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Sur fond de querelles, la SPA se prépare à une assemblée générale électrique

D’anciens bénévoles dissidents qui accusent la société protectrice des animaux d’euthanasies illégales. Des employés et des bénévoles qui assurent que leurs adversaires ne sont animés que par la défaite aux dernières élections. Un président qui affirme “n’avoir rien à cacher” mais qui propose de changer les statuts pour renforcer les pouvoirs du bureau. Tous ces protagonistes se retrouvent ce samedi 25 avril pour l’assemblée générale de la SPA.

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Sur fond de querelles, la SPA se prépare à une assemblée générale électrique

Les locaux de la SPA au 45 avenue du Rhin sont entourés par les travaux de la nouvelle ligne de métro et par des constructions immobilières.
Les locaux de la SPA au 45 avenue du Rhin sont entourés par les travaux de la nouvelle ligne de tram et par des constructions immobilières. (Photo ASO / Rue89 Strasbourg / cc)

L’explication devrait avoir lieu au centre culturel de Neudorf à Strasbourg entre des membres de la Société protectrice des animaux (SPA) exclus du bénévolat et le comité d’administration. Trois anciennes bénévoles, qui ont accusé la direction d’euthanasies trop fréquentes sur des chats confiés à la SPA en septembre (voir notre article) ont préparé une liste de questions auxquelles devra répondre le président, Alfred Gebhart. Mais avant cela, l’assemblée devra se prononcer sur les nouveaux statuts proposés par le conseil d’administration.

La modification importante semble se trouver du côté des conditions d’exclusion des membres. Ces derniers peuvent se voir exclus pour « tout acte portant préjudice moral, physique, financier ou matériel à la SPA, ses pensionnaires ou ses membres ». Cette condition n’est pas une nouveauté mais son inscription dans les statuts raisonne depuis que sept interdictions de bénévolat ont été prononcées en 2014. Fanny Roederer, candidate malheureuse aux dernières élections du CA et exclue du bénévolat en juillet, compte bien s’y opposer :

« Ce changement de statuts les rend libres de virer des bénévoles sans justificatif. Normalement cela doit se faire avec un entretien préalable. Aucun de nous n’en a passé. Nous allons voter contre le budget car certaines mesures ne sont pas nettes. Il y avait un comptable, mais un bénévole, un copain du président. Cette fois il y aura un Commissaire aux comptes. »

« Mon but est de préserver une ambiance apaisée »

Le président Alfred Gebhart assure qu’il n’y a pas de manœuvre politique :

« Nous changeons les statuts pour une meilleure présentation. Ces personnes ne sont plus bénévoles en raison de tensions verbales et physiques. Elles critiquaient le fonctionnement de l’association, ce qui mettait en porte-à-faux toute l’équipe. Mais il n’a jamais été question qu’elles soient exclues. La preuve : elles pourront poser des questions. Mon but est de préserver une ambiance apaisée. »

Pour le président, toutes les accusations de ses détracteurs sont uniquement à mettre sur le compte d’une défaite aux dernières élections qui serait mal passée :

« J’avais toujours un bon relationnel avec ces dames. Ce que j’aurais aimé, c’est que le lendemain des élections, elles viennent féliciter l’équipe victorieuse et proposent leurs services en tant que bénévoles. Mais il n’y avait pas la possibilité de construire un dialogue. »

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Alfred Gebhart, président de la SPA Strasbourg depuis 12 ans, n’est pas là « pour jouer au Rambo ». Derrière lui, les plans des futurs locaux de la SPA. (Photo ASO / Rue89 Strasbourg)

Accusations « d’euthanasies massives »

L’une des principales questions qui seront posées au président concerne le calcul des entrées et sorties de chats. Dans la revue 2015 de la SPA de Strasbourg, il est écrit que 1 096 chats sont entrés en 2014, 604 ont été adoptés, 147 ont été repris par leurs propriétaires, 93 sont décédés et 229 ont été euthanasiés. Donc il reste 23 chats entrés en 2014 à la SPA, auxquels il faut ajouter les chats des années précédentes. La responsable de la chatterie, Fabienne Bardol, affirme qu’il y a environ 200 chats à la SPA, et confirme que du temps de l’ancienne équipe leur nombre tournait plutôt entre 300 et 350.

Pour Sylviane Lenglos, ancienne membre du CA et responsable chatterie pendant cinq ans, ce chiffre cache des “euthanasies massives” :

« Chaque mois arrivent au refuge entre 40 et 50 chats. Tout animal qui rentre doit être inscrit au registre. S’ils sont sauvages, il vont directement chez le vétérinaire. J’ai mis en place des normes d’hygiène pour éviter que les maladies comme le typhus et le coryza se propagent. Tous les dimanches, les bénévoles nettoyaient les cages avec de la javel, en changeant toujours de torchons, en portant des blouses blanches, etc. Du coup on est passé d’une capacité d’accueil de 100 chats à 300. Depuis, la nouvelle responsable chatterie a supprimé les espaces de quarantaine et mis en place des enclos communs. Nous avons des preuves d’euthanasies illégales, mais nous préparons un dossier pour porter plainte. »

Mais Fabienne Bardol, assume ses méthodes :

« Le dimanche, les bénévoles se transformaient en scaphandriers. Ils faisaient beaucoup de bruit et produisaient du stress pour les animaux. Le dimanche est le jour des visites, je voulais qu’il soit reposant pour tout le monde. Maintenant, nous nettoyons les enclos toute la semaine. Pour le nombre de chats, nous avons eu une épidémie de typhus en juillet et de coryza en août. De plus, nous avons eu 75 adoptions en septembre. Le problème, c’est que tous les chats, qu’ils soient sauvages, échappés, trouvés, arrivent au même endroit. Malgré des protocoles d’hygiène efficaces, les maladies se transmettent. Alors oui je ne suis pas pour les laisser vivre dans des cages. Je suis pour les socialiser, même si, ici, ce n’est pas vraiment le bon endroit… »

Les enclos collectifs
Les enclos collectifs accueillent tous les chats non-agressifs qui ont été vaccinés. (Photo ASO / Rue89 Strasbourg / cc)

Si on en croit Fabienne Bardol, le problème de la SPA réside principalement dans ses locaux vétustes et sa capacité limitée à accueillir les animaux. Le déménagement dans des nouveaux locaux accumule les retards. Il est désormais prévu pour juillet et, d’après le président, devrait séparer les deux entités de la SPA : le refuge et la fourrière. La première est subventionnée par la Ville de Strasbourg au titre d’une association d’intérêt général. La seconde est une mission de service public, déléguée à la SPA par l’Eurométropole. Pour le moment, ces deux missions ne sont pas séparées physiquement.

La Ville par l’intermédiaire de Christel Kohler, adjointe au maire à l’environnement, aurait pu siéger à l’assemblée générale comme membre du conseil d’administration. Mais elle préfère s’abstenir :

« Samedi, je m’abstiendrai d’y aller car la Ville ne veut pas prendre partie, d’autant qu’il y a une remise en concurrence de la partie fourrière. La refuge n’est pas une délégation de service public, et les questions de gouvernance dans les associations doivent se régler selon le droit associatif. »

Mais le droit associatif sera-t-il suffisant pour apaiser les tensions internes ? Réponse samedi.


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