Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Redécoupage des cantons du Bas-Rhin : la droite débute la guerilla

Le sénateur André Reichardt, président de l’UMP du Bas-Rhin, et François Loos, président de l’UDI du Bas-Rhin, ont écrit au préfet pour se plaindre des socialistes, coupables selon eux, de dicter la manière dont seront redécoupés les cantons.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89 Strasbourg, abonnez-vous.

Cut Here (Photo Rob Gallop / FlickR / CC)

Cut Here (Photo Rob Gallop / FlickR / CC)
Cut Here (Photo Rob Gallop / FlickR / CC)

Lors du prochain renouvellement des conseils généraux, en mars 2015, les conseillers seront élus par paire (un homme, une femme) sur des cantons deux fois plus grands que ceux qu’ils occupent actuellement. Autre modification : le poids des villes et des campagnes sera rééquilibré, chaque canton devant regrouper 47 000 personnes. Pour le Bas-Rhin, la loi devrait créer 23 cantons, soit 46 conseillers (contre 44 aujourd’hui).

Et comme à chaque redécoupage électoral, le camp dans l’opposition soupçonne le camp au pouvoir de jouer avec les ciseaux de l’Etat à son avantage. Depuis le vote de la loi le 17 avril, le préfet a déjà rencontré les parlementaires de tous les bords pour prendre en compte leurs observations. Les services de l’Etat rencontrent aussi les responsables des formations politiques.

A la suite de ces rencontres, l’Etat est chargé de faire des propositions pour le Parlement. Et pour le sénateur André Reichardt, président de l’UMP du Bas-Rhin, et pour François Loos, président de l’UDI du Bas-Rhin, les socialistes sont certains que leurs propositions seront retenues par l’Etat et le font savoir. Les deux responsables des partis de droite viennent d’écrire au préfet pour s’en plaindre :

« Le redécoupage des cantons, à Strasbourg, prend une tournure inquiétante, car (…) les dirigeants strasbourgeois du Parti Socialiste bas-rhinois se répandent en ville et font savoir qu’ils proposent et décident. (…) Le logiciel qui semble devoir être mis en œuvre n’aurait d’autre finalité que de découper / regrouper les territoires à Strasbourg, dans le but de nuire aux Conseillers Généraux de la majorité départementale. »

La droite pourrait perdre quelques sièges

Il faut reconnaître que les élus de droite issus des cantons urbains comme Jean-Philippe Maurer ou Pascale Jurdant-Pfeiffer, ont de quoi être inquiets, s’ils appliquent à mars 2015 les votes des consultations précédentes. Les cantons urbains ayant une tendance à s’ancrer fortement à gauche. Mais ça, c’était avant que les Socialistes soient au gouvernement. Et de toutes façons, l’UMP n’a pas à être inquiète pour le conseil général du Bas-Rhin, où elle dispose de 34 sièges sur les 44 disponibles !

André Reichardt précise :

« Selon la forme que prendra le redécoupage, il se pourrait que les six futurs cantons strasbourgeois soient tous socialistes, si l’on en croit la sociologie actuelle. On entend ici ou là les Socialistes affirmer que ce sera le cas, ça nous remonte de partout. Alors nous avons alerté le préfet, un redécoupage doit avoir une cohérence territoriale. Sinon, moi aussi je peux jouer des ciseaux… »

De son côté, Mathieu Cahn, président de la fédération socialiste du Bas-Rhin, ne voit pas quels propos auraient pu ainsi agacer les élus de droite et rappelle :

« Qu’il y ait un redécoupage ou non, la gauche progresse dans la CUS. La droite perdra des conseillers, quelque soit le mode de scrutin. Ça ne sert à rien de crier au loup, un redécoupage n’a jamais permis de gagner une élection. »

Voire. Car la droite, opposée à la méthode retenue, a bien l’intention de freiner le processus aussi longtemps que possible. Le redécoupage devant être achevé un an avant l’élection des conseillers départementaux, soit en mars 2014, faute de quoi l’élection serait invalidée par le Conseil d’Etat.


#André Reichardt

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

Autres mots-clés :

Partager
Plus d'options