Du jeudi 16 au samedi 18 février, le cinéma Star et l’association Vidéo les Beaux Jours délocalisent le FID Marseille (Festival international de cinéma) et reprennent son Palmarès 2011. Le film d’ouverture, jeudi à 20h, est « Poussières d’Amérique », d’Arnaud des Pallières (en sa présence).
« Poussières d’Amérique »
Arnaud des Pallières est un cinéaste exaltant car – non malheureusement, ce n’est pas une lapalissade : il fait du cinéma. Il a foi en la dimension artistique du médium, que ce soit dans le domaine de la fiction ou dans celui du documentaire :
« L’art est en lui-même inquiet de vérité. En trouvant à la vérité sa forme singulière, il s’exempte de la preuve sans pour autant faillir. »
Ce qu’il dit là, dans le livret qui accompagne l’édition DVD de son premier long métrage, Drancy Avenir (2008, Arte Vidéo, disponible à la médiathèque Malraux, à la BMS et à Neudorf), vaut pour l’ensemble de son travail dont la forme est en effet très singulière. Des Pallières, dans ses documentaires, assemble ses images (ou des images d’archives dans « Poussières d’Amérique ») selon une logique difficilement reproductible, tant elle lui est propre et sert à étayer son propos : le décalage entre le son et l’image, entre la chose racontée et la chose vue, produit du sens. Une sorte d’état hypnotique s’empare du spectateur sans pour autant neutraliser sa pensée.
« Disneyland, mon vieux pays natal »
On ressort ainsi émerveillé et rincé du cauchemardesque Disneyland, mon vieux pays natal (2001, Les Films d’ici, disponible à Neudorf), superbe essai qui surprit et embarrassa autant ses commanditaires (Arte, qui dut le programmer ailleurs que dans la case initialement prévue), que la pourtant très prudente société Disney. On en apprend davantage sur la fabrication et la réception de ce film dans le livre de Vincent Lowy, Cinéma et mondialisation – Une esthétique des inégalités (2011, éditions Le Bord de l’Eau, disponible à la médiathèque Malraux), qui reprend également, dans un cahier central, le texte du film, soit huit superbes histoires.
« Parc »
Et d’un parc « d’attractions » à l’autre, cette ballade ciblée dans les rayons des médiathèques s’achève sur Parc (2010, DVD Montparnasse, disponible à la BMS et à la médiathèque Malraux) fiction adaptée d’un roman de John Cheever, Les lumières de Bullet Park (2003, éditions Le serpent à Plumes, disponible à la BMS, à Neudorf et à la Meineau, ainsi qu’à la médiathèque Malraux) et qui a donné lieu à une étude, de sa conception à sa sortie en salle, signée Jacques Mandelbaum, Anatomie d’un film (2009, éditions Grasset, disponible à la BMS et à la médiathèque Sud), dont nous ne dirons rien car un usager indélicat (ou mort ?) séquestre l’exemplaire le plus accessible, celui de la BMS, depuis le mois d’octobre 2011 ! Rappelons à toutes fins utiles que la durée du prêt en médiathèques est de 28 jours – reconductible une fois si le document n’est pas réservé par un autre usager.
Infos pratiques
« Poussières d’Amérique » d’Arnaud des Pallières
En ouverture de la reprise du palmarès du FID le jeudi 16 février à 20h au cinéma Star : ouverture en présence d’Arnaud des Pallières, de Jean-Luc Nancy, philosophe et de Jean-Pierre Rehm, délégué général du FID Marseille.
Pour aller plus loin
Le portail des médiathèques de la ville et de la communauté urbaine de StrasbourgLe site des cinémas StarLe site du FID MarseilleLe site de Vidéo les Beaux Jours
Série « Médiathèques » : mode d’emploi.
Lieux de culture, d’information, de travail, de détente, les bibliothèques-médiathèques sont de formidables outils accessibles à tous. On peut s’y abonner, on peut aussi s’y installer gratuitement pour consulter les documents sur place. Surtout, on peut s‘en servir pour développer son imagination et sa curiosité.
Tel est notamment l’objet de cette rubrique : à partir de l’actualité culturelle, sociale ou politique, quelles passerelles pouvons-nous construire avec les documents contenus dans les fonds des divers établissements strasbourgeois ? En parallèle à cet exercice ludique, nous ferons aussi régulièrement le point sur les nouveautés – car contrairement aux idées reçues, le livre, la BD, le film, le disque dont tout le monde parle, ne mettent pas des années à entrer au catalogue. Enfin, nous tenterons l’une ou l’autre fois de nous glisser dans les coulisses : visiter l’atelier de reliure, les archives, assister au brainstorming sur les documents à mettre en avant (une initiative très appréciée des gens pressés, indécis, ouverts), etc.
Bref, voici pour le menu : dorénavant, rendez-vous chaque jeudi pour l’épisode de la semaine !
Chargement des commentaires…