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Le « redressement productif » au chevet des entreprises en Alsace

Le préfet de Région a présenté ce matin à Strasbourg le nouveau commissaire au « redressement productif » pour l’Alsace. Il doit piloter une cellule de veille et d’alerte afin d’anticiper les effets de « la crise » sur l’économie alsacienne et ainsi atténuer les effets de la « casse sociale » selon ses mots. Courage !

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Le « redressement productif » au chevet des entreprises en Alsace

Jacques Muller, à gauche, nouveau commissaire au redressement productif en Alsace, aux côtés de Pierre-Etienne Bisch, préfet de région (Photo PF)

Il est des missions plus faciles que d’autres. Celle de Jacques Muller, c’est de lutter contre la crise. Bombardé « commissaire régional au redressement productif » début juillet, cet ancien inspecteur puis directeur du travail va être attaché au secrétariat général de la préfecture d’Alsace avec pour mission d’anticiper les difficultés des entreprises face au soubresauts économiques. Rude métier !

Pierre-Etienne Bisch, préfet de région, précise son rôle :

« On s’est aperçus qu’on était bien outillés pour aider les entreprises en difficulté, mais que l’intervention des services de l’Etat, et de ses partenaires en région, intervenait souvent trop tard, faute d’avoir pu détecter une difficulté. L’idée avec M. Muller est d’anticiper les problèmes, proposer d’accompagner les entreprises qui traversent une période difficile avant qu’elles ne se retrouvent devant la chambre commerciale du tribunal pour déposer le bilan. »

Des rapports hebdomadaires au ministre

Jacques Muller va donc piloter une « cellule de veille et d’alerte précoce » – c’est son nom – à la préfecture. M. Muller a précisé que cette cellule… existe déjà, depuis 6 ans. Mais la mission du commissaire est néanmoins dotée d’une création de poste, avec un secrétariat et d’autres moyens de fonctionnement et heureusement pour lui, puisqu’il devra rédiger un rapport hebdomadaire sur la situation économique des entreprises alsaciennes, à destination du ministre du redressement productif Arnaud Montebourg. Chaque commissaire dans chacune des 22 régions va faire de même, on ignore pour l’heure si un poste de « lecteur des rapports » a été créé au ministère… En tout cas, il faudra que quelqu’un s’envoie 1144 rapports par an, il a intérêt à être productif !

Les commissaires iront en outre au moins une fois par mois rendre compte au ministère à Paris. Il est donc à craindre que le rôle de ce nouveau commissaire soit essentiellement d’informer le cabinet du ministre plutôt que de réellement aider les entreprises locales. Jacques Muller précise son rôle et sa mission :

Tout cela fait un peu « ministère du pansement économique ». Est-il seulement possible d’aller contre les logiques économiques ? Que fera le commissaire quand une entreprise fermera, face à un marché devenu trop difficile ? On doute qu’il puisse ordonner au marché de reprendre ! Pierre-Etienne Bisch a précisé qu’il ne s’agit pas d’une aide directe aux entreprises :

« Il n’y a pas de subventions, il ne s’agit pas de sauver des entreprises à grands coups d’argent public. Ce n’est plus l’époque pour ça. Il s’agit de rendre les services de l’Etat plus attentifs à la situation économique, pour anticiper les difficultés. »

Jacques Muller a conclu :

« Nous devons être fiers de chaque emploi que notre action aura sauvé. Notre objectif c’est d’éviter que des entreprises ne ferment et ainsi réduire la casse sociale. »

Voilà un slogan que ne renieraient pas les syndicats.

Retrouvez ci-dessous le live-tweet de la conférence de presse



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