Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

De vendredi à dimanche, le Festival des arts dans la rue passe à la vitesse supérieure

Le Festival des Arts dans la Rue de Strasbourg (FARSe) revient pour une 18è édition. Du vendredi 11 au dimanche 13 août, théâtre, cirque et danse se rencontrent dans les rues pour des instants d’humour et de poésie. Le concept reste identique, mais le nombre de représentations a quasi-doublé.

Carte interactive

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Les rues du centre-ville et de la Krutenau s’animent ce week-end, du 11 au 13 août, au rythme des déambulations poétiques et facétieuses d’artistes de rue. Mais en fait, le Festival des Arts dans la Rue de Strasbourg-Eurométropole (FARSe) a en quelque sorte déjà commencé.

La construction participative d’un phare en carton géant

Depuis ce mercredi 9 août, tout le monde est invité place Dauphine, à participer à la construction d’un grand phare en boites de carton. L’artiste plasticien Olivier Grossetête propose durant quatre jours de participer à son œuvre Des bâtisses seules aux villes éphémères.

Dimanche 13 août, rendez-vous au bassin d’Austerlitz pour l’édification et surtout le grand final à 22h en clôture du festival. Le phare sera mis en lumière et escaladé par le danseur Antoine Le Ménestrel, accompagné en musique par la chanteuse lyrique Coline Dutilleul et la guitariste Violaine Savanes.

L’une des dernières oeuvres d’Olivier Grossetête : la construction d’un pont en carton avec les habitants de Champigny-sur-Marne dans le cadre du « Festival de l’Oh ! » en 2015. Festival de l’Oh / ©

70 représentations, toutes gratuites

Le FARSe, organisé par la Ville de Strasbourg, invite cette année 33 compagnies d’Espagne, de Belgique, de Suisse et de France pour 70 représentations, contre 42 l’année dernière.

Le festival commence ce vendredi 11 août dès 15h et se termine dans la nuit de dimanche à lundi. Une vingtaine de places et de rues sont investies le temps de ces 72 heures, pour des spectacles très différents en genre et en envergure : théâtre, cirque, danse, escalade ou musique, parfois fixes et intimistes, parfois déambulatoires et « monumentaux ». Toutes les représentations sont gratuites.

Le cour d’école de l’école Pasteur, rue des Veaux, fait toujours office de « camp de base ». Nuit et jour, tout le monde est invité à venir boire, manger, rencontrer des artistes dans cet espace décoré spécialement pour l’occasion. La compagnie Mamaille y assure une programmation musicale décalée avec son Juke Box vivant. Elle sera relayée par la compagnie Progéniture et son chanteur vintage non moins ahurissant.

Voici quelques moments forts du week-end, à retrouver sur la carte en tête d’article :

Tambours de la mort en ouverture

  • Le spectacle d’ouverture le vendredi soir, Les Tambours de la Muerte consiste en une déambulation d’une heure entre le Musée historique et la place Kléber. Comme son nom l’indique, tout est histoire de mort et de tambours dans ce spectacle. Cette procession joyeuse vise à inviter le public à danser dans les rues. Une mort festive, débarrassée de la tristesse, sorte d’hommage au Día de los Muertos mexicain. Mortel. La compagnie Transe Express donne rendez-vous vendredi 11 août devant le Musée historique à partir de 22h30.
Les Tambours de la Muerte déambuleront durant une heure dans les rues avant un final sur scène place Kléber. Emilie Poiré / Ville de Strasbourg / ©
  • La compagnie Begat Theater présente Histoires Cachées, une balade sonore dans les rues de Strasbourg. Partant du constat que l’on peut se sentir bien seul dans des villes si grandes, l’expérience propose aux spectateurs de s’immiscer le temps d’une heure dans la tête des passants. Muni d’un casque audio, on suit les péripéties d’un objet qui passe de de personne en personne et on s’immisce dans l’intimité des personnages. Pour cette plongée auditive citadine, rendez-vous vendredi et samedi à 15h et 17h30. Le lieu de rencontre est tenu secret, réservation au 06 37 28 42 49.

