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« Ma voix » veut présenter un candidat sans programme et tiré au sort à la législative partielle

Avec une démarche inédite, « Ma Voix » veut que les députés soient tirés au sort et votent ce que les citoyens leur demandent. Bien que l’objectif est l’élection législative de juin 2017, le mouvement a choisi de tenter sa chance dès l’élection législative partielle qui se tiendra au printemps à Strasbourg. La partie s’annonce serrée pour trouver un candidat.

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« Ma voix » veut présenter un candidat sans programme et tiré au sort à la législative partielle

Quelques Strasbourgeois curieux autour de l'initiative Ma Voix (photo JFG / Rue89 Strasbourg)
Quelques Strasbourgeois curieux autour de l’initiative Ma Voix (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Les initiatives politiques citoyennes se multiplient. On vous avait parlé de « La Primaire » citoyenne pour l’élection présidentielle ou du mouvement citoyen strasbourgeois autour de la législative partielle, c’est au tour du mouvement « Ma voix » de se lancer à Strasbourg.

Le projet de Ma Voix est de « hacker » (littéralement « pénétrer pour prendre le contrôle ») l’Assemblée nationale lors de l’élection législative de juin 2017. Mais le collectif – qui n’est pas constitué en association – a décidé que l’élection législative partielle qui devrait se dérouler fin mai 2016 à Strasbourg suite à la démission d’Armand Jung (PS) est l’occasion de tester son procédé. Il n’avait pas eu le temps de s’organiser pour les autres élections partielles. Onze Strasbourgeois ont assisté à une première réunion lundi 21 mars pour poser les jalons de la campagne à venir, après une présentation du mouvement jeudi 17 mars.

Des candidats tirés au sort et sans programme

Ma voix propose de former des citoyens au rôle de député, avant de tirer au sort les candidats. S’ils sont élus, ces citoyens doivent ensuite s’engager être des porte-paroles des citoyens. Les votes des députés Ma Voix correspondront à ceux exprimés par les internautes à travers un site, dans le but que chacun ait son mot à dire sur chaque projet de loi. Par exemple, si une consultation donne 60% pour ; 30 % contre et 10% d’abstention et que MaVoix dispose de 10 députés, 6 voteront pour, 3 voteront contre et 1 s’abstiendra. Les candidats investis n’auront donc pas de programme.

Vidéo de présentation de « Ma Voix »

L’idée de Ma Voix est novatrice, mais s’expose aussi à plusieurs critiques : comment négocier des compromis ou élaborer des lois quand on ne peut que voter « pour » ou « contre » des projets sur un site ? Qu’est-ce qui garantit que le député suivra les consignes des internautes ? Ne faut-il pas incarner un minimum de valeurs ou d’idées phares avant de se lancer en politique ? Comment impliquer les citoyens qui ont un accès réduit à internet ?

Même problème que les autres initiatives citoyennes, il faut ensuite que les bonnes volontés initiales se traduisent par des actes. Car entre le ras-le-bol exprimé au bar ou derrière son écran et s’engager effectivement sur le terrain et à la rencontre des habitants, il y a un monde.

Un timing serré

Dans le cas de l’élection strasbourgeoise, s’ajoute la difficulté que le dépôt de candidature devra intervenir autour de la mi-avril. Autrement dit, il reste un mois pour faire connaître la démarche, dégoter de potentiels candidats et les tirer au sort. La question de la convergence avec le projet de candidature « en dehors des partis politiques traditionnels » portée, entre autres, par l’adjoint au maire Éric Schultz (ex-EELV) présent à cette réunion avec Nicolas Falempin (parti pirate, également membre du mouvement) se posera, bien que les deux mouvements ont des approches différentes.

Dans un premier temps, quelques membres du mouvement se sont mis d’accord pour aller à la rencontre d’habitants pour présenter Ma Voix, avant d’organiser des petites présentations sur la circonscription, dans le but d’investir un candidat tiré au sort lors d’un événement plus large en avril.

Si cette répétition avant l’échéance de 2017 se matérialise, il faudra se mettre en accord avec les règles électorales et notamment de financement de campagne. Les dons par financement participatif comme l’envisageait Ma Voix ne sont par exemple pas autorisés. Des questions techniques que ne maîtrisaient que moyennement les organisateurs de la première réunion.


#législative partielle 2016

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