Christian Duvillet n’est plus le président d’Hypercoop, c’est Laurent Leclercq qui est désormais le PDG de cette entité contrôlant l’activité des anciens supermarchés et hypermarchés de Coop Alsace. Ce changement confirme le désengagement de la Coop de la grande distribution en Alsace, au profit de Leclerc. Au capital d’Hypercoop désormais, Coop Alsace détient 49% et Leclerc via ScapAlsace, 51%.
A la suite de cette opération, le groupe Leclerc est donc concrètement passé maître des six hypermarchés historiques de la Coop et des 22 supermarchés. Le groupe breton avait déjà la propriété effective des murs, avec 60% des parts de la société Hypercoop foncière depuis le 31 août 2012.
Le PDG de la Coop a rappelé ce matin au club de la presse qu’il n’avait pas le choix :
« La Coop était endettée à hauteur de 130 M€, je suis issu de la banque, je peux vous dire qu’il s’agissait probablement du plus important encours bancaire dans la région, PSA excepté. Aujourd’hui, l’endettement de Coop Alsace se situe autour de 20 M€ et l’entreprise perd encore 1 millions d’euros par mois (deux fois plus selon nos informations, ndlr). »
Proximité et « made in Elsass »
Réorientation donc sur la distribution de proximité (voir notre article détaillant le plan de relance) car Christian Duvillet « y croit beaucoup » :
« On voit que les gens ont besoin de plus de services, de magasins proches ouverts quand ils sortent du travail et qui proposent des produits régionaux de qualité. »
Se préparant à prendre du champ, Christian Duvillet a nommé Christophe Gros directeur central de Coop Alsace. Ce dernier a confirmé qu’une deuxième phase de rénovation des 144 magasins était en cours, avec comme objectif de faire revenir les clients attachés à la Coop et d’en recruter de nouveaux :
« Tous les magasins auront leur chance, tous bénéficieront du plan de communication et de relance que nous avons mis en place. Nous avons les moyens de rebondir. On fera le point à l’automne sur la rentabilité de chaque magasin et nous prendrons des décisions fin 2013. Avec la mise en avant des produits bio, de la viande « Burehof » et des produits régionaux, nous nous sommes aperçus qu’une nouvelle clientèle rejoignait les magasins. »
Pour l’instant, seuls 11 magasins sont parvenus à modifier leurs horaires pour ouvrir du matin au soir en continu, des négociations sont en cours pour 28 autres magasins. Des fours à pain ont été déployés dans 33 magasins, afin de proposer des sandwichs frais durant le déjeuner (voir notre article détaillant l’offre de snacking). Un nouveau site internet est en préparation, avec l’ambition d’être présent aussi sur les réseaux sociaux.
Bref, Christophe Gros et Christian Duvillet ont présenté la Coop 2.0, une entreprise de 694 salariés qui devrait devenir rentable en 2014, avec un chiffre d’affaire avoisinant les 100 M€. Mais qui n’a plus d’hypermarchés.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Coop Alsace : le plan de la dernière chance
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