Ce dimanche, la Croix Rouge et l’association Changer D’R organisaient une petite fête de Noël pour les 30 familles Roms transférées jeudi du campement sauvage de Saint-Gall (quartier de Kœnigshoffen) au Fort Hoche, zone militaire située à l’extrême sud du ban communal de Strasbourg, en face du Rohrschollen. Gâteaux, jus de fruits, bonbons, distribution de jouets… Les quelques dizaines d’enfants et leurs parents – 100 personnes au total vivent désormais là – ont profité de cette occasion pour faire le point avec le responsable de la mission Roms de la ville de Strasbourg, Jean-Claude Bournez, et les associations présentes.
Meilleur confort qu’à Saint-Gall
Les familles sont arrivées jeudi 19 décembre, en même temps que les caravanes d’occasion prêtées par la Ville. Au Fort Hoche, rebaptisé « Espace Hoche » et mis à disposition de façon temporaire par l’armée, le confort est bien meilleur qu’à Saint-Gall, s’accordent à dire les intervenants comme les familles. Des blocs sanitaires ont été installés, avec 5 machines à laver, des douches, des toilettes et des éviers pour la vaisselle. Sous un grand hangar où sont installées une bonne partie des caravanes, les couples, souvent avec de très jeunes enfants, disposent enfin d’eau et d’électricité.
Problème majeur en revanche, le camp est très éloigné du centre-ville, à 3 kilomètres d’Eschau – mais la commune n’accueillera pas les enfants à l’école, à 5 kilomètres du quartier du Neuhof, où les enfants de 6 à 16 ans devraient être scolarisés, mais surtout à 12 kilomètres du centre-ville. Là-bas, où les Roms peuvent effectuer des démarches administratives, mais aussi faire la manche quelques heures dans la journée, on peut difficilement se rendre sans voiture. Quelques personnes en possèdent, où s’entassent 5 à 8 passagers parfois, glisse Jean-Claude Bournez. Pour les autres, la Croix Rouge a en charge la mise en place d’une navette quotidienne de 45 places, dont les horaires restent encore à caler. « Pour le moment, explique l’éducatrice de la Croix Rouge, on fait surtout de l’humanitaire. Ce sont les besoins vitaux qui sont prioritaires. »
Achat d’un terrain pour une installation pérenne
Viendront ensuite différentes actions d’animation, d’apprentissage du français, d’aide à la scolarisation, d’intégration par la recherche de travail, etc. Ces familles devraient rester au Fort Hoche jusqu’au mois de juin 2014. La Ville de Strasbourg tente actuellement d’acquérir un terrain sur son ban communal, plus près du centre, pour une installation pérenne. « Nous ne pouvons pas encore dire où ça se trouve, regrette le responsable de la mission Roms. Pour ne pas décevoir d’abord, si ça ne se fait pas. Mais surtout à cause des levées de boucliers des riverains. Les Roms, personne n’en veut en bas de chez soi… »
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Strasbourg, l’impossible camp Rom
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