Tous les produits vendus sur les 28 marchés de Strasbourg ne proviennent pas de la ferme qui les vend, loin s’en faut. Alors que les Strasbourgeois posent régulièrement la question « ces poireaux/fraises/pommes/bananes (!) viennent-ils de chez vous? » aux stands des marchés, ils doivent se fier à la réponse du producteurs ou du revendeur, pas toujours prêt à divulguer la provenance réelle de ses produits.
70% de produits de la ferme sur l’année
Pour « informer au mieux le consommateur » et valoriser les productions alsaciennes, la Chambre d’agriculture et la Communauté urbaine de Strasbourg viennent de mettre en place une « charte des producteurs locaux », qui garantit que 70% des produits vendus sont de la ferme qui tient le stand. Ces 70% sont une moyenne annuelle que le signataire doit « prouver par des documents chaque année », précise Françoise Buffet, adjointe au maire en charge de l’environnement et promotrice du partenariat CUS-Chambre d’agriculture. En été, le producteur propose généralement 100% de produits de sa ferme, tandis qu’en hiver, les produits venus d’ailleurs (agrumes notamment) sont en proportion plus importante.
Pour repérer les signataires de la charte – 7 producteurs seulement pour le moment, 3 dossiers étant en cours d’examen – une pancarte au nom de l’entreprise sera visible à partir de demain vendredi sur les stands, et les produits locaux seront estampillés « Produits de ma ferme » grâce à une pince aux couleurs de la charte (photo ci-dessus). Sur une centaine de vendeurs « qui se disent producteurs » aujourd’hui, « on ne sait pas lesquels le sont vraiment », note Françoise Buffet, qui estime à une trentaine les adhésions dans les prochaines semaines ou mois.
Repérez les pinces plutôt que les panneaux
Ces producteurs aujourd’hui estampillés sont maraîchers, volaillers, producteurs de fromage de chèvre ou apiculteurs. Des contrôles inopinés pourront être effectués sur l’exploitation ou sur les marchés. Mais élue et représentants de la Chambre ne sont pas inquiets : « Nous faisons appel à la responsabilité des producteurs. S’il y en a qui fraude, ils pourraient mettre tout le dispositif en péril ». Relevant que la pince sera plus difficile à imiter que le panneau.
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