Dix mois après le début de son enquête discrète sur le zoo de l’Orangerie, l’association Code animal vient de déposer une plainte auprès du procureur de la République contre les Amis du zoo de l’Orangerie, structure gestionnaire des lieux pour le compte de la Ville de Strasbourg. Dans un communiqué, l’association indique :
« Cette plainte est fondée sur le non-respect de l’arrêté du 25 mars 2004, relatif à la détention des animaux dans un établissement zoologique et sur une violation des articles L.214-1, L-214-2 et L.214-3 du code rural. Il ressort des enquêtes et des expertises de l’association que les conditions de détention des espèces présentes dans ce zoo, ne permettent pas de satisfaire leurs besoins physiologiques. A titre d’exemple, les paons sont détenus dans une arrière cour, servant de remise de matériel et ce sans aucun espace de verdure, alors que les aras pour leur part ne peuvent même pas voler, faute d’espace.
Maitre Arielle Moreau, avocate de l’association rappelle par ailleurs que cette absence de soins et de conditions de détention conformes au besoins biologiques est susceptible de caractériser l’infraction de mauvais traitements telle que définie à l’article R. 654-1 du code pénal. (…) De plus, l’association rappelle que le zoo ne respecte pas l’obligation, posée par l’article 2 de l’arrêté du 25 mars 2004, de disposer d’une enceinte d’au moins 1,80 mètre de haut afin de protéger les animaux de tout trouble extérieur. A ce titre, Code animal demande la fermeture du zoo et la saisie des animaux en vue d’un replacement dans un milieu respectant leurs besoins élémentaires. »
Sur son site, le conseiller municipal écologiste Eric Schultz, rappelle avoir tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises depuis 2009 auprès de ses collègues élus, et regrette que celle-ci n’ait été ni entendue ni suivie d’effets. Il note par ailleurs :
« La plainte qui a été déposée aujourd’hui [mercredi 23 octobre] est la conséquence logique d’une situation difficilement acceptable en termes de non-respect de la condition animale et de sensibilisation des publics, notamment les plus jeunes, à cette question de société et aux enjeux de notre siècle. Elle est aussi le résultat d’une absence totale de dialogue entre les gestionnaires du zoo et les associations de défense de la condition animale. Je souhaite que cette plainte ouvre enfin le débat sur l’avenir du zoo de l’Orangerie à Strasbourg, ses missions et son financement, et que la Ville de Strasbourg, principal financeur se saisisse rapidement de cette question (…). »
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