste par exemple sur le sujet des les inégalités de Santé, mais aussi environnementales. « À Strasbourg les plus pauvres habitent dans les quartiers les plus pollués ».
Le création de ce mouvement fait suites aux des campagnes électorales des derniers mois, « où on a entendu les Strasbourgeois qui attendaient une gauche écologique, qui s’était dispersée », selon Edith Peirotes.
Il est vrai que le total de Jean-Luc Mélenchon (24%) et de Benoit Hamon (9%) dépassait celui d’Emmanuel Macron (29%) à Strasbourg au 1er tour de l’élection présidentielles. Selon l’analyse du groupe, tous les électeurs ne se retrouvaient pas dans forcément dans toutes les positions du leader de la France insoumise notamment sur l’Europe, mais ce vote restait la meilleure option pour être au deuxième tour. Tout comme Benoît Hamon a souffert d’une absence de dynamique. La Coopérative tentera donc d’être ce point d’équilibre strasbourgeois.
Plus aucun groupe majoritaire
Concernant le conseil municipal, le groupe « historique » de 39 élus PS a perdu au moins 5 membres du coté « d’En Marche » et en perd au moins quatre de plus. Aucun groupe n’aura donc la majorité absolue de 33 voix. L’allié écologiste passerait de 10 à 7 membres maximum.
De toute façon, ces groupes n’ont (pour le moment ?) pas vocation à paralyser l’action du maire. Celui des marcheurs veut simplement « porter la voix de la majorité présidentielle » et la coopérative de « donner envie d’un programme social et écologique comme référence pour l’avenir », dixit Éric Schultz.
Il y aura néanmoins des débats sur la manière d’appliquer des politiques nationales de manière plus ou moins zélée au niveau de la Ville de Strasbourg.
Le chef est déjà trouvé
Là où En Marche compte reprendre à son compte les comités locaux de la campagne présidentielle, la coopérative va aller à la rencontre des Strasbourgeois à travers des café-débats, parc-débats, ciné-débats, barbecues ou via des outils numériques. Des soutiens publics de personnalités locales sont annoncés à la rentrée. À cela s’ajoute des rencontres de travail fermées sur des thématiques précises avec des forces vives strasbourgeoises.
Contrairement à « En Marche », ce groupe a déjà choisi qui le dirigera. Paul Meyer sera le président et Edith Peirotes la vice-présidente. Quant aux mouvements nationaux semble-t-il similaires qu’espèrent créer Benoit Hamon ou Anne Hidalgo (Dès Demain), y prendre part ou non relèvera de choix personnels de ses membres. Ce n’est pas une déclinaison locale.
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