Le jury de la société publique locale (SPL) des Deux-Rives a décidé de l’allure d’un premier bâtiment sur la presqu’île Citadelle, en face du parc éponyme, au beau milieu de l’axe conduisant Strasbourg vers le Rhin. Rue89 Strasbourg vous en parlait en mars : il s’agira d’une tour triangulaire au pied de la passerelle André Bord, où circule le tram D. Le promoteur strasbourgeois SAS-3B a été retenu, associé aux cabinets d’architectes KCAP Architects & Planners et Oslo Architectes.
Le maire de Strasbourg et président de la SPL, Roland Ries (PS), a qualifié le projet « d’audacieux mais sobre ». La tour « Strasbourg émergence » s’élèvera sur 57 mètres, une hauteur similaire aux tours des Blacks Swans et Elithis, et sera construite en briques rouges et grises. D’une surface de 4 900 m², elle comptera 73 logements, du studio au six-pièces, sur 18 étages.
Mais cette tour ne sera pas d’une grande aide pour l’objectif de l’Eurométropole d’être autosuffisante en énergie en 2050 puisqu’elle n’aura qu’une « performance énergétique passive. » Autrement dit, l’isolation et sa conception globale ne permettront pas aux logements d’être chauffés sans l’apport d’énergie supplémentaire. Elle ne sera que « basse consommation » (norme E2C1) et non à « énergie positive », comme la tour Elithis.
« Phare emblématique »
Pour le P-DG de SAS-3B, Geoges Bousleiman cette construction a vocation à devenir « un bâtiment emblématique de la neue Neustadt (la nouvelle « Nouvelle Ville », en “français”, ndlr) ». Il est comparé à un « phare » dans cet espace portuaire où l’eau des bassins prend une place importante.
Les derniers étages devraient donner une vue imprenable sur l’Allemagne et la Forêt-Noire d’un côté ou la Cathédrale de l’autre. La surface vitrée représentera la moitié de l’espace, là où les standards habituels sont plutôt de 20 à 30%. La tour sera bien plus élevée que les bâtiments voisins, dont les hauteurs prévues contiendront quatre étages maximum. Ainsi, le promoteur et les architectes ont opté pour des loggias couvertes pour les espaces extérieurs, plus cachées que des balcons.
Livraison de colis, espace commun, vélos transformables
Selon Geoges Bousleiman, la SPL avait demandé une complémentarité avec le pont du tram voisin. Cette proximité va poser un défi : comment gérer les vibrations et le bruit des passages des tramway de 5h du matin à minuit ? Des travaux complémentaires doivent être menées pour déporter les fondations et le noyau central sur un talus, et limiter ces nuisances.
Les parties communes se veulent le plus modernes possibles. Une salle de sports, une salle de détente de 113 m², un vaste local vélo avec quelques équipements d’entretien et même des vélos transformables en triporteurs (grâce à Addbike) sont notamment prévus.
Des palettes pour transporter les objets lourds entre le parking en silo à quelques encablures de là et chez soi ou encore des casiers avec un code temporaire pour se faire livrer des colis au pied de l’immeuble compléteront l’offre de services.
Du haut de gamme, cher
L’immeuble adopte un positionnement très haut de gamme. Ses concepteurs comptent candidater à des concours européens. Le promoteur table sur un prix moyen de 4 835 euros par mètre carré soit peu ou prou les prix des Black Swans, mais moins que les Haras (5 650€ le mètre carré). Il s’agit d’une moyenne, si bien que pour les duplex lumineux du dernier étage, il faudra compter davantage.
Les concepteurs espèrent une commercialisation en septembre 2018, avant le démarrage des travaux prévu en avril 2019. Les premiers habitants pourraient emménager début 2021. À ce moment là, certains voisins devraient déjà avoir emménagé autour. Ce nouveau quartier de la presqu’île « Citadelle », en face du parc du même nom, doit accueillir 2 000 riverains.
La conception de la tour est évaluée à 10,1 millions d’euros. Un coût élevé justifié par l’ambition de « réaliser un projet de référence qui marquera les lieux de manière intemporelle. » La Caisse d’Épargne participe au financement de l’opération.
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