Philippe Richert, 61 ans, n’en est plus à sa première campagne électorale. Alors quand l’actuel président de la Région Alsace se lance à l’assaut de la future grande région Alsace – Lorraine – Champagne – Ardennes (ALCA), il y met les formes. Après avoir lancé quelques ballons d’essai via la presse régionale, il organise une espèce « d’appel à l’homme providentiel » de la part de 22 élus de droite alsaciens, qui tous, spontanément, ont signé mercredi un « soutien indéfectible » à ce que Philippe Richert soit le candidat de l’UMP pour l’ALCA aux élections régionales de décembre 2015.
La commission nationale des investitures de l’UMP a été impressionnée. Elle a confié jeudi soir à Philippe Richert la responsabilité de mener une liste au nom de l’UMP. Et voilà, c’est fini. Tant pis pour ceux qui s’y voyaient aussi à droite, ou qui auraient aimé au moins avoir le temps de se poser la question, comme Benoist Apparu, député-maire (UMP) de Châlons-en-Champagne, Michel Heinrich, député-maire (UMP) d’Épinal ou Gérard Longuet, sénateur (UMP) de la Meuse.
C’est à ce genre de manœuvre impeccablement menée qu’on reconnaît les pros. Pour justifier cette soudaine accélération dans le processus électoral, Philippe Richert indique qu’il y a tant à faire :
« La future région ira de Rethel à Saint-Louis, autrement dit de la Belgique à la Suisse. Le territoire aura une surface de 57 000 km² et il faut le connaître pour s’en approprier les logiques. J’ai rencontré entre une soixantaine d’élus du centre et de droite de cette grande région, une heure chacun… Vous imaginez le temps que ça prend. Tout en faisant campagne, il faudra rapprocher les administrations et construire un projet. Rien n’est prêt, ni même aucun plan n’a été tracé. Il y a tout à faire. Alors moins d’un an pour démarrer au 1er janvier 2016, ce ne sera pas de trop. »
Philippe Richert : « je suis un Wimenauvien qui fait sien les problèmes de Châlons-en-Champagne »
Dans une interview, Philippe Richert comment il se prépare à mener campagne pour les élections régionales de décembre 2015 (voir ci-dessous).
Garder trois pôles, devenir la région « cœur d’Europe »
Philippe Richert entend préserver les trois pôles qui auront fusionnés pour former l’ALCA, notamment en conservant un « hôtel de région » en Champagne, en Lorraine et en Alsace :
« Il faudra s’attacher à conserver les identités. Les Alsaciens ont une identité forte, les Lorrains aussi. Puis on verra ce qui peut être mutualisé, ce qui peut être relié. On s’appuiera sur les pôles de compétitivité (ÉnergieVie, véhicule du futur, Biovalley…) et les infrastructures : le très haut-débit apporté à l’ensemble des communes, les dessertes ferroviaires… Mais notre grand axe sera de faire de cette grande région, dont le nom reste à trouver, la région experte sur la coopération transfrontalière, nous serons la région “cœur d’Europe”, à l’articulation entre les deux piliers de la construction européenne. »
Philippe Richert espère unir autour de son nom, outre l’UMP, le centre et les indépendants, façon « majorité alsacienne ». Il va devoir composer avec Laurent Hénart, le maire de Nancy a été désigné tête de liste de l’UDI pour la région grand Est. Il aura probablement en face de lui l’actuel président de région Lorraine, le socialiste Jean-Pierre Massenet. Les deux hommes se connaissent bien. Mais il faudra également compter avec le Front National, qui pourrait envoyer Florian Philippot comme tête de liste pour ces élections.
Aller plus loin
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