Après une semaine épique marquée par la division de la majorité municipale, il y aura pour la dernière fois deux groupes de la majorité sur les bancs de l’hémicycle strasbourgeois : les « socialistes et républicains » (PS et apparentés), ainsi que les écologistes. Cela ne devrait pas empêcher une certaine liberté de parole individuelle entre « marcheurs », socialistes, écologistes et futurs membres de la Coopérative sociale écologique et citoyenne.
Se distinguer sans s’entretuer
Tout l’art de ces débats sera de se démarquer, sans pour autant plomber l’action commune de la majorité municipale. Dans ce concert polyphonique, la droite aura fort affaire à faire entendre la voix de l’opposition et critiquer la gestion des affaires locales.
Plongée dans les finances
Un des premiers sujets sera un examen des dépenses effectuées en 2016, ce qu’on appelle le compte administratif. Il est marqué par le non-remplacement annoncé de certains employés. Les dépenses de personnel ont baissé de 0,21%, alors qu’une simple stabilisation des effectifs aurait conduit une augmentation de 2 à 3%, en raison des avancements de carrière et de l’augmentation du point d’indice.
Chute des investissements, des impôts qui compensent l’État
Concernant le fonctionnement de la collectivité, l’exercice est excédentaire (+34,6 millions d’euros, contre 17,7 en 2015). Mais les dépenses dans des projets, les investissements, chutent à 61,2 millions d’euros, alors que le double était budgeté.
Dans le détail, on remarque que la baisse de la dotation de l’État, (6,98 millions d’euros) est compensée par la hausse des impôts locaux. Leurs recettes passent de 216,5 millions d’euros à 223,3 millions (+3,1% en un an). Pour rappel, les trois taux avaient été augmentés de 2,5%, auxquels s’ajoutent la revalorisation nationale des bases et les taxes locales payées par les nouveaux habitants.
Début des débats nationaux ?
Le gouvernement Macron-Philippe prévoit une baisse similaire de ses dotations aux collectivités territoriales (10 milliards d’euros) à celle connue en trois ans sous François Hollande.
Peut-être ce débat sera l’occasion pour une partie des élus strasbourgeois distants du gouvernement d’adresser un message à leurs collègues marcheurs, qui souhaitent « porter la voix de la majorité présidentielle » dans les affaires locales.
Passerelle et bains
Autre gros dossier qui amènera des débats, celui des Bains municipaux (voir notre article). Plus symbolique, il sera proposé de renommer la passerelle des Deux-Rives, souvent appelée passerelle Mimram, en référence à son architecte, en « Passerelle des Deux-Rives – Helmut Kohl ». L’ancien chancelier qui a réunit les deux Allemagnes vient de décéder et un hommage européen avec de nombreuses personnalités est prévu samedi 1er juillet à Strasbourg.
En toute fin de conseil, le rapport de la très sérieuse chambre régionale des comptes sera étudié. Les magistrats notent que depuis leur dernier passage, aucune mesure concrète n’a encore été appliquée remédier à l’absentéisme de certains agents. Avec plus de 80 points à l’ordre du jour, les débats s’étendront sûrement jusqu’à plus de 21h. « C’est le conseil idéal pour passer des dossiers en douce », glissait même un de ses membres dans la semaine.
Vers un retour de Philippe Bies comme adjoint
Il arrive une semaine après des élections législatives qui ont beaucoup occupé les membres du conseil municipal. Ses 9 membres ont tous été battus, sauf Christel Kohler mais qui n’était que suppléante « en Marche », face à son collègue Philippe Bies (PS).
Pour la suite, le maire a évoqué la possibilité d’ajouter un adjoint de quartier pour que l’ex-député réintègre sa garde rapprochée. Un moyen aussi de peut-être un peu apaiser la base du parti, dont il va quitter le groupe pour se placer au-dessus des quatre futures formations. Ce qui n’est pas vraiment perçu comme un soutien pour les membres de sa famille d’origine.
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