Les contours du futur conseil unique d’Alsace seront évoqués demain lors du congrès d’Alsace, à l’Hôtel de Région à Strasbourg. Pour les socialistes, élus d’opposition au conseil régional ainsi qu’aux conseils généraux, la pilule est amère car il se trouve parmi eux des pionniers du conseil d’Alsace. Au sein des groupes socialistes, les débats ont été parfois très rudes avant qu’ils ne finissent par en accepter le principe, suivant les plus progressistes de leur camp.
Mais les compromis accordés par Philippe Richert, président du conseil régional et initiateur de la démarche, aux élus aux commandes afin d’éviter l’apparition de motions qui auraient pu bloquer le projet, voire l’enterrer, ont semé le doute chez les socialistes. Incapables d’influer sur le processus de constitution du conseil unique d’Alsace, ils viennent de publier une série d’amendements de dernière minute (voir le document ci-dessous). Une démarche bien vaine, car ces amendements n’ont aucune chance d’être adoptés.
A la présidence du conseil régional, embarrassé par l’apparition de ces amendements, on indique :
« Il faudra bien les discuter. Mais on ne pourra pas en débattre. Nous sommes en train de les analyser, et de voir si certains sont acceptables ou non. Selon le cas, il y aura peut-être des votes groupés. »
La liste des amendements proposés
Pour Pernelle Richardot, élue socialiste au conseil régional, l’objectif de ces amendements vise à mieux garantir l’égalité des territoires :
« On est arrivés à un projet qui n’a plus aucun sens politique et qui ne simplifie pas le schéma institutionnel de la région. J’ai participé à tous les « groupes projet », et j’ai constaté qu’on n’est jamais rentrés dans les questions de fond ! On n’a pas parlé des compétences pour ne pas fâcher le Haut-Rhin, on n’a pas parlé des lieux parce que ça énervait tout le monde, etc. Nous voudrions voir supprimées ces « conférences départementales ». On demande aussi que les relations avec les territoires, les métropoles, les intercommunalités, les pays, etc. soient mieux définies. Au final, on se retrouve avec ce double siège à Strasbourg et à Colmar, qui n’a aucun sens, et Mulhouse est totalement oubliée. »
Pour autant, Pour Jo Spiegel, autre élu socialiste au conseil régional exclut de voter contre le projet de conseil d’Alsace demain :
« On a trop bataillé pour que ce conseil d’Alsace existe, contre des élus qui ne résonnent que sur leurs cantons, pour voter contre à présent. On est critiques sur la démarche, précipitée et qui s’est largement affranchie des citoyens à nos yeux, mais ce vote est trop symbolique. Par ailleurs, on sera présents pour mobiliser les Alsaciens, mais on est également très conscients que ce sera très difficile. »
Les débats du congrès d’Alsace, qui réunira les 122 élus des collectivités territoriales alsaciennes, seront à suivre en direct demain matin sur Rue89 Strasbourg.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Deux présidents et deux sièges, conseil unique vous dites ?
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