Les quelques 600 maires de droite et de gauche volontaires pour participer à l’accueil des 24 000 réfugiés durant 2 ans sur le territoire français étaient réunis ce samedi 12 décembre par le ministère de l’Intérieur. Principale annonce, les communes, par l’intermédiaire des bailleurs sociaux, recevront 1 000 euros du gouvernement par logement mis à disposition. À Strasbourg, cela pourrait signifier 50 000 euros, puisqu’à ce jour 50 logements vacants ont été recensés.
Le dispositif se déploie pour toute nouvelle place créée d’ici 2017. À cela s’ajoute un « fonds de soutien au financement de l’investissement » pour les opérations lourdes de création de locaux d’hébergement ou de logements. Une aubaine pour l’Eurométropole qui a lancé un vaste programme de construction de logements sociaux.
Nombre de réfugiés encore inconnu
Quant à la répartition du nombre de réfugiés accueillis par chaque ville, elle n’est pas encore connue. Plusieurs chiffres ont été évoqués dans la presse (variants du simple au quintuple) pour Strasbourg, mais aucun décompte précis n’est encore disponible. Metz de son côté accueillera environ 200 réfugiés.
Par ailleurs, les moyens dévolus aux administrations de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) et de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et des apatrides) seront augmentés, tout comme le nombre de places en Centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA). Les délais pour les demandes d’asile devraient être raccourcis.
Situation en logements tendue et banque alimentaire déjà très sollicitée
L’adjointe au maire en charge des relations internationales Nawel Rafik Elmrini (sans étiquette), seule membre de l’exécutif à accompagner le maire de Strasbourg Roland Ries (PS), accueille favorablement ces annonces et indique la suite des opérations :
« Notre rôle est désormais de décliner ces annonces à Strasbourg et d’être l’intermédiaire entre le préfet coordinateur Kléber Arhoul et les 34 associations prêtes à aider. Lorsque nous aurons recensé le nombre exact de logements disponibles, nous pourrons savoir combien de réfugiés nous pourront accueillir. Ils pourraient arriver dans quelques semaines. »
Reste que deux problèmes ont été soulevés à la réunion avec les associations strasbourgeoises jeudi 10 septembre. D’une part la situation des logements dans l’Euromémotropole est déjà tendue et les réfugiés pourraient être disséminés sur l’ensemble du territoire, voire au-delà de l’agglomération. D’autre part la banque alimentaire s’attendait déjà à une année difficile et ses besoins risquent désormais d’exploser. C’est tout l’enjeu de ne pas « opposer les solidarités », c’est-à-dire de ne pas délaisser les SDF ou autres populations en difficulté. Le Premier ministre Manuel Valls a en tout cas annoncé que les moyens mis en œuvre résultent d’efforts supplémentaires pour 2015 et le 1er trimestre de 2016 et ne viendraient pas diminuer les actions déjà engagées par ailleurs.
Aller plus loin
Sur Le Monde : « Nous devons aider l’Etat et l’Etat doit nous aider »
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