Le 9 novembre, les états majors UMP et UDI se rencontraient une première fois pour évoquer les élections municipales de mars 2014 dans les villes de Saverne, Haguenau et bien sûr Strasbourg. Rien ou presque n’était sorti de cette entrevue formelle, sinon un communiqué de presse commun, rédigé a minima. Il y a une petite semaine, le 22 novembre, les deux candidats UMP et UDI se sont revus rue du Marais-Vert, à la permanence de campagne de François Loos. Alors que l’information a fuité nuitamment sur le blog de Claude Keiflin, ancien journaliste politique des DNA, le candidat centriste nous confirmait jeudi avoir proposé d’ouvrir sa liste à l’UMP. La place de n°2, à Fabienne Keller, celle de n°3 à Jean-Emmanuel Robert, « ou quelqu’un d’autre à l’UMP ».
« On était 15 en janvier, 500 aujourd’hui »
A cette proposition d’ouverture, Fabienne Keller – qui préférerait un ralliement sous ses couleurs – n’a pas donné suite. « Elle n’a rien dit », confie François Loos. En réponse aux critiques entendues ici ou là sur les négociations de places plutôt que sur les idées, la tête de liste UDI glisse : « Pour faire l’union, qui augmenterait nos chances de faire un bon score, il faut passer par une étape comme celle-là ». Reste que l’appel du pied n’a pas fonctionné. Aujourd’hui, François Loos laisse échapper : « Mon pronostic, c’est deux listes au premier tour ». Ce qui n’a pas l’air de l’empêcher de dormir. Parti très tôt en campagne, l’ancien député de Haguenau et de Wissembourg (se r)assure :
« En janvier, on était 15, aujourd’hui, j’ai 500 personnes autour de moi. C’est l’effet boule de neige. On a distribué 160 000 tracts, rencontré des tas de gens. Mon positionnement centriste peut permettre de récupérer les déçus des deux camps [ndlr, PS et UMP]. Je corresponds à ce qui est nécessaire pour la ville, je suis nouveau – je n’ai jamais été maire de Strasbourg, j’ai du recul par rapport aux événements et j’ai de l’expérience. Je réponds au cahier des charges… »
Son principal grief contre la municipalité sortante, « une ville qui s’appauvrit » faute de dynamisme économique, argue celui qui veut créer des zones d’activités, notamment à Reichstett et y déménager le port aux pétroles. Points de clivages avec l’UMP : l’intégration (« que les centristes croient possible ») et le fédéralisme européen.
Fabienne Keller veut « 1 000 projets pour Strasbourg »
De son côté, Fabienne Keller ne reste pas les bras croisés. Alors que les socialistes ont réfléchi à huis clos sur le programme municipal, l’UMP a rassemblé quelque 200 personnes sous l’œil des journalistes samedi 23 novembre – au lendemain de la rencontre du Marais-Vert – au FEC (Foyer de l’étudiant catholique). Objectif de la matinée : compiler entre militants les quelque 7 300 contributions (!) sur une demi-douzaine de thématiques et autant de quartiers de la ville.
Suite à ce rassemblement, un « atelier » sous la houlette de Bernard Stalter, président du comité de soutien de la sénatrice UMP et, accessoirement, président de la Chambre des métiers d’Alsace, « construira le projet qui sera proposé aux Strasbourgeois ». C’est à cette occasion encore que Fabienne Keller a évoqué un « grand programme de 1 000 projets pour Strasbourg », initiés par des acteurs publics, associatifs ou privés et soutenus tout au long du mandat à venir par l’exécutif municipal.
Aller plus loin
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