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Voyager à vélo en Europe, les vacances au grand air

Écolo, peu coûteux et excellent pour la santé, le vélo est un excellent mode de déplacement urbain. C’est aussi un moyen très agréable d’aller voir du pays au fil des « véloroutes », des itinéraires cyclables balisés sur des pistes, chemins de halage ou toutes petites routes, à l’écart du trafic automobile. Les plus longues mènent jusqu’au Nord de l’Ecosse, en Laponie ou au bord de la Mer Noire. L’occasion de belles balades à l’allure des diligences d’antan.

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Voyager à vélo en Europe, les vacances au grand air

Les forêts européennes sont des parfaits lieux de promenade pour les cyclistes amoureux de la nature. (Photo JH)

BlogSi le Ministère de l’Ecologie définit très officiellement les véloroutes, la France n’est pas vraiment un pays pionnier en la matière. Engagée depuis plus de dix dans plusieurs projets de véloroutes européennes, aucune n’est encore opérationnelle de bout en bout. En revanche, nos voisins allemands disposent d’un fabuleux réseau de « Radweg » ou « Radwanderweg ». Tout le pays est maillé et l’on peut pédaler sans interruption de Kehl à Kiel ou Berlin.

Le plus long d’entre eux, le Donauradweg, part des sources du Danube à Donaueschingen en Forêt Noire et va jusqu’à la Mer Noire en passant par Ulm, Passau, Linz, Vienne, Bratislava, Budapest, Belgrade… Environ 3000 km. Mais sans aller si loin, l’Alsace et le Bade-Wurtemberg offrent déjà de belles possibilités d’escapades. L’autre grande caractéristique de la formule véloroute est la recherche du parcours présentant le moins de pentes possibles, pour être à la portée de cyclistes peu entraînés ou même des enfants.

Des « véloroutes » bien indiquées

Où que l’on aille en Europe, les véloroutes sont très bien balisées, c’est un des éléments principaux du cahier des charges. Et en général, si l’on ne croise pas de panneau pendant plus d’un quart d’heure, c’est qu’on s’est égaré. Il est tout de même important d’avoir de bonnes cartes. Au cas où…

En Alsace, deux ont été publiées respectivement par les départements et distribuées gratuitement par les offices de tourisme :  le Haut-Rhin et le Bas-Rhin « à vélo ».

En Allemagne comme dans presque toute l'Europe, les très bonnes indications des véloroutes permettent aux voyageurs de ne pas se perdre. (Photo JH)

Simon Esterbauer, un éditeur autrichien, s’est spécialisé dans l’édition de topoguides pour les voyageurs à vélo. Son catalogue couvre une bonne partie de l’Europe. Des ouvrages très bien faits avec à chaque page une carte détaillée et des renseignements pratiques ou touristiques sur l’itinéraire. Malheureusement, ils n’existent qu’en allemand et ne sont pas distribués en France. Mais on trouve les plus courants à Kehl à la librairie Baumgärtner (en face de la mairie). Et on peut commander les autres. Livraison en général sous 24 heures.

Et puis, pour les geeks, il y a les cartes en ligne à consulter sur smartphone, comme celles-ci.

Un hébergement de qualité

Toute une infrastructure d’accueil s’est développée le long des véloroutes du camping à l’hôtel de charme voire au palace, mais aussi de nombreuses chambres d’hôtes. Quelques formules plus originales existent également, comme celle de l’Aventure sur la Paille en Suisse. Pour 28 Francs suisses (environ 23 €), plusieurs exploitants agricoles vous proposent le gîte dans leur grange à même la paille et le lendemain matin, un copieux petit-déjeuner à base de produits de la ferme.

Pour rouler, préférez le VTC

Les VTC (vélos tous chemins) de base et même les vélos de ville permettent de voyager par les véloroutes. Les grimpettes sont rares et on peut toujours les monter à pied en poussant. Bien sûr, un changement de vitesses ne gâte rien. Mais l’essentiel est que le vélo soit en bon état avec des freins efficaces et des pneus gonflés à bloc (4 bars) pour rouler légèrement, confortablement et limiter les risques de crevaisons.

