Piétons 67 demande à la Ville de cesser de proposer aux cyclistes de circuler sur les trottoirs depuis… 2008. Et depuis 2011, une procédure a été engagée devant le tribunal administratif, qui a tenu une première audience le 28 novembre 2012. Un supplément d’information avait été demandé, supplément qui n’a pas été produit par la Ville si bien qu’aujourd’hui, le rapporteur public a proposé au tribunal les mêmes conclusions :
« Il convient de définir ce que sont les zones mixtes où piétons et cyclistes utilisent la même chaussée. Elles sont de deux types, celles où des voies de circulation sont bien délimitées par un trait blanc et un monogramme représentant un cycliste, et celles où il n’y a aucune matérialisation. Le texte qui doit être utilisé est le Code de la route, or celui-ci stipule que les flux de circulations doivent être séparés. Donc lorsque les voies sont bien délimitées, il n’y a pas de problème tandis que les autres pourraient ne pas être conformes au Code de la route. »
La CUS n’était pas représentée lors de l’audience, ce qui agace le président de l’association Piétons 67, Gilles Huguet :
« La Ville nous ignore complètement, au motif que nous sommes une petite association d’une quarantaine de membres. Pourtant, nous ne demandons pas grand chose, que les piétons puissent circuler en sécurité sur les trottoirs… et nous défendons les droits de tous les piétons. Mais nous sommes constamment laissés de côtés et jamais consultés, même lors de l’élaboration du plan piétons. »
Pour la CUS cependant, les choses sont claires : certaines zones ont été reclassées « voies vertes », une disposition entrée dans le Code de la route en 2007 et d’autres disposent d’une dérogation du ministère de l’Intérieur pour conduire une expérimentation sur les voies mixtes. Alain Jund, adjoint au maire de Strasbourg en charge de l’urbanisme, précise que plus aucun arrêté ne créant des voies mixtes n’a été produit depuis 2010.
Insuffisant pour Gilles Huguet :
« Seulement six voies bien délimitées sont concernées par l’expérimentation (rue du Landsberg, avenue Jean Jaurès, route du Rhin…), certaines voies que nous contestons ne sont pas expérimentales. Et il s’agit surtout de la sécurité des plus jeunes et des plus vieux. On sait que la cohabitation peut s’organiser tant bien que mal, mais qu’en est-il des enfants et des personnes à mobilité réduite ? Les trottoirs doivent sanctuariser leurs déplacements et être suffisamment larges pour qu’ils puissent circuler sans avoir l’impression d’être coincés entre les murs et les vélos. »
Le tribunal rendra son jugement le 23 janvier.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : La CUS condamnée à séparer les pistes cyclables des trottoirs
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