La tour Seegmuller, ancien silo à grains, est visible de loin. De sa terrasse, l’on découvre Strasbourg à 360°, à mi chemin entre le Heyritz et le secteur des Deux-Rives, en plein milieu de l’axe Est-ouest au cœur des attentions des aménageurs. Cette tour deviendra à la rentrée 2015 la Maison universitaire internationale. Elle conservera ses briques rouges et son aspect général, mais l’intérieur sera profondément remanié. Des chambres d’étudiants seront installées sur 11 étages, 128 en location à 250€ par mois sur les 8 premiers niveaux, 42 dans les trois derniers étages, à 50€ la nuit, avec prestations hôtelières.
Locations de courtes durées
L’idée de ce lieu atypique, aménagé dans un ancien bâtiment industriel en béton armé datant des années 1930, est de profiter de la proximité avec le campus de l’Esplanade et de sa situation en plein cœur d’un quartier en mutation pour accueillir confortablement des étudiants étrangers. Quelque 10 000 fréquentent l’Université de Strasbourg et ses écoles, en premier cycle, mais également dans le cadre d’année Erasmus ou de doctorats. Le directeur de la SERS (Société d’aménagement et d’équipement de la région de Strasbourg), Eric Fullenwarth, explique :
« Contrairement aux autres cités universitaires de Strasbourg, la MUI ne sera pas gérée par le Crous, qui n’apportait pas sur ce dossier les réponses que la communauté urbaine de Strasbourg (CUS) attendait. La MUI accueillera des étudiants en mobilité, qui ne resteront pas plusieurs années sur place. Ces locations de courtes durées, le Crous a du mal à les gérer. Ici, la rotation sera plus importante que dans une cité U classique, ce sera le gros plus. »
C’est Amitel, le futur exploitant, qui triera les candidatures, qui selon toute vraisemblance devraient affluer. Priorité sera donnée aux étrangers, quelle que soit leur nationalité, en Erasmus (niveau troisième année de licence) ou en doctorat. La MUI, future ghetto d’étrangers diplômés ? « Pas du tout, jure Jacques Bigot, président de la CUS. Ce sera un lieu qui répondra à une demande particulière, comme la cité U du Heyritz, qui attirera plutôt des étudiants en médecine. »
17 millions d’euros : SERS, Etat et collectivités
C’est la SERS qui prend en charge la rénovation du lieu. Le montage financier est complexe. Sur les 17 millions d’euros nécessaires, la Région Alsace, la CUS, la Ville de Strasbourg et l’Etat mettent 1,5 million d’euros chacun sur la table. Le conseil général du Bas-Rhin met au pot 2,5 millions d’euros et la SERS avance le reste, se remboursant à long terme avec le loyer versé par l’exploitant, Amitel.
En 2015, le silo et l’entrepôt transformés
Il y a quelques semaines, le projet du cabinet d’architectes Weber et Keiling a été retenu par la CUS et la SERS, parmi cinq projets. « C’est celui qui était le plus fidèle à l’esprit du lieu », note Jacques Bigot. L’entreprise de travaux publics l’Alsacienne du bâtiment sera chargée des travaux, qui devraient démarrer à l’automne 2013 et se terminer avant la rentrée 2015.
D’ici là, la rénovation de l’entrepôt Seegmuller adjacent sera terminée. Ses abords seront aussi partiellement aménagés dès le printemps 2014 pour permettre aux restaurants du rez-de-chaussée de proposer des places en terrasse. Une passerelle provisoire reliera la presqu’île à la place Jeanne-Hebling, entre Rivétoile et le Ciné Cité.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Vues du silo Seegmuller, Strasbourg à 360° (diaporama)
Sur Rue89 Strasbourg : Malraux et Danube, la tentation du Neuhof ou de l’Esplanade
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