En 2008, Electric Electric attirait la lumière à la fois sur son nom et sur son label, Herzfeld. Le groupe strasbourgeois – Eric Bentz (guitare et voix), Vincent Redel (batterie) et Vincent Robert (programmation, synthés et ingénieur du son de Herzfeld) – publiait Sad Cities Handclappers, un premier album qui lui valut succès public et succès critique et lui permit de faire notamment un tour aux Repérages des Eurockéennes de Belfort et d’enchaîner avec d’autres dates de tournée.
Le 3 octobre, Electric Electric accouchera de son deuxième opus, Discipline, coproduit par Herzfeld, Africantape, Kythibong et Murailles Music : la cote d’amour n’est pas retombée, l’effet de surprise n’a pas disparu et l’exploration des voies musicales des Strasbourgeois reste toujours aussi intéressante, jouissive et surprenante. En atteste le titre qui porte ce nouvel essai, La Centrale, manière de s’immerger dans une piscine d’un combustible (nucléaire) irradiant, en passe de devenir addictif :
La Centrale Electric Electric déverrouille donc ses portes blindées pour laisser grossir ces nuages de sonorités toxiques destinés à planer sur les ondes, les festivals et salles de concert dans les mois à venir. Onze titres au total qui décapent les tympans et annihilent même les impuretés les plus résistantes. Discipline, c’est l’explosion polyrythmique ultime, la fenêtre ouverte sur un monde désormais éclairé à la lumière froide et sombre de machines énergisantes, rayonnant d’une violence sonique aveuglante. Mais si l’idée de la machine n’induit qu’une impersonnelle production à la chaîne, on fait assurément fausse route puisque l’on soupçonne bien la patte humaine derrière ces blocs infernaux de fils, de platines, de jacks et de micro-processeurs.
Un album à prendre en face
Au fil de l’écoute – à effectuer d’une traite, sans pause, pour bien prendre de face toute la force du son –, la voix, toujours ultra-travaillée par l’orfèvre de Herzfeld, se fait très rare même si elle prend indubitablement une forme plus musicale et électronique, intimant l’ordre de n’avoir cure des conventions sociales et de se laisser aller à la célébration débridée et à la communion bondissante avec les éléments invoqués : la terre en mouvement, l’eau en ébullition, les flammes rougeoyantes qui dansent, l’air insaisissable qui distille la folie et même le métal, cinquième élément qui renvoie à ces sonorités industrielles omniprésentes sur l’album.
Les rythmes lourds, la frénésie électronique flirtant par moments avec des incursions en terre techno pure et dure, le math-rock aux confins du bruitisme, les influences noise fracassantes confèrent à ce Discipline une tonalité brute et sauvage sans cadre et sans limite. En somme, une sorte d’indiscipline sonore addictive propre au groupe, à la mesure de live durant lesquels décharges et injections électriques en intraveineuse sont légion.
Discipline est disponible sur les e-shops des quatre labels coproducteurs, Herzfeld, Africantape, Kythibong et Murailles Music avant d’être téléchargeable sur toutes les plateformes légales.
Y aller
Electric Electric présente Discipline, le 5 octobre à 20h30 au Molodoï, 19 rue du Ban de la Roche à Strasbourg et le 6 octobre à 20h30 au Noumatrouff, 57 rue de la Mertzau à Mulhouse.
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