Le débat sur la vie nocturne à Strasbourg a pris une tournure inattendue cet été depuis que nous avons créé le profil « Gutenberg Bruit » sur Facebook que l’on a appelé ainsi à dessein afin de dénoncer les pratiques illégales et innommables de Calme Gutenberg sur ce même réseau, qui contreviennent au droit inaliénable du respect de la vie privée. Ce coup de pied à la fourmilière a ravivé le débat.
Nous sommes des usagers de la nuit, des noctambules ou des travailleurs, des militants et des gérants d’établissement. Nous voulons contribuer au débat et améliorer la vie nocturne car c’est nous qui la faisons. Nous en avons assez de la place trop grande laissée aux riverains, radicaux et autres, par les pouvoirs publics. Nous regrettons que les usagers de la nuit ne soient pas représentés dans les réunions sur la Charte de la vie nocturne. C’est pourquoi nous nous constituons en association afin de prendre part au débat.
Strasbourg est la 7e ville de France et capitale européenne. D’aucun ne souhaite lui conférer la tranquillité d’une bourgade reculée. La vie nocturne constitue un incroyable apport à la vie économique et culturelle. Elle est aussi un outil considérable de l’attractivité et du rayonnement de la ville. Hélas, au gré de nos voyages dans d’autres villes, en France ou chez nos voisins rhénans, nous sommes toujours étonnés de la vitalité nocturne qui y règne.
Même si Strasbourg possède d’innombrables atouts tels que l’Ososphère, NL Contest, Contre-Temps ou la Zone, il n’en demeure pas moins que toute nouvelle démarche est freinée par l’ire riveraine. Le dernier exemple en date étant La Zone, qui ne pourra plus se faire au Schutzenberger place Kléber… pour préserver la tranquillité des riverains.
Excentrer la vie nocturne, c’est augmenter les risques
Excentrer les lieux de vie nocturne est souvent cité comme une solution. Mais d’autres problèmes apparaissent alors : qui souhaiterait voir ses enfants prendre la voiture pour sortir loin de la ville ?
Les quartiers strasbourgeois sont suffisamment divers pour que chacun puisse y trouver son compte. Quid de l’Esplanade ou de la Robertstau pour les riverains « excédés » par le bruit au centre-ville ou à la Krutenau ?
La vie la nuit ne se cantonne pas au nombre de bars ouverts ou d’autorisations tardives délivrées. Les pouvoirs publics se plient trop souvent aux desiderata des riverains, premier frein à toute initiative la nuit. Sanctionner les incivilités plutôt que les festivités. Faire de la médiation plutôt que des interdictions.
Usagers de la nuit, prenez part au débat ! Sanctuarisation de la vie nocturne au centre-ville, fléchage des zones où sortir, établissement d’une carte DB-métrique de la ville rue par rue et rénovation des bâtiments pour une meilleure insonorisation des appartements, amélioration du tracé et de la fréquence des lignes de nuit. Franchissons un nouveau pont d’Arcole. La nuit vous appartient !
Khaled Farah
Président de « Actions citoyennes pour une vie nocturne à Strasbourg »
Aller plus loin
Contacter « Actions citoyennes pour une vie nocturne à Strasbourg » : assoacvns@gmail.com
Sur Rue89 Strasbourg : Vie nocturne au centre-ville : Internet se mêle au casse-tête
Chargement des commentaires…