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Un dépôt bloqué, le conflit se tend au sein d’un prestataire de la CTS

Ce matin, des anciens employés d’un prestataire de la CTS ont bloqué pour la deuxième fois un dépôt de bus, empêchant le service sur quelques lignes et navettes. A l’origine de ce conflit, un changement de prestataire par la CTS et le transfert d’une partie des salariés vers une filiale allemande de Striebig, le nouveau prestataire.

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Un dépôt bloqué, le conflit se tend au sein d’un prestataire de la CTS

Les lignes 21, 27 et 31 sont les lignes sous-traitées par la CTS à Striebig. (Plan CTS)

Depuis deux semaines, les navettes Robertsau, Neudorf-Marché et Hôpital Civil ainsi que les lignes de bus 21, 27 et 31 connaissent des perturbations. Et ce matin, leur dépôt au Port-du-Rhin est bloqué par des anciens salariés de Transdev, qui était le prestataire de la CTS sur ces lignes.

Que se passe-t-il ? En juin, la CTS a soumis à un appel d’offre l’exploitation de ces lignes. En décembre, les autocars Striebig ont été retenus, notamment parce qu’ils proposaient d’investir dans du matériel neuf sans modifier la masse salariale. 65 salariés sont concernés par ce changement de prestataire. Mais Striebig compte exploiter la ligne 21, transfrontalière, avec sa filiale allemande, Striebig Gmbh, et donc y transférer les 12 conducteurs qui y était attachés.

Un transfert que ces anciens salariés de Transdev refusent, comme l’explique Bagdad Mokhtari, délégué syndical CFDT de ces salariés:

« Ce transfert vers le droit allemand crée une discrimination entre les conducteurs, alors qu’ils prennent leur service dans le même dépôt et font le même travail. Par ailleurs, la ligne 21 est plus pénible que les autres. Ce qui était gérable avec un roulement entre tous les conducteurs du dépôt mais là, des salariés vont se retrouver à ne pouvoir conduire que sur la ligne 21, ligne pour laquelle nous avons déjà alerté la médecine du travail… Et on sait bien qu’avec l’arrivée du tram à Kehl, la ligne 21 va disparaître dans trois ans. Que vont alors devenir les salariés s’ils ne conduisaient que sur cette ligne ?

On a tenté de négocier avec Hubert Striebig depuis qu’il a obtenu le marché fin décembre. Mais il a toujours refusé de nous rencontrer dans un cadre syndical. Donc on en vient à organiser des opérations de blocage et des barrages filtrants. Aujourd’hui en tout cas, il n’y aura pas de bus sur les lignes concédées à Striebig. »

Hubert Striebig, le PDG de Striebig, dit ne «pas comprendre la situation».

«J’ai rencontré monsieur Mokhtari à trois ou quatre reprises, mais il bloque. Le transfert vers le droit allemand doit bénéficier aux salariés. Comme il y a moins de charges sociales en Allemagne, nous avions prévu d’en faire profiter les salariés, avec des augmentations de salaire de 200, 250, voire 300 euros net de plus chaque mois.

Il faut être raisonnable. On garantit les mêmes conditions de travail, même mieux, ainsi qu’un matériel neuf. C’est aberrant d’en arriver au conflit.»

Pour les conducteurs grévistes, ce transfert vers le droit allemand aurait des conséquences néfastes sur leur protection sociale, leur retraite notamment, que serait loin de compenser la hausse de salaire. Quant à la disparition de la ligne 21 dans trois ans, Hubert Striebig conteste:

«Personne ne sait ce qu’il sera fait de cette ligne dans trois ans. Et même s’il y avait à nouveau un changement de prestataire, les emplois seraient repris par ce nouveau prestataire, comme c’est le cas avec nous aujourd’hui.»

 


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