Cinéma vivant en plein air, escalade place d’Austerlitz

  • Le cinéma est aussi au rendez-vous avec Le Film du Dimanche Soir. La compagnie Annibal et ses éléphants inventent un cinéma vivant et interactif avec la projection du « premier film western français », The Wild Witness. Dans cette performance pleine d’humour, les dialogues, la musique et les bruitages sont réalisés en direct, quand les spectateurs sont pris à parti tout au long de la projection. Ce cinéma hors-genre et hors-salle est à retrouver samedi et dimanche à 23h, place de Zurich.
  • Le danseur escaladeur Antoine Le Menestrel propose L’Aimant, une danse sur les façades de la place d’Austerlitz. Dans ce spectacle qui se joue avec les habitants de la place, Antoine Le Menestrel escalade les immeubles, passe de balcon en balcon, toque à la fenêtre des gens, leur offre des fleurs et interagit avec eux. Un spectacle tout en poésie à retrouver vendredi et samedi à 16h30.
  • L’un des temps forts du festival c’est Sodade…, un spectacle de cirque funambule. Quatre acrobates évoluent sur un câble tendu entre deux immenses roues, place Kléber. La compagnie Rouages propose un spectacle qui interroge les allers-retours entre passé et présent. Rendez-vous samedi à 22h et dimanche à 21h.
Le spectacle « …Sodade… » sera présenté samedi et dimanche soirs place Kléber. Document remis/ © E+N

Du cirque minimaliste, des sons et de la danse

  • Esquerdes signifie « fêlures » en Catalan et c’est ce qu’explore Hotel Locandi. La troupe catalane propose un cirque musical touchant, loin des codes traditionnels du genre. Il suffit d’une échelle, de musique et de corps en mouvements pour que les trois artistes expriment tout un jeu entre désir et fuite. C’est à retrouver samedi et dimanche à 17h au square Louise Weiss.
  • Revenons en au son avec Les Kaléidophones, une installation sonore interactive proposée par Décor Sonore. Dans le parc du Heyritz, impossible de passer à côté de ce grand méli-mélo de tubes. Chacun est invité à poser son oreille contre un écouteur pour entendre une parcelle du paysage sonore. Ces « jumelles sonores » sont à essayer du vendredi à dimanche entre 15h et 19h.
Le Bouquet dodécaphonique est l’une des installations des Kaléidophones. Achromatik / Site de la compagnie / ©
  • Pour les plus sportifs et matinaux, le Centre international de rencontres artistiques (CIRA) Danses propose En plein air, un training corporel matinal. Sur le parvis de l’opéra place Broglie, le chorégraphe et danseur Abdoulaye Trésor Konaté invite à un échauffement ludique. Il n’y a plus de spectateurs, seulement des acteurs, la danse investit la rue et devient dès lors un art de rue. Rendez-vous dimanche entre 10h et 13h.

La dernière du directeur

  • La Françoise des Jeux organise sa grande loterie. Avec son boulier à manivelle vintage, son bric à brac un peu fou et son DJ Tourniquette, la Françoise tente de changer la vie des gens. Les spectateurs sont impliqués et interpellés tout au long de la représentation. C’est une proposition drôle de son humour absurde, mais aussi touchante dans ce qu’elle dit du hasard, des attentes, de la réussite et de la déception. À retrouver samedi et dimanche à 17h30, rue Martin Luther.
  • En toute fin de festival, après le spectacle de clôture, la pièce vidéo-chorégraphique Waterfloor sera projetée sur la passerelle Camille Claudel, le dimanche soir à 23h30. Il s’agit d’une proposition de la compagnie Osmosis, fondée par le chorégraphe Ali Salmi, directeur artistique du FARSe pour la troisième année de suite. La représentation est un clin d’œil à l’artiste puisque cette édition marque la fin de sa collaboration avec la Ville de Strasbourg. Il continuera à « accompagner la relève pour 2018 », précise Mathieu Cahn (PS), adjoint au Maire en charge de la politique événementielle.

Une nouvelle scène Grand Est

Nouveauté de l’édition 2017, le FARSe aspire aussi à rassembler les acteurs régionaux des arts de rue. Pour ce faire, la Cour du FAR EST (Fédération des Arts de la Rue du Grand Est) s’installera dans le gymnase Jean Sturm pendant les trois jours du festival. On y assistera à des représentations de compagnies originaires du Grand-Est.

L’autre objectif selon les organisateurs est de « fédérer le secteur professionnel des Arts de la rue sur le territoire », mais aussi de « faire circuler des idées, de promouvoir et de défendre une éthique et des intérêts communs ». Cette initiative sera d’ailleurs suivie d’un rendez-vous entre professionnels pour penser l’avenir des événements « art de rue » dans les grandes villes.

Pour accompagner cette montée en puissance de la programmation (et les contraintes de sécurité), le budget de la manifestation a été augmenté, pour atteindre 250 000 euros, contre 200 000 en 2016. Il est compris dans l’enveloppe des animations d’été gratuites à Strasbourg, qui, elle, est stable à 1,6 millions d’euros.

Le programme complet


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