Matin et soir, installation des enfants sur le ou les vélos parentaux et vogue la galère vers l’école, la crèche, avant d’aller bosser. Dans le premier cas, le trajet est court mais semé d’embûches : place Golbéry – zéro piste cyclable, des voitures garées dans tous les sens qui gênent la visibilité et une circulation au petit bonheur, puis traversée de l’allée de la Robertsau – toujours zéro piste, trafic soutenu et pas de feu devant la clinique de l’Orangerie. Second cas (la crèche), trajet long et encore plus dangereux : toujours la place Golbéry (argh), puis la place Brandt (on y roule sur les passages piétons et les trottoirs aux rebords non-abaissés et aux dalles disjointes… Dommage que mon Peugeot des familles n’ait pas d’amortisseurs !), le quai des Pêcheurs (infernal…) puis la Krutenau – petits bouts de pistes ça et là ; on s’en sort à peu près. C’est dire si nos circuits bi-quotidiens à vélo avec les enfants sont pénibles.
Circulation automobile pompidolienne
Le coup de gueule du père :
« Strasbourg n’est pas homogène au niveau circulation piétons-cyclistes. Dans l’hyper-centre, pas trop de souci, en dehors des heures de pointe de livraison – que je considère qu’il faudrait faire en voiture à cheval (sans blague) ! Dans notre quartier, c’est l’enfer, on subit une circulation automobile pompidolienne, d’un autre âge, où les élus de quartier préfèrent faire enterrer des bennes à verre pour épargner les oreilles des riverains, plutôt que de tracer des pistes cyclables pour les familles, nombreuses dans le secteur. En plus, on subit des comportements ultra-individualistes de gens qui se garent sur les trottoirs comme des sauvages – et, cerise sur le gâteau, le tram est relativement loin. En tant que père de famille, je suis obligé d’emprunter les trottoirs à vélo avec les enfants, car je trouve tout ce quartier dangereux. Avenue des Vosges, avenue de la Forêt-Noire, place Brandt… c’est ahurissant qu’aucune de ces artères ne soit réaménagée pour les vélos ! »
A ce souci de pistes cyclables fantômes s’ajoute bien sûr – quel cycliste avec ou sans enfant à bord ne l’a pas constaté ? – une insuffisance chronique de « places de stationnement ». En de nombreux points de notre parcours quotidien, les arceaux sont soit en nombre insuffisant, soit carrément inexistants ! Et notamment devant l’école (privée, certes) où il n’y en a AUCUN. Un ballet de voitures défile chaque matin devant les grilles et quelques parents (trois ?) arrivent à vélo. Normal, aucune piste, aucun arceau, rien n’est fait pour les cycles.
Pas assez d’arceaux pour se garer !
En ville, même constat. Soit les zones d’attache sont trop restreintes, par exemple à proximité du magasin de jouets Le Bilboquet, rue du Vieux-Marché-aux-Grains, de la cathédrale, place du Château, de l’Artichaut – un des rares cafés enfants-friendly, Grand’rue, sans parler de la place Kléber ou de la gare ; soit aucun arceau n’est prévu, à proximité de La Bouquinette rue des Juifs, de la nouvelle boutique de puériculture So’Lange, rue d’Austerlitz, du magasin de chaussures Lutin Botté, rue du Marché, etc. Souvent, on se cale sur un mur pour descendre les enfants, ce qui est parfois mal perçu par les commerçants. Bref, on bricole.
Pour nous qui appliquons à la lettre la théorie des « zones de pertinence » édictée par le maire Roland Ries, qui érige le centre-ville en une zone où le vélo est (devrait être ?) roi, c’est souvent le parcours du combattant. Alors, à quand le changement de braquet tant attendu ? Avant 2014, on l’espère.
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