C’était un symbole, un objet de rayonnement, mais son impact sur l’économie alsacienne était plutôt flou. La preuve, elle fonctionnait en modèle réduit depuis 2 ans à cause de travaux et de contentieux à rallonge. Mais une vente de la Maison de l’Alsace a Paris, propriété des deux départements alsaciens, aurait été perçu comme une perte d’influence, à l’heure où l’Alsace a déjà été diluée dans une grande région. La publication d’une annonce avait suscité émoi et pétition à l’automne 2015.
Les deux présidents du Haut-Rhin et du Bas-Rhin se sont mis d’accord pour louer l’établissement sur les Champs Elysées à un groupement d’entreprises alsaciennes, MDA Partners (Aquatic Show, Soprema, Solinest, Croisieurope, Alyos Technology, Anamnesia Covatim, Étoiles d’Alsace).
Le loyer précis n’est pas connu, puisqu’il « dépendra du chiffre d’affaires » dixit le président bas-rhinois Frédéric Biérry (LR) de ce nouveau centre d’affaires privé, qui devra « s’ouvrir davantage » et être « un outil de promotion de l’Alsace ». Les deux présidents ont avancé la somme de 1 million d’euros par an, en incluant le restaurant.
L’établissement du rez-de-chaussée, vendu au groupe Bertrand (Burger King, Quick, Au Bureau et autres enseignes) par les frères Blanc sera rénové en août et devra davantage coller à l’identité alsacienne. Le bail aura une durée de trois ans et doit commencer début septembre. L’autre proposition venait des centres d’affaires Regus pour une durée de 9 ans.
Des propositions entre 80 et 100 millions d’euros
Frédéric Bierry explique que la vente a été envisagée :
« Nous avons eu des propositions d’achat. Une ferme à 80 millions d’euros et une orale à 100 millions d’euros. Mais ça n’aurait pas été profitable à long terme, juste un petit profit une seule fois. »
La société gestionnaire liquidée
Pour son homologue haut-rhinois Éric Straumann (LR), l’important est que l’établissement ne coûtera plus rien, car la société qui gérait l’établissement sera liquidée :
« Les deux départements donnaient 600 000 euros par an à la société d’économie mixte (SEM). Les collectivités n’ont pas vocation à gérer les centre d’affaires, c’est au privé de s’en occuper. »
« Plus rien », pas tout à fait, puisque les deux départements (comme la Région, l’Eurométropole et la Ville de Strasbourg) achètent par exemple des programmes auprès de la chaîne Alsace 20, propriété d’Aquatic Show qui y installera des studios. Les agences pour le développement touristiques sont aussi partenaires des Étoiles d’Alsace. Sans compter d’éventuels travaux, taxes et des contentieux juridiques encore en cours…
Dans l’opposition PS, réduite à peau de chagrin dans les deux départements, la conseillère départementale d’opposition Suzanne Kempf (PS) s’est abstenue et s’interroge sur l’avenir du site :
« Vouloir une visibilité à Paris peut se comprendre. Mais dans les débats y avait surtout une vision nostalgique de l’Alsace et d’image. Les nouveaux gestionnaires vont-ils réussir à faire ce lieu, alors que le projet ne semble pas très différent de la société d’économie mixte qui ne marchait pas ? La réflexion se mène aussi au sein de la majorité. »
Quant à l’équipe en place, 5 salariés, elle sera reprise par la nouvelle structure, « une des conditions d’attribution » des locaux selon les deux présidents.
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