Si la première manifestation des fonctionnaires de l’année 2013 mobilisera toute la fonction publique, c’est en particulier les enseignants du 1er degré qui seront concernés. Une mobilisation estimée à hauteur de 16% dans le Bas-Rhin, ne comprenant pas les enseignants des collèges et lycées « car n’ayant pas l’obligation de déclarer les grèves », selon Daniela Vom Scheidt, chargée de communication à l’Académie de Strasbourg.
C’est que la « réforme Peillon » a du mal à passer auprès des principaux syndicats des enseignants. Outre une revalorisation des grilles salariales et de meilleures conditions de travail, le premier syndicat du primaire, la SNUIPP-FSU (sur la même ligne que la CGT) et Sud Education Alsace, en appellent à une « consultation » quant au décret sur la semaine de quatre jours et demi, présenté par le Ministre de l’Education, Vincent Peillon. Le projet de loi prévoit notamment un étalement des 24h d’enseignement hebdomadaire sur neuf demi-journées (au lieu de 8), incluant le mercredi matin et une journée de classe de 5h30 maximum.
Pour Corinne Nicollet-Serra, responsable du FSU du Bas-Rhin, il est difficile de se faire entendre tant nationalement que localement, malgré la position de leader du syndicat :
« Nous étions au départ pour une modification des rythmes scolaires. Un accord avait été réalisé avant les élections, sur le fait que l’on accepte bien le mercredi, mais avec un allègement de la journée de travail. Mais cela n’a pas été tenu. Nous sommes pour une réécriture du décret, avec plus d’heure de concertation sous la forme de conseil d’école souverain extraordinaire, réunissant enseignants, parents d’élèves et personnels concernés ; ce qui nous a été refusé ».
Une demi-journée de classe supplémentaire, avec une augmentation de temps de présence à l’école en plus des heures de service officielles.
Le Projet Educatif Territorial décrié
L’autre élément de discorde concerne la mise en place du Projet Educatif Territorial, qui donnerait « trop » de pouvoirs aux élus locaux. Le projet de loi prévoit la création des DASEN, les « directeurs académiques des services de l’éducation nationale », chargés de mettre en place les nouveaux rythmes scolaires à la rentrée 2013. Ce sont également eux qui organiseront les « activités pédagogiques complémentaires », à la place de l’aide personnalisée. Ainsi, 1h30 de travail hebdomadaire pourra ainsi faire l’objet d’un PET. Pour le syndicat Sud Education Alsace, « les mairies n’ont pas à intervenir dans nos choix pédagogiques ». Ils en appellent ainsi à un respect de la liberté pédagogique et de l’indépendance des enseignants.
Devant l’absence de négociation avec les syndicats et parents d’élèves, cette mobilisation se présente comme une occasion d’enfin se faire entendre sur le projet de loi tant décrié sur les rythmes scolaires. Une deuxième journée de mobilisation est déjà l’ordre du jour, à l’initiative de FO, CGT, SUD et CNT Éducation le 12 février.
Y aller
Rassemblement pour la fonction publique, jeudi 31 janvier à 11h, place Kléber à Strasbourg.
Aller plus loin
Sur Education.gouv.fr : dossier de presse sur la réforme des rythmes scolaires.
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