Plus de 11 000 repas sont servis chaque jour dans les cantines des écoles publiques de Strasbourg. Pour l’heure, c’est l’Alsacienne de restauration qui les fournit. Mais la Ville va lancer début décembre un appel d’offres pour renouveler ce marché à partir de la rentrée 2017.
Le cahier des charges de l’appel d’offres doit être soumis au vote du conseil municipal le 21 novembre. Depuis septembre, des parents d’élèves s’étaient mobilisés pour demander à la Ville d’empêcher le ou les prochains prestataires de fournir et de réchauffer les repas dans des barquettes en plastique.
Françoise Buffet, adjointe au maire à l’Education, a annoncé jeudi aux parents que le nouveau cahier des charges tenait compte de ces remarques :
« Nous souhaitons faire évoluer les contenants vers des matières durables et biodégradables. Je rappelle que les barquettes distribuées dans les écoles de Strasbourg répondent aux normes nationales. Néanmoins il faut veiller au principe de précaution. Nous avons donc prévu de changer ces barquettes en plastique pour des barquettes biodégradables pour les enfants qui sont servis à table. Nous ne pouvons pas leur servir des plats en inox, parce que cela comporte de trop grands risques de brûlures. Pour les cantines avec des self-services, nous nous orientons vers des contenants en inox, parce que les enfants n’y touchent pas. »
Demande de plus de proximité
Un élu de parents d’élèves s’est étonné que la Ville ait attribué jusqu’à présent la restauration scolaire en un marché unique plutôt que de privilégier la proximité et de faire travailler des entreprises différentes pour chaque quartier. Une situation qui pourrait évoluer à l’avenir a expliqué Françoise Buffet :
« On a prévu plusieurs lots distincts dans l’appel d’offres. Lors de l’attribution du dernier marché, nous avions étudié les candidatures de petites entreprises. Mais l’Alsacienne de restauration était alors la seule à pouvoir répondre à notre cahier des charges. Elle se distinguait notamment sur la fourniture de produits issus de l’agriculture locale. Les petits prestataires sont peut-être plus prêts aujourd’hui à répondre au marché. »
Vers un retour aux cantines sur place ?
Au-delà du prochain marché public, plusieurs parents d’élèves ont fait valoir leur souhait que les écoles de la Ville soient équipées à l’avenir de cantines qui permettraient de cuisiner des repas de meilleure qualité directement sur place. Pour l’heure, tous les repas des enfants sont préparés plusieurs jours à l’avance dans une cuisine centrale et réchauffés dans les cantines des écoles pour le déjeuner.
Pour Françoise Buffet, il est impossible d’équiper aujourd’hui toutes les cantines scolaires de la Ville de cuisines. Elle estime que cela coûterait 300 000 euros par cuisine pour un minimum d’une cinquantaine de sites :
« Cette préoccupation est dans l’air du temps. Notre possibilité d’action aujourd’hui concerne les futures écoles. Deux nouvelles écoles vont être construites pendant ce mandat. Sur ces nouveaux sites, nous réfléchissons bien à mettre des cuisines. C’est pourquoi nous avons d’emblée exclues les futures écoles des nouveaux marchés de restauration scolaire. »
Pour éviter le gaspillage et mieux prévoir les besoins de repas, la Ville a annoncé aux parents qu’à l’avenir les familles devront obligatoirement réserver les repas de leurs enfants. Il ne sera plus possible d’annoncer la venue de son enfant à la cantine le matin pour le midi même.
Programme de sécurisation des écoles début décembre
Autre question d’actualité, le plan de sécurisation des écoles publiques de la ville, pour lequel le maire Roland Ries a annoncé une enveloppe de 500 000 euros. Les services de la Ville ont jusqu’à présent recensé les points de vulnérabilité des sites. Ils annoncent que le programme des travaux à réaliser en priorité sera prêt début décembre.
Les difficultés portent notamment sur la hauteur des clôtures : plus de la moitié des écoles ont des clôtures basses. Par ailleurs, tous les sites ne sont pas encore équipés d’interphones et de visiophones pour filtrer les entrées. Dans une dizaine d’écoles maternelles non équipées, des plages horaires fixes vont être mises en place pour récupérer les enfants le soir en accueil périscolaire.
10 000 petits travaux en attente
Avant d’aborder les questions d’actualité, plusieurs parents d’élèves se sont plaints du manque de réactivité de la Ville pour faire les réparations et aménagements demandés lors des conseils d’école. Françoise Buffet leur a répondu que près de 10 000 petits travaux étaient actuellement en attente de réalisation :
« On ne peut pas tous les écluser en deux ans. Et il en revient toujours de nouveaux. Sur les deux dernières années, le budget pour les petits travaux a augmenté de 29%. »
Des écoles en attente d’agrandissement
Plusieurs parents se sont par ailleurs impatientés que certaines écoles ne soient toujours pas agrandies, malgré l’augmentation du nombre d’élèves. À l’école du Stockfeld, au Neuhof, les deux ouvertures de classes demandées l’année dernière sont restées lettres mortes. À Hautepierre, faute de place, 3 classes de l’école maternelle Eléonore A sont installées de l’autre côté de la rue, dans l’école primaire, rognant sur les capacités d’accueil de celle-ci. Un colmatage à l’œuvre dans plusieurs écoles de la ville, reconnaît Françoise Buffet.
Autre problème évoqué par les parents, le manque d’EVS, les emplois de vie scolaire qui assistent les directeurs d’école et les enfants handicapés. Plusieurs parents ont informé le représentant de l’Education nationale que des enfants handicapés n’ont pas pu être scolarisés à la rentrée faute d’assistants disponibles dans leur école et que d’autres sont actuellement scolarisés sans assistance spécifique.
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