Dernier conseil avant la pause estivale des élus. Élus qui vont par ailleurs jouer à Tetris. Battue aux élections européennes, Catherine Trautmann doit redevenir vice-présidente de la CUS. Pas de chance, la limite légale est atteinte. Heureusement, il reste de la place chez les adjoints au maire de Strasbourg. Alors plouf-plouf : exit Souad El Maysour, qui deviendra ajointe au maire avec une délégation communautaire, et coucou Catherine Trautmann, qui retrouvera son siège de vice-présidente de la CUS.
Le gros point du conseil municipal de lundi 24 juin, c’est le compte administratif. Les élus devraient approuver le compte administratif 2013. Il révèle notamment que Strasbourg rejoint la CUS sur le marché du loyer de l’argent. Après deux années sans emprunter et un même un désendettement de la ville en 2012, l’encours de dette a progressé de 36 millions d’euros en 2013, pour atteindre 158 millions.
Il faut dire que 2012 avait été une année exceptionnelle, la vente d’Enerest, une filiale de Réseau GDS, ayant impacté très favorablement les recettes d’investissement. En 2013, le retour à la normale, ajouté à la baisse des dotations de l’État pour la quatrième année consécutive, au désengagement du département et à l’arrivée à maturité de nombreux projets, a sérieusement déséquilibré la balance.
Olivier Bitz, le tout nouvel adjoint au maire en charge des Finances, est confiant malgré tout. Selon, lui, le niveau élevé des dépenses d’investissement est le signe de la vitalité et du dynamisme de la ville:
« Nous avons atteint un taux de réalisation record de 86,7%. Des projets phares ont aboutis en 2013, comme le plan d’action « Strasbourg la nuit », avec une ligne de bus de nuit et la diffusion à 40 000 exemplaires d’une carte recensant tous les services publics ou privés ouverts la nuit. Plusieurs écoles ont bénéficié d’une extension et d’une mise en sécurité… La première édition de « Strasbourg mon amour » s’est aussi déroulée à la Saint-Valentin 2013… »
Et donc pour financer tout ça… Abracadabra, on emprunte 50 millions d’euros tout ronds à long terme. Fabienne Keller, sénatrice UMP et chef de file de l’opposition municipale, dénonce une « gestion dispendieuse » :
« Ces 50 millions ne correspondent pas à des investissement remarquables. Les projets dont on nous parle ne justifient absolument pas des emprunts à long terme. Par ailleurs, la municipalité a bénéficié d’une énorme cession et cette manne a été entièrement absorbée dans le fonctionnement. Dernièrement, on a fêté à grand frais l’anniversaire de Strasbourg Magazine… On aurait mieux fait de se concentrer sur l’accueil des députés européens dans les semaines qui viennent. Selon moi il faudrait être plus rigoureux : ça fait plusieurs années qu’on sait que l’État se retire peu à peu. Que les recettes de la décentralisation et de la fiscalité sont en baisse. Au lieu d’adapter en conséquence, on se retrouve aujourd’hui avec une dette de 565 euros par habitant. »
Mais il faut le reconnaître, Strasbourg avait de la marge. Une étude de l’Express publiée en mars 2014 portant sur la dette par habitant en 2012 révèle que Strasbourg se classe 5ème sur 41 des villes les moins endettées de France, avec seulement 441 euros par habitant (contre 2 210 euros par habitant pour la dernière du classement : Argenteuil).
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