Haro sur les logements vacants ! Enfin, ceux qui correspondent aux critères, sont vraiment libres, peuvent accueillir des habitants et dont les propriétaires peuvent être retrouvés. Au final, sur une liste de plus de 25 000 logements supposés vacants fournis par l’administration fiscale, il n’en reste que 3 314 vraiment vacants sur les 28 communes de l’Eurométropole de Strasbourg.
Mais qu’importe, malgré les sommes de difficultés qui peuvent empêcher un logement libre d’être mis à disposition sur le marché, l’Eurométropole a décidé de s’attaquer à ce dossier car, rappelle Alain Jund, vice-président (EELV) qui avait inscrit ce sujet au fronton de sa campagne électorale en 2014, c’est « gagnant-gagnant » :
« Les logements qui retrouvent ainsi une utilisation ne consomment pas plus d’espace, ne nécessitent pas de nouvelles infrastructures, permettent de raviver des endroits abandonnés et génèrent un revenu pour la collectivité. Et tout, ça sans charge pour la collectivité. »
3 000€ pour les propriétaires
Sans charge, pas tout à fait. Puisque l’Eurométropole prévoit de subventionner jusqu’à 3 000€ les propriétaires qui remettent sur le marché locatif des logements, un montant auquel peut éventuellement s’ajouter une subvention équivalente en provenance de la commune. Et puis surtout, un temps non négligeable des agents des collectivités est passé à retrouver les propriétaires et à les convaincre de rejoindre le processus d’accompagnement, afin de bénéficier de ces aides et de conventionner leur logement pour qu’ils puissent être loués par des habitants bénéficiant des aides sociales.
Cet effort là n’a pas été quantifié mais lors de la présentation du dispositif jeudi matin, les agents en charge de ce dossier ont indiqué qu’il fallait passer jusqu’à 5 heures par propriétaire pour le convaincre ! Et ce, après que ledit propriétaire, une fois repéré, ait bien voulu répondre à un questionnaire, une démarche que seuls 32% d’entre-eux ont bien voulu faire. Au final, une quarantaine de propriétaires ont accepté l’accompagnement de l’Eurométropole pour réinstaller des habitants dans leurs logements.
Une centaine de logements récupérés par an
Pour Syamak Agha-Babaei, vice-président (PS) en charge de l’habitat, la complexité de ce dossier s’explique :
« Il peut y avoir mille raisons pour lesquels un logement reste vacant. Ça peut aller d’une expérience malheureuse d’impayés ou de dégradations avec un précédent locataire, des travaux lourds nécessaires et qui paraissent hors de portée parce que les propriétaires ne connaissent pas les aides disponibles, des démarches administratives qui peuvent aussi décourager… Notre inventaire montre bien que le parc de logements vacants n’est pas détenu par quelques institutions mais qu’il s’agissait souvent de petits propriétaires, âgés et vivant proche de leur bien. Tout ça prendra donc du temps. »
L’objectif de l’Eurométropole est de remettre sur le marché chaque année une centaine de logements ainsi identifiés. Cet apport permettra d’aider les bailleurs sociaux à répondre à la demande de logements aidés, sans cesse croissante malgré la production de 3 200 logements neufs chaque année dans l’Eurométropole depuis 2010.
Car malgré tout, environ 8 000 personnes sont hébergées dans différents centres d’accueil, correspondant à des situations plus ou moins précaires, un millier de personnes sont en attente dans des hôtels et plus de 200 personnes ne peuvent même pas être abritées chaque nuit par le dispositif d’hébergement d’urgence.
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