Il n’est pas nécessaire de s’accoutrer en coureur du Tour pour voyager à vélo. Une tenue ordinaire vaguement sport fait très bien l’affaire, pourvu qu’on soit bien dedans. Certaines femmes cyclistes ne jurent même que par la jupe aux beaux jours. En revanche, une bonne cape parfaitement imperméable type Vaude ou Jeantex s’impose. Ce n’est pas le vêtement le plus sexy de la terre, mais en cas d’averse traîtresse, ça permet de rester au sec. Et puis ça prend peu de place et ne pèse presque rien.

Deux sacoches suffisent

Le sac à dos est bien adapté à la marche, mais absolument pas au vélo. C’est une source de fatigue et de maux de dos évitables grâce au porte-bagages. Si l’on voyage au long cours, une bonne paire de sacoches suffit pour caser des affaires de toilette et un peu de linge de rechange.

Les aventuriers de la "petite reine" peuvent embarquer réchaud et cafetière pour rendre les haltes plus agréables. (Photo JH)

On trouve en général facilement en route des laveries automatiques équipées de machines à sécher. Si l’on est bricoleur, on peut aussi emporter quelques outils et des rustines. Sachant qu’il y a pas mal de réparateurs de cycles le long des véloroutes.

Faut-il porter un casque ? S’il est officiellement conseillé par la Sécurité routière , il n’est obligatoire dans aucun pays d’Europe. Selon une étude de la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette), tous les autres types d’usagers de la route, y compris les piétons et les automobilistes, sont plus souvent victimes de traumatismes crâniens que les cyclistes.

Même si porter un casque à vélo n'est pas obligatoire en France, comme ici à Paris, mieux vaut être prudent. (Photo JH)

D’autre part, deux pays ont rendu obligatoire le casque pour les cyclistes : l’Australie et la Nouvelle Zélande, avec un bilan peu concluant en termes d’accidentologie et surtout la diminution d’un tiers des usagers de la bicyclette dès la promulgation de la loi. Ça ruine les mises en plis et les crêtes d’Iroquois. Mais si l’on se sent plus en sécurité avec un casque, il ne faut pas hésiter à en porter un. Il en existe de très jolis.

Train + vélo, un dispositif encore peu exploité

C’est le maillon faible de l’affaire. On ne peut pas dire que l’on favorise le transport de vélos dans les trains.

En France, c’est gratuit et en général possible dans les TER. Par contre, dans les autres trains, c’est payant (10 €) et limité au nombre d’emplacements dédiés. Quatre dans un TGV. Ou alors le vélo doit être partiellement démonté et emballé dans une housse aux dimensions réglementaires (90 x 120 cm maximum). Ce qui demande quelques notions de mécanique que l’on peut acquérir dans un atelier de réparation associatif comme Bretz’selle.

En Allemagne, les trains régionaux transportent les vélos gratuitement ou pour quelques euros, selon les Länder. Les trains grandes lignes, à l’exception des ICE,  acceptent tous les vélos pour 9 €, mais dans la limite des places disponibles et avec réservation obligatoire. Une réservation que l’on peut parfois effectuer en ligne en achetant son billet.

Pour démarrer : le lac de Constance, en Allemagne

Le tour de l’étendue d’eau, environ 180 km, est une chouette balade facile et dépaysante à faire en trois ou quatre jours le long des rives allemande, autrichienne et suisse de cette véritable petite mer intérieure.

D'une surface de 536 km2, le lac de Constance est assez grand pour avoir été surnommé la "mer Souabe". (Photo FlickR / CC)

Le parcours parfaitement balisé – pas besoin de carte – donne accès à de délicieux coins de baignade. Et si on veut écourter le voyage, de nombreux bateaux, tout autour du lac, assurent régulièrement la liaison avec Constance. Pour savoir comment se rendre sur place en train, c’est ici.

Enfourchez votre deux-roues, les « véloroutes » de toute l’Europe vous attendent. Bon cyclo-voyage.


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