Comme annoncé, le non-cumul des mandats provoque la zizanie chez les socialistes ! Tout récemment élu député de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, Philippe Bies est attendu au tournant par ses petits camarades car l’élu local était déjà chargé d’un nombre de mandats appréciable. Philippe Bies est adjoint au maire de Strasbourg en charge du logement, adjoint de quartier de Neudorf, vice-président de la CUS en charge du logement, président de l’office public HLM CUS Habitat, président d’Habitation Moderne et il y a peu, il était aussi conseiller général du Bas-Rhin…
Interrogé ce matin lors de la conférence de presse de rentrée de la Ville et de la CUS, Philippe Bies et Jacques Bigot ont précisé que le député rendrait ses mandats d’adjoints, mais qu’il conserverait sa fonction de vice-président de la CUS et ses présidences d’offices publics, car ils ne seraient pas concernés par la future loi sur le cumul des mandats.
Cette déclaration a provoqué l’ire de Raphaël Nisand, maire PS de Schiltigheim, conseiller général, vice-président de la CUS, qui s’y connait en matière de cumul. On se souvient que l’édile avait dû renoncer in extremis à présenter sa candidature à l’élection législative de la 3e circonscription, promise aux écologistes, devant une forte pression du parti socialiste bas-rhinois.
Dans une lettre envoyée aux journalistes, il exprime sa stupéfaction :
« J’ai personnellement voté contre la règle interne que s’est donnée le Parti Socialiste car je la trouvais contreproductive, trop dure et qu’elle sépare trop les fonctions exécutives locales du mandat de parlementaire. Mais cette règle est passée à une majorité écrasante dans le PS, elle figure dans le programme présidentiel de François Hollande, et Philippe Bies lui-même a toujours dit qu’elle ne lui poserait aucun problème en cas d’élection.
De même, c’est en toute connaissance de cause que Jacques Bigot et Philippe Bies ont poussé la candidature de Philippe Bies dans la 2e circonscription du Bas-Rhin, et c’est en toute connaissance de cause également que Philippe Bies a signé un engagement sur l’honneur remis au Parti Socialiste et porté à la connaissance du public, et notamment des concitoyens alsaciens, dans lequel il promet de se défaire de ses mandats exécutifs locaux dans un délai maximum de trois mois après son élection lors des législatives.
Philippe Bies aurait parfaitement pu, au regard des règles internes du Parti Socialiste, cumuler son mandat de député avec le mandat de conseiller général du Bas-Rhin puisqu’il n’y occupait aucune fonction exécutive. Il aurait ainsi pu continuer à représenter le canton du Neudorf au Conseil général.
Mais il a fait un autre choix, celui de ne pas respecter l’engagement pris au vu et au su de tous. Je suis obligé de m’exprimer parce qu’en l’occurrence le silence vaudrait acceptation.
Il voudrait dire que l’ensemble des élus communautaires strasbourgeois, et singulièrement les vice-présidents, sont d’accord pour que les engagements électoraux les plus forts, en l’occurrence attestés par une lettre solennelle remise au Parti Socialiste, peuvent être foulés aux pieds. Il en va de même pour les militants qui vont inéluctablement sentir que leur vote ne vaut rien.
La CUS ne nécessite en rien une exception à la règle d’airain que s’est donnée le PS. »
Voilà qui est envoyé ! Le prochain conseil fédéral du Parti socialiste promet d’être animé !
Pour aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : la réponse de Philippe Bies
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