Comme cela était attendu, la CUS a annoncé mercredi 12 novembre aux syndicats du personnel les premières lignes des réductions d’effectifs envisagées. L’objectif annoncé est de réduire le personnel de 10% à la fin du mandat en 2020, voire en 2022. Sachant que 8 206 personnes travaillent à la CUS en novembre (6 993 permanents et 1 213 non-permanents), cela ferait 828 suppressions d’emplois.
Il ne s’agit pas de renvoi, mais de non-remplacement de titulaires de postes partis à la retraite. Ces mesures doivent permettre de stabiliser la masse salariale à la fin du mandat, c’est à dire dépenser exactement la même somme, malgré les revalorisations salariales automatiques ou l’augmentation de certains besoins, comme dans la restauration scolaire.
500 postes en moins en 3 ans
Seul le premier des trois volets de réductions a été dévoilé. Il concerne 500 postes nets sur la période 2015-2017, seule période sur laquelle la baisse des dotations de l’État est connue. Une partie des missions seront confiées à des entreprises privées, en priorité le nettoyage, ou à des associations comme dans le domaine éducatif, d’autres seront des non-remplacements au sein des équipes. Voici le détail selon les syndicats de la CUS :
- 150 postes transversaux dans le domaine du nettoyage ou de « chantiers-métiers » (menuiserie, travaux), amenés à être regroupés,
- 150 postes de réorganisation et d’optimisation du fonctionnement du service public, que chacune des 24 directions doit décider,
- 120 postes passés en externalisations, en dehors du nettoyage, sans que l’on ne sache de quoi il s’agit,
- 100 autres postes d’optimisation du fonctionnement, « au fil de l’eau »,
- 60 postes correspondant à une baisse programmée des activités de la CUS.
Ces 580 suppressions nettes sont compensées par 80 recrutements dans les écoles, les cantines et les piscines. Il n’y a pas de détail sur le décompte année par année. Un simple calcul laisse supposer que la période 2017-2020 verra la disparition d’environ 330 postes supplémentaire si l’objectif des 10% est tenu. Le montant de la dotation de l’État aux collectivités territoriales n’est pas connu après 2017.
Et si l’âge de départ à la retraite est repoussé ?
Bertrand Blindauer, délégué syndical CGT à la CUS, s’interroge :
« Ces mesures sont justifiées selon les élus par la sauvegarde du service public, mais de quel service public s’agit-il ? Celui facteur de progrès social ou celui des attentes de Bruxelles ? Nous n’avons pas eu la réponse. Il est incohérent d’applaudir la politique menée par le gouvernement à Paris et de déplorer les baisses de dotations à la CUS. Nous craignons que cela ne soit que le début d’un grand nombre de suppressions de postes. »
Catherine Kopp, secrétaire générale de la CFDT à la CUS affirme son opposition aux privatisations :
« Il faudrait nous prouver que le système d’externalisation permette un service similaire au public. Nous sommes convaincus que sa qualité se dégradera et que les usagers le ressentiront. Nous défendons le statut de la fonction publique, car il permet de lutter contre les dérives anti-démocratiques. L’agent public est neutre et n’a pas d’intérêt, c’est la garantie d’un accès égalitaire au service public. Quand une entreprise ne fera pas son travail, ce sera pourtant la municipalité qui sera mise en cause par les Strasbourgeois. De plus, ces calculs prennent en compte les départs à la retraite, mais si l’âge de départ est repoussé d’ici là, il faudra tout recommencer. »
La suite au conseil municipal lundi
Plus de détails, notamment la répartition des postes, devraient être décidés lors des débats d’orientation budgétaire. Celui de la Ville de Strasbourg se tiendra lors du Conseil municipal lundi 17 novembre (à suivre en direct sur Rue89 Strasbourg à partir de 15h) et celui de la Communauté urbaine a été repoussé à janvier.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Le personnel de la CUS sera amputé pour trouver 67 millions d’économies
Sur DNA.fr : 10 % des effectifs en moins en 2020-2022